Utilisation de la gamme mixolydienne dans un blues

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La theorie n'est pas une recette de cuisine pour sourd ou malentendant. C'est juste une facon de decrire simplement les mecanismes musicaux.

Bo Didley, quand il joue un Blues, joue sur les degres I IV et V d'une tonalite majeure. Qu'il joue penta n'empeche pas qu'on puisse jouer mixolydien sur un Blues. Ca n'a rien de sorcier ou d'obscur.

Dire "je joue mixolydien" n'a rien d'extraordinaire ni de "theorique". Seulement, peu de guitaristes Blues jouent mixolydien.

Franchement, il faut arreter de se prendre la tete avec le terme "theorie"...

Et puis surtout, ca serait bien de revenir aux bases simples de l'harmonie, en evitant que chacun y aille de son explication perso sur les mecanismes...
Josh43
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    Josh43
    le 26 Juin 2007, 11:37
JE crois que c'est Didley qui disait: "Quand j'ai débuté dans le blues, je faisais plein de notes... Et puis je me suis apercu que les 3/4 de ces notes étaient inutiles. Depuis j'essaie d'en enlever un maximum. un bon solo de blues, c'est un solo ou il n'y a que des notes qui compte"

En résumé: "il faut aller au plus simple" (facile à dire...)
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Josh43 a écrit :
à l'origine, la "gamme blues" est d'ailleurs un hérésie sur le plan théorique)...

Pourquoi?

Ce qu'il faut voir, c'est le degré de cohérence d'une musique. Une "faute" l'est par rapport à un système donné et un contexte particulier. Il n'y a aucune raison "théorique" de se priver d'une gamme Blues (surtout sur un Blues!).
La gamme pentatonique est la gamme "universelle" par excellence. C'est donc tout sauf une anomalie.
On ne l'utilisera pas dans certains contextes définis (sur une sonate de Mozart, ça sonne bizarre...), mais de la même façon que la gamme majeure ne sonne pas sur un Blues.

Par contre, jouer pentatonique sans arrêt pour la seule raison qu'on ne sait pas jouer autre chose, c'est faire preuve de mauvais goût.
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Karmatotal a écrit :
On peut aussi utiiser le mode "Bartok" (aussi appelée "Lydien Bémol 7") qui est le même mode que le mode mixolydien sauf pour la 11ème qui est diésée. Ex : do mixolydien = do ré mi fa sol la sib / do bartok = do ré mi fa# sol la sib .

Cette 11ème dièse fonctionne bien sur une grille de blues car enharmoniquement c'est la même que la quinte bémol, note très "bluesy". (dans l'exemple en do, fa# = sol bémol)

Non, le lydien b7 ne fonctionne que sur le IV (personne ne joue JAMAIS lydien b7 sur les autres degrés). La 11# n'a pas de rapport avec la quinte bémol (blue note), même si ce sont les mêmes notes.

On ne joue jamais lydien b7 sur les degrés I et V (ou alors, il faut donner les exemples discographiques...perso, je n'en connais pas).
Pffff je suis complètement largué là.

Jouer en mixolidien, en aeolien etc., je ne sais pas par où commencer pour apprendre tout ça.
Les modes... j'y pige rien. Si quelqu'un lisant se message souhaite partager ses connaissances sur ce sujet, je suis prenneur.
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.
--------------------------------------------------
Qui n'essaye rien n'a rien.
Josh43
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  • #20
  • Publié par
    Josh43
    le 26 Juin 2007, 13:32
PATRICK LARBIER a écrit :
Josh43 a écrit :
à l'origine, la "gamme blues" est d'ailleurs un hérésie sur le plan théorique)...

Pourquoi?

Ce qu'il faut voir, c'est le degré de cohérence d'une musique. Une "faute" l'est par rapport à un système donné et un contexte particulier. Il n'y a aucune raison "théorique" de se priver d'une gamme Blues (surtout sur un Blues!).
La gamme pentatonique est la gamme "universelle" par excellence. C'est donc tout sauf une anomalie.
On ne l'utilisera pas dans certains contextes définis (sur une sonate de Mozart, ça sonne bizarre...), mais de la même façon que la gamme majeure ne sonne pas sur un Blues.

Par contre, jouer pentatonique sans arrêt pour la seule raison qu'on ne sait pas jouer autre chose, c'est faire preuve de mauvais goût.



Ce que je veux dire c'est que les 1ers bluesmen on "rajouté" la blue note à la gamme pentatonique, alors qu'a la base elle n'avait rien à y faire. D'ailleurs on vois bien que ce n'est qu'une note de transition: si tu commence ou arete une phrase sur la blue note ca sonne pas. On imagine facilement la réaction, à l'époque, des tenants de la "musique savante" devant cette "musique de négres";
Mais ne te meprends pas: je fais partie de ceux qui pense que feeling et connaissances théoriques ne sont pas incompatibles. Simplement pour le blues, elles sont loin d'etres indispensables (les esclaves noirs n'avaient probablement pas droits aux cours de solfèges )

Je serais ravsi de pouruivre la discussion sur un autre topic, histoire de ne pas emcombrer celui-ci
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skynet
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    skynet
    le 26 Juin 2007, 14:03
Glyphon a écrit :
Pffff je suis complètement largué là.

Jouer en mixolidien, en aeolien etc., je ne sais pas par où commencer pour apprendre tout ça.
Les modes... j'y pige rien. Si quelqu'un lisant se message souhaite partager ses connaissances sur ce sujet, je suis prenneur.


tu sais , on se fait tout un monde de ces [dico]mode[/dico]s , y a juste quelques notions à entendre avant de passer à autre chose.

certes , le vocabulaire semble savant

sur guitare-live : de temps en temps des défis ou des cours sur la question.
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Josh43 a écrit :
Ce que je veux dire c'est que les 1ers bluesmen on "rajouté" la blue note à la gamme pentatonique, alors qu'a la base elle n'avait rien à y faire. D'ailleurs on vois bien que ce n'est qu'une note de transition: si tu commence ou arete une phrase sur la blue note ca sonne pas. On imagine facilement la réaction, à l'époque, des tenants de la "musique savante" devant cette "musique de négres";
Mais ne te meprends pas: je fais partie de ceux qui pense que feeling et connaissances théoriques ne sont pas incompatibles. Simplement pour le blues, elles sont loin d'etres indispensables (les esclaves noirs n'avaient probablement pas droits aux cours de solfèges )

Comment ça, rajouter la Blue Note à la pentatonique? La Blue Note correspond à une zone incertaine dans la gamme (imprécision majeure/mineure). La Blue Note est partie intégrante de la sonorité Blues (les mélodies Blues ne sont ni franchement majeures, ni mineures à l'origine). Le fait de la lier à la note la plus proche permet simplement de mieux la mettre en valeur. On rajoute la Blue Note à la penta dans une optique pédagogique, mais dans les faits, le sentiment Blues est tellement lié à la Blue Note que celle-ci fait déjà partie intégrante de la gamme.

Les "tenants de la musique savante" et la "musique de nègre" : je ne suis pas sûr qu'il y ait eu une réaction outrée. La confrontation entre les deux musiques a donné le Gospel.

Quant aux sonorités "ethniques" (pas forcément Blues), Ravel en a fait une exploitation résussie (pour ne parler que de lui). Les compositeurs classiques me semblent ouverts sur les sonorités des musiques du Monde, ne serait-ce que par l'étude des rythmes.
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  • #23
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    skynet
    le 26 Juin 2007, 14:08
PATRICK LARBIER a écrit :
Josh43 a écrit :
à l'origine, la "gamme blues" est d'ailleurs un hérésie sur le plan théorique)...

Pourquoi?

Ce qu'il faut voir, c'est le degré de cohérence d'une musique. Une "faute" l'est par rapport à un système donné et un contexte particulier. Il n'y a aucune raison "théorique" de se priver d'une gamme Blues (surtout sur un Blues!).
La gamme pentatonique est la gamme "universelle" par excellence. C'est donc tout sauf une anomalie.
On ne l'utilisera pas dans certains contextes définis (sur une sonate de Mozart, ça sonne bizarre...), mais de la même façon que la gamme majeure ne sonne pas sur un Blues.

Par contre, jouer pentatonique sans arrêt pour la seule raison qu'on ne sait pas jouer autre chose, c'est faire preuve de mauvais goût.


je pense que ce que notre ami veut dire , c'est cette fameuse ambiguité majeur/mineur..dans l'histoire , on de doit pas vraiment savoir s'il s'agit d'une erreur..mais c'est une sonorité qui a révolutionné la musique.

je suis très peu cultivé en musique classique mais il me semble avoir entendu chez mozart , de belles notes "d'approche" [dico]chromatique[/dico].
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Je crois qu'il ne faut pas chercher à distinguer les musiques au point de les opposer.

On a juste deux familles :
la musique à transmission écrite (musique savante)
la musique à transmission orale (les musiques du Monde)

La musique savante , du fait qu'elle se transmet à l'écrit, atteint un degré de sophistication que les autres musiques ne recherchent pas forcément.

Mais concernant les sonorités, il n'y a pas de sonorité "juste" et de sonorité "incorrecte" d'un point de vue théorique.

Le fait est que la musique savante a constamment recheché une ouverture sur les textures et sensibilités du monde entier, ce que les musiques populaires ont traditionnellement refusé de faire.

Le Bluesman est, en un sens, un exemple typique de manque d'ouverture d'esprit (je suis volontairement provocateur). Rajoutez un accord à la grille d'un Blues, et le Bluesman vous envoie la guitare à la figure.
Faites écouter un chant papou à un compositeur classique : le voilà qui va chercher son carnet pour noter les inflections de voix, de rythme, pour comprendre le pourquoi du comment de ce qu'il ne comprend pas.

Il est pour, parfois, de voir les choses sous un angle un peu différent.
Josh43
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    Josh43
    le 26 Juin 2007, 16:06
Citation:
Le Bluesman est, en un sens, un exemple typique de manque d'ouverture d'esprit (je suis volontairement provocateur). Rajoutez un accord à la grille d'un Blues, et le Bluesman vous envoie la guitare à la figure.
Faites écouter un chant papou à un compositeur classique : le voilà qui va chercher son carnet pour noter les inflections de voix, de rythme, pour comprendre le pourquoi du comment de ce qu'il ne comprend pas.


oui tu as surement raison en fait. tu as l'air plus versé que moi donc je ne me permettrai pas de te contredire sur ce point. Mais c'est précisément cette ambiguité majeur/mineur du blues qui me fait dire qu'elle "sortait du champ" de la musique occidentale (tonale?) à l'époque. J'immagine mal que les bluesmen aient reflechi au cadre théorique de l'adjonction de la blue note. Effectivement, les musiciens "classiques" l'on probablement rapidement intégrée dans la théorie (encore que je ne sache pas comment exactement... j'ai toujours considéré que le blues, "c'est autre chose") ... Tout ce que je voulais dire, c'est que si tu demande à BB king ou Bo Didley s'il joue en mixo, lydien ou autre chose, il répondra surement qu'il n'en a pas la moindre idée et qu'il joue ce qu'il ressent sur le moment. Mais comme je ne connais ni Didley ni King personnelement et que je ne leur ait jamais demandé, ce n'est qu'une supposition
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  • Invité
En fait, qu'il s'agisse du Bluesman ou du classiqueux, la démarche est la même : on ne réfléchis pas avant de jouer. on joue ce qu'on entend. Et bien plus tard, d'autres personnes essaient de conceptualiser tout ça dans ce qu'on appelle la "théorie".
La théorie est une observation a posteriori, c'est tout. Chacun joue ce qu'il entend, sans distinction de style.

Le fait est que les musiciens de musiques populaires stimulent moins leur imagination que les musiciens classiques.

BBKing n'a jamais imaginé jouer lydien b7 sur son Blues, sans doute parce qu'il ne l'entend pas. Ca n'a pas de rapport avec la théorie. S'il l'entendait, il l'expérimenterait au moins une fois, ce qui n'est pas le cas. La théorie n'a rien à voir là dedans.
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    fonnet
    le 26 Juin 2007, 18:24
PATRICK LARBIER a écrit :
En fait, qu'il s'agisse du Bluesman ou du classiqueux, la démarche est la même : on ne réfléchis pas avant de jouer. on joue ce qu'on entend. Et bien plus tard, d'autres personnes essaient de conceptualiser tout ça dans ce qu'on appelle la "théorie".
La théorie est une observation a posteriori, c'est tout. Chacun joue ce qu'il entend, sans distinction de style.


Ca fait du bien de lire des post comme ça ! C'est tellement vrai. J'ajouterai juste que le petit plus qu'ont certains jazzeux ou classiques, c'est de pouvoir écrire puis jouer. Ca permet de sortir aussi de ce que l'on entend d'habitude. L'écriture est une grande source pour l'imagination, on a pas les doigtés de son instrument, on raisonne beaucoup avec une vision globale de la ligne mélodique et on enrichit son vocabulaire de lignes que l'on auraient jamais "entendu" pour n'y être tout simplement jamais "passé". Et c'est rarement sur l'instrument où les doigtés sont très systématiques que cela arrive. Vive le crayon à papier !
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    fonnet
    le 26 Juin 2007, 18:51
skynet a écrit :
je suis très peu cultivé en musique classique mais il me semble avoir entendu chez mozart , de belles notes "d'approche" [dico]chromatique[/dico].


Tout à fait skynet et c'est bien à propos... Les chromatismes sont utilisés en classique comme le bon sens les fait utiliser par des "autodidactes" : ça lisse les transitions, ça adoucit le message. On retrouve d'ailleurs un choix de chromatismes en fonction de ces critères car s'ils induisent une ambiguité au niveau de la tonalité (en sensibilisant une tonique qui n'est pas celle du morceau), on évite sauf si on veut passer dans cette tonalité justement ! En fait c'est tellement plus simple que ce que l'on lit souvent.

En do majeur par exemple, en supposant que la sonorité de ce mode soit déjà bien installé, je vais de do à ré, c'est un certain effort. En passant par do#, ça me fait un petit palier et pour le chanter et pour l'auditeur, ça adoucit le message de la mélodie mais c'est hors du système que l'on a bien l'habitude d'entendre d'où légère tension que l'on relâche immédiatement sur le ré qui est dans le système. (et si do majeur était bien installé avant, on ne créé pas d'ambiguité sur un éventuel passage en ré majeur ou mineur, enfin il faut voir ce qu'on écrirait après, mais a priori non...)
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Karmatotal
PATRICK LARBIER a écrit :

Non, le lydien b7 ne fonctionne que sur le IV (personne ne joue JAMAIS lydien b7 sur les autres degrés). La 11# n'a pas de rapport avec la quinte bémol (blue note), même si ce sont les mêmes notes.

On ne joue jamais lydien b7 sur les degrés I et V (ou alors, il faut donner les exemples discographiques...perso, je n'en connais pas).


Pourrais-tu développer STP ?

Car si je joue mixolydien (ce qui m'arrive souvent sur un blues) et que j'intègre la quinte bémol de l'accord comme note cible (ce qui m'arrive assez souvent également) je vais obtenir une échelle assez proche du Bartok.

C'est vrai que la quarte juste demeure, j'y pense ... Il faudra que j'essaye sans jouer la quarte juste pour voir.


PATRICK LARBIER a écrit :
Chacun joue ce qu'il entend, sans distinction de style.


C'est très juste, bien sûr, néanmoins on revient aussi au problème de l'oeuf et de la poule car pour entendre certaines notes sur une grille il faut parfois se forcer d'abord à les jouer. C'est aussi comme cela qu'elles rentrent dans l'oreille et font partie de notre vocabulaire musical.
Je ne voudrais pas faire partie d'un club qui m'accepterait pour membre (G. Marx)
fonnet
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    fonnet
    le 26 Juin 2007, 22:49
Karmatotal a écrit :

PATRICK LARBIER a écrit :
Chacun joue ce qu'il entend, sans distinction de style.


C'est très juste, bien sûr, néanmoins on revient aussi au problème de l'oeuf et de la poule car pour entendre certaines notes sur une grille il faut parfois se forcer d'abord à les jouer. C'est aussi comme cela qu'elles rentrent dans l'oreille et font partie de notre vocabulaire musical.


D'où l'intérêt de l'écrit ! Avec les notes devant les yeux, tu peux essayer de les "bouger" hors instrument, de rejouer le tout et de voir ce que ça donne sans rester cantonné à des réflexes d'oreille ou de doigtés.
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