Je m'explique.
Ce qui m'a irrité dans ton post c'était la sempiternelle référence à Le Pen qui à mon humble avis est totalement stérile. Si l'on est opposé à Sarkozy, très bien, cette position est absolument défendable, mais de grâce, que l'on arrête de constamment soit le comparer à Le Pen soit d'en faire une sorte de fils putatif de celui-ci en raison de ses qualités oratoires, on est vraiment dans le cliché qui ne mène à rien !
Les adversaires de Sarkozy commentent la même erreur à son égard qu'avec Le Pen autrefois. Je m'explique.
Pendant 20 ans, les journalistes, intellectuels et hommes politiques ont tenté de le flinguer en disant qu'il était un nouveau facho. As-t-on essayé de le flinguer en analysant son programme électoral et en démontrant qu'il était soit inepte soint injuste à l'égard précisément de l'électorat lepéniste ? Non. Résultat : 2002, Le Pen au second tour. Et là, qu'entend-on soudainenement ? Des journalistes qui se sont livrés à la lecture du programme du FN et qui découvrent - ô surprise - qu'il est inapplicable et élitiste...
Aujourd'hui, l'erreur tactique se reproduit. Sarkozy est un nouveau Le Pen (de près ou de loin, pour la forme ou le fond, on s'en fout, mais bon, l'important est que l'idée aussi simpliste soit-elle passe dans l'opinion) donc c'est un nouveau facho. CQFD. Bravo, on va aller loin. Hormis le fait que je trouve qu'assimiler
de près ou de loin Sarkozy à un faschiste est complètement abusif (c'est en soi un autre phénomène qui s'inscrit dans un républicanisme certes autoritaire, mais un républicanisme réel), franchement peut-on croire que c'est ça qui va bloquer son ascension ?
Citation:
Sarkosy n'est certes pas un fasciste, mais certains de ses idées et de ses comportements tendent plus de ce coté que vers un idéal pacifiste et égalitaire, alors qu'il n'est même pas eu pouvoir (que sera-ce s'il l'est un jour ? Quelles idées mettra-t-il en application ?)
Je prends bonne note que tu ne penses pas que Sarko soit un fasciste.
Néanmoins tu entends que certaines de ses idées tendent vers le fascisme...
Bon. Sarkosy est économiquement un libéral et politiquement un atlantiste. Ca fait pas très facho (économie plutôt dirigiste et replis nationaliste), je trouve... même si d'aucuns peuvent estimer que ces idées sont critiquables en soit.
Il est communautariste ? Je pense qu'il utilise surtout le communautarisme des uns pour satisfaire certaines de ses vues politiques. C'est une attitude critiquable... mais est-il besoin de rappeler que le fachisme est par essence anticommunautarisme !
Reste le problème de sa politique sécuritaire. Il me semble que certains récents événements ont démontré qu'il y avait plus qu'un vague et injustifié "sentiment d'insécurité" dans ce pays (comme certains l'ont longuement répétés, méprisant les craintes du peuple). La question est : comment répondre à ce problème ? Plutôt que de dire que Sarkozy tend vers le faschisme parce qu'il prône telle politque, analysons plutôt les résultats rées de cette politique, ce qui sera politiquement plus parlant que de ressortir constamment les mêmes clichés inefficaces.
Citation:
Quant aux habiletés en communication de Sarkozy, j'ai bien dit "inédites depuis Le Pen", ce qui n'exclut en rien les prédécesseurs de celui-ci.
Tu ne lirais pas que ce que tu veux bien lire, toi ?
Je t'avais au contraire bien compris. Tu apparentais Sarkozy à Le Pen du fait de ses talents oratoires et de sa stratégie de communication. C'est bien ça que je critiquais comme inutile et stérile.
Je rappelais ensuite que le populisme a une histoire. Tu le savais déjà, et c'est très bien. Mais ce détail ne change rien à ton idée de départ, à savoir rapprocher Sarko et Le Pen, comme on en a trop pris l'habitude depuis 3 ans. Et c'est là-dessus que j'aimerais débattre.
Citation:
Tu ne lirais pas que ce que tu veux bien lire, toi ?
Je te renvoies la politesse. Je note que j'ai simplement rappeler qu'il y a avait d'autres populistes que Le Pen, tandis que toi tu me prêtais des propos (Staline, critique des idées de gauche) qui n'ont jamais figuré dans mon post. Mais bien sûr, c'est moi qui ai un problème de lecture et d'honnêteté intellectuelle...