je reviens apporter quelques précisions, car la notation qui tiend compte des altérations est justement essentielle !
je vais essayer d'expliquer un peu.
l'intérêt de l'utilisation du système des degrés, réside pour l'essentiel dans l'analyse d'une grille/trame harmonique, dans le but de faciliter sa compréhension, pour préparer l'improvisation, faciliter la transposition...
on raisonne en termes d'intervalles par rapport à la tonique du morceau (degré I).
le chiffrage des degrés justes, correspond TOUJOURS à l'architecture de la gamme majeure, qui est la gamme de référence du système tonal majeur-mineur commun à l'ensemble de la musique occidentale. on trouve donc le degré II un ton au dessus du I, le degré III un ton au dessus du II, le degré IV un demi-ton au dessus du III...
problème: il est rare qu'une grille d'accords soit composée uniquement d'accords de fondamentales diatoniques. on a donc naturellement recours aux altérations.
prenons des exemples simples en do majeur:
comment chiffre t'on CM7 / C#° / Dm7 ?
simple : IM7 / #II° / IIm7.
un accord de Bb7 apparait: pas de soucis, c'est un bVII7.
on ne peut tout simplement pas chiffrer tous les accords si on utilise pas les dégrés altérés ! et surtout, on passe complètement à côté de l'intérêt de ce système et de son rôle primordial pour la comprehension de l'harmonie. l'improvisation tonale contemporaine est entièrement fondée sur le système des degrés.
le chiffrage des degrés d'une gamme (qu'elle contienne 5, 6, 7 ou x notes)n'échappe pas, bien entendu, à ce systéme. il ne s'agit pas de simplement "numéroter" les notes de la gamme mais bien de les définir en fonction de leur "éloignement" par rapport à la tonique. on connait ainsi directement l'architecture de la gamme en fonction des degrés qui la composent.
exemples:
mineure mélodique: I, II, bIII, IV, V, VI, VII.
penta mineure: I, bIII, IV, V, bVII.
lydien: I, II, III, #IV, V, VI, VII.
une gamme mineure contiendra donc un degré bIII, qu'il serait FAUX d'écrire III, bien qu'on le voie encore dans certaines méthodes de vulgarisation, ce qui permet de le confondre avec le vrai III qui se situe une tierce majeure au dessus de la tonique.
l'utilisation de 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, sans altérations pour désigner les notes d'une gamme autre que la majeure, n'est alors qu'une simple numérotation à l'interêt limité, et il vaut mieux alors, éviter d'utiliser les chiffres romains pour ne pas confondre avec les DEGRES, qui sont quelque chose de précis et de fondamental quand on maitrise leur utilisation.