De ma petite expérience, quand on se sent paumé et écrasé par l'horreur autour, le mieux est encore d'essayer de faire des choses au niveau local. Tisser des liens au niveau du village, de la rue,... J'ai vu beaucoup de personnes seules revivre pendant la crise des migrants, des groupes d'entraide se sont formés sur facebook avec des gens de différents horizons, et de fil en aiguille c'est parti en groupes d'entraide solidaire avec les SDF, en potagers collectifs,... Ca a fait du bien à beaucoup de monde (dont moi) de trouver une place même très modeste. J'ai rencontré pas mal de vieilles dames qui pensaient n'avoir plus grand-chose à vivre retrouver goût aux choses simples, faire des soupes, faire des parties de scrabble avec les réfugiés,... Voir ces vieilles dames qui à la place de regarder la télé seules chez elle, rigolent en faisant des ateliers cuisine où elles apprennent à cuisiner des plats érythréens ou syriens c'est vraiment beau. Ce sont des petites choses mais tu sens que tu as un vrai impact.
On ne se rend pas compte, mais il y a pleins de gens bien autour de nous (parfois notre voisin) et il faut parfois une idée très simple à mettre en pratique pour regrouper ce petit monde et parfois tisser des liens forts En Belgique, ça s'est beaucoup vu au moment des terribles inondations de l'été 2021, il y a eu une vraie solidarité et des voisins qui ne s'étaient jamais parlé ont commencé à se filer des coups de main. Je me souviens, quand je suis arrivé le matin chez mon frère dont la maison était ravagée, les premières personnes qu'on a vu dans la rue avec des pelles et des brouettes étaient des Flamands d'Ostende, ils avaient fait 3h de route au petit matin en entendant les infos, ils venaient aider, c'était très émouvant, des gens arrivaient de partout. Des amitiés fortes se sont créées ce jour-là.