Bonjour à tous
J'ai vu le mot contrepoint dans le topic, ça a attiré mon regard et donné envie d'ajouter un petit grain de sel, et pourquoi pas élargir un peu le débat sur toutes les formes d'écriture issues du classique au sens large.
Vu que c'est mon premier post j'en profite pour me présenter. Je m'appelle Jean-Philippe, 25 ans, en fin de formation dans les métiers du son, guitariste ayant migré vers le clavier depuis 2 ans.
Bon je suis surement pas un théoricien de génie et je ne prétends pas l'être mais la théorie musicale m'a intéressé très vivement dès le début, et en me fixant l'objectif de concilier d'une façon un peu nouvelle le classique, au sens large et le metal, je me suis passionné autant pour l'aspect théorique que pour l'aspect instrumental.
Ces fameuses règles pour le contrepoint et l'harmonie ont été façonnées par l'observation des oeuvres du passé... mais ont été maintes fois transgressées, à toutes les époques et même par des compositeurs unanimement reconnus comme des cadors. Par exemple, Mozart lui même faisait occasionnellement monter la 7ème de l'accord de dominante, pour l'intérêt des lignes mélodiques dans le cadre d'une cadence parfaite. Les règles sur les doublure de notes au sein d'un accords sont aussi transgressées régulièrement. S'accorder le droit en connaissance de cause de transgresser ces règles, dans un passage en contrepoint ou dans une écriture en accords, ne constitue pas en soi une faute.
Ce sont justement ces transgressions qui ont permis aux théories d'évoluer, et quand on compose de manière un tant soi peu ""savante""
les connaitre permet en quelque sorte de les transgresser de manière plus sure, à condition de ne pas se laisser bouffer par la théorie, de ne pas faire du respect des règles un Saint-Graal à atteindre.
Respecter les règles à tout prix conduit à se fixer en permanence un carcan dont il est difficile de sortir, et ce carcan suit alors le compositeur en permanence.
La théorie est un outil qui peut être très puissant mis qui ne doit pas se substituer au ressenti, à l'écoute. L'étudier est bénéfique : l'harmonie, l'orchestration et le contrepoint permettent de développer une idée musicale de manière plus analytique, mais pas de la créer, ou du moins pas directement.
Bref ces concepts doivent rester liés très intimement à l'écoute, et que le gout du compositeur doit absolument rester le juge final.
Différents types de règles peuvent d'ailleurs opérer en même temps. Les doublures d'une partie à l'octave ou à la quinte ne sont pas des fautes d'harmonie : les lois sur les octaves directes ne s'appliquent pas aux doublures et il est courant de doubler un violoncelle à l'octave grave par une contrebasse. Il en est de même entre une écriture en quinte des guitares avec la basse à l'octave inférieur, autrement dit le power chord qui n'est en somme qu'une doublure.
Bref la théorie au sens large permet d'expliquer pas mal de choses, et le débat est loin d'être clos. Les ponts entre la musique "savantes" et la musique "populaire" sont nombreux et ce clivage, qui n'est pas présent dans toutes les cultures musicales hors de notre bonne vieille europe loin s'en faut, peut toujours être dépassé, même aujourd'hui...m'enfin ça n'engage que moi