Réunion de la CNT-FAI au théâtre Olympia de Barcelone en 1937.
CNT vs AIT (vient de paraître)
"En 1938, les Comités de défense, comme tous les révolutionnaires, étaient déjà sous terre, en prison ou dans la clandestinité la plus absolue. Ce n'est pas la dictature de Franco, mais la République de Negrín qui a mis fin à la Révolution". - Agustín Guillamón
Depuis quelques années, l'historien Agustín Guillamón expose la façon dont la révolution fut vaincue, non seulement par les forces réactionnaires et le fascisme, mais aussi par les forces de gauche, et même par les cheffaillons de la CNT qui trouvèrent plus profitable d'améliorer leur statut en devenant ministres.
https://traficantes.net/libros(...)s-ait
Résumé traduit de l'espagnol :
Les minorités révolutionnaires savaient que les principes sont les armes de la révolution. Le pire cauchemar des bureaucrates de la CNT était la possibilité que s'établisse une connexion entre l'opposition révolutionnaire interne et la critique anarchiste internationale qui publiait des revues telles que
Révision,
L'Espagne Nouvelle et
Terre Libre.
Le congrès extraordinaire de l'AIT, qui se réunit à Paris en décembre 1937, se déroule sous la menace de la délégation espagnole de la CNT de construire une nouvelle Internationale en dehors de l'AIT. Le congrès de 1938 approuve une note complémentaire aux principes fondateurs de l'anarcho-syndicalisme, proposée par Horacio Martinez Prieto, au nom de la CNT, qui signifia la liquidation morale et organisationnelle de l'AIT.
Les débats houleux de ce congrès extraordinaire sont expliqués en détail. La délégation espagnole adopta une attitude méprisante envers le reste des sections de l'AIT, parce qu'elle ne tolérait aucune critique de sa tactique ministérialiste et craignait que l'opposition révolutionnaire interne (Amis de Durruti, comités de défense, Merino et le syndicat des transports, ou des journaux comme
El Amigo del Pueblo, Alerta, Anarquía-FAI, etc.) ne converge et ne s'unisse à l'anarchisme critique international
(surtout français), représenté par
Terre Libre, Espagne nouvelle et
Le Combat Syndicaliste, derrière lesquels se trouvaient la CGT-SR, la Fédération anarchiste française et des individus comme Besnard, Voline, Prudhommeaux, Shapiro, etc.
Au Congrès ordinaire de novembre 1938, la CNT donna l'estocade définitive à l'AIT, en approuvant une note complémentaire qui modifiait les principes fondamentaux de l'anarcho-syndicalisme, désormais soumis au caprice et aux besoins des comités supérieurs.
Le livre s'achève par la fondation du groupement franco-espagnol des Amis de Durruti, qui révèle l'existence d'un anarchisme révolutionnaire organisé, brillant et prometteur, incarné notamment par Balius, Ridel et Prudhommeaux, groupement qui n'a pas survécu au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.
Autre nouveauté du même auteur :
https://traficantes.net/libros(...)rinto
Extrait :
"Aujourd'hui, au numéro 69 de l'Avenida del Paralelo, nous trouvons un magasin où rien n'indique que dans les années 1920 et 1930, il y avait là un bar appelé "La Tranquilidad", fréquenté par des syndicalistes et des anarchistes. Rien ne nous rappelle que c'est là que les travailleurs de Barcelone, organisés dans la CNT, ont vaincu l'armée factieuse et le fascisme. L'absence d'une simple plaque commémorative certifie que Franco a tout laissé bien ficelé.
Dans la Brecha de San Pablo, l'omission de tout signe de souvenir, d'hommage envers la magnifique victoire du prolétariat barcelonais sur l'armée rebelle témoigne de l'amnésie consentie pendant la Transition entre franquistes et antifranquistes, et de la manipulation intéressée de l'histoire du mouvement ouvrier
par les garants de l'ordre capitaliste, de gauche ou de droite.
Mais lorsque vous passerez devant El Molino, souvenez-vous-en et rappelez-le aux autres : c'est là que le 19 juillet 1936 le peuple de Barcelone a vaincu l'armée et le fascisme. C'est la meilleure plaque et le meilleur hommage à nos grands-parents. Mieux vaut la mémoire de la guerre des classes qu'une plaque de métal rouillée".