jules_albert a écrit :
La nostalgie de la beauté – Raffaele La Capria
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"Lorsque la dégradation de la ville et de la nature atteint de tels sommets, comment pouvons-nous admirer la beauté des mers, des églises et des monuments ? La beauté est infectée par la laideur qui l'entoure, et bien qu'elle soit là, une sorte de malheur s'interpose entre elle et notre regard. Le monde que nous aimons ? C'est ce monde de couleurs et de transparences que Pissarro, Manet, Monet, Renoir, Degas ou Matisse nous ont montré, pour nous faire ressentir d'autant plus fortement la douleur de l'avoir perdu." - Raffaele La Capria
Et qu'c'est pas fini ! En revoilà une louche !
Nostalgie de la beauté rassemble plusieurs essais de l'écrivain napolitain Raffaele La Capria, récemment décédé à l'âge de 99 ans. Le droit de ne pas renoncer à un idéal de Beauté dans l'art, de revendiquer un certain sens de la limite, ainsi que sa défense passionnée de la nostalgie d'une beauté naturelle malmenée, piétinée, anéantie, constituent le noyau sensible du livre.
Car la nostalgie de La Capria n'est pas la vieille nostalgie des romantiques : "C'est une nostalgie qui sert à armer la mémoire contre la résignation, c'est un carburant pour alimenter la non-adaptation. C'est une nostalgie qui sait que les villes, les côtes, les rivières, les paysages, les ciels, les mers et les terres ont changé et se sont dégradés, et que
l'adaptation vulgaire des non-nostalgiques trouve cette catastrophe normale. Contre ce désenchantement, je brandis ma nostalgie".
"C'est mon rapport avec la nature qui a changé, il n'est plus insouciant, mon sentiment pour la nature n'est plus le même qu'avant ; et ici, à Capri, j'en suis plus conscient que partout ailleurs. C'est un sentiment qui provient d'une expérience traumatisante vécue par ma génération, la seule à avoir vécu cela dans l'histoire de l'humanité. Nous seuls avons vécu, dans le court laps de temps d'une vie, le temps où la Nature (la mer, le ciel, la terre) était la même qu'elle avait toujours été au cours des millénaires, et le temps où elle a cessé d'être, et est devenue malade, souffrante, sans âme, comme le fond de la mer. Comment, alors, jouir de sa Beauté en toute tranquillité, comment admirer une vue ou un beau paysage ?"
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