patrick-roch.com a écrit :
Le calfeutrage ou rembourrage consiste à remplir plus ou moins le
volume de l'enceinte avec un matériau acoustiquement absorbant. Il
permet de corriger certains défaut dans les basses fréquences. La
quantité de calfeutrage ne se détermine pas par calcul, mais par une
série d'essais successifs. Attention cependant les équations pour
calculer une enceinte basse reflex diffèrent avec la quantité de
calfeutrage et donc le coefficient de qualité du système (fort ou
faible).
Le calfeutrage peut être utilisé sans trop de risque avec une enceinte
close, alors qu'il doit être judicieusement mesuré avec une enceinte
basse reflex. Le cas des enceintes à labyrinthe est traité à part.
Calfeutrage d'une petite enceinte :
L'augmentation du matériau absorbant dans une enceinte permet de
baisser le facteur de qualité et la fréquence de résonance du système.
Il réduit également le pic d'impédance du haut-parleur de basse et
permet de passer d'un mode de fonctionnement adiabatique à un
mode isotherme.
Le calfeutrage a également un effet important sur les réflexions
internes et permet de réduire les ondes stationnaires et l'effet des
fréquences propres.
Le calfeutrage peut donc avoir plusieurs utilités :
Pour les gros volumes en basse reflex (caissons de basse) il
permet de réduire les ondes stationnaires, mais sauf cas
particulier il devra être utilisé avec modération.
Pour les petits volumes, les charges clauses et les charges
labyrinthe, il permet d'augmenter virtuellement le volume en
ralentissant l'onde arrière
Traitement des enceintes basse reflex :
Les parois de l'enceinte peuvent être recouvertes de feutre ou
de laine de verre.
Traitement des enceintes closes :
Les parois peuvent être recouvertes de laine de verre (pas trop
si vous ne souhaitez pas absorber les basses fréquences).
Le volume peut être rempli avec de la laine de polyester.
Traitement des charges symétriques :
Le volume basse reflex doit être traité comme une enceinte
basse reflex.
Le volume clos doit être traité comme un enceinte close.
De nombreux matériaux peuvent être utilisés pour le calfeutrage. De
densité variable, ils peuvent être utilisés seuls ou en couches de
multiples densités (le plus dense vers la paroi).
Les matériaux suivants peuvent être utilisés pour le calfeutrage :
Laine de roche (ou laine de verre).
Dacron (ou laine de polyester). D = 8 kg/m3.
Mousse d'amortissement. D = 20 kg/m3.
Feutre épais (utilisé en isolation d'habitation)
Remarque sur le rembourrage, fonctionnement adiabatique contre isotherme :
Une enceinte contient de l'air composé d'un certain nombre de
particule distribuées aléatoirement. Quand le diaphragme du haut
parleur rentre dans l'enceinte, la pression s'élève car l'air occupe un
plus petit volume. Quand le diaphragme se déplace à l'extérieur de
l'enceinte, la pression baisse.
La variation de pression n'induit pas les mêmes effets si elle est
rapide ou lente. Un changement rapide est dit adiabatique et un
changement lent isotherme.
La variation de pression est plus grande dans le mode adiabatique
que dans le mode isotherme à cause de l'effet thermique. Dans le
mode isotherme la température reste constante pendant la variation
de pression alors qu'en mode adiabatique la température varie avec la
pression (la température augmente quant la pression augmente et elle
baisse quant la pression baisse).
Lors des variations lentes de pression, les changements de
température ont le temps d'être absorbés par les parois de l'enceinte
(la température du gaz est constante, on est en mode isotherme).
Lors des variation rapides de pression, le gaz n'a pas le temps
d'échanger ses calories avec les parois de l'enceinte. Par conséquent,
la température du gaz s'élève pendant la compression et baisse
pendant la dépression.
" Lent ou rapide " ne se rapporte pas à la cadence du changement,
mais à la vitesse de propagation des particules qui est la même
quelque soit la fréquence acoustique.
La vitesse des molécules de gaz change comme la racine carrée de la
température du gaz. Dans le processus adiabatique, la chaleur du gaz
monte et donc la vitesse des molécules augmente. Les particules de
gaz se heurtent plus fréquemment et plus violemment et elles entrent
violemment en collision avec les parois de l'enceinte.
Dans le processus isotherme les molécules de gaz sont
thermiquement plus stables, elles ont moins de vitesse et heurtent
moins souvent les parois de l'enceinte.
En ralentissant les particules de gaz, le rembourrage de l'enceinte
permet de transformer le mode adiabatique en mode isotherme.
Dans le cas d'un cab guitare, je suis en moyenne pas très pour claquer de la mousse alors qu'en sono et surtout pour de l'enceinte pour basse ou un sub, ça me parait indispensable.
Dans le cas de notre ami Lotusia, avec une enceinte pas calculée pour son HP et surtout bien + pour les évents qui sont assez énormes : voir l'effet du doublage d'une surface d'évent sous winIsd : de quoi foutre un sacré caillon (quand tu y regardes, une enceinte peut faire le taf bien qu'en étant de différents volumes, out dépend des perfs qu'on lui demande, mais on peut dire qu'on a quand même un peu de marge)
Un excellent usage de mousse et mini-labyrinthe en moniteur de proximité qui en montre tout l'intérêt : les toutes petites PMC DB1S : on imagine mal qu'un truc de cette taille démarre à 50Hz et sonne comme un moniteur qui fait le double de sa taille, une de mes toutes préférées avec la Dynaudio BM6P en monitoring de proximité. Avec un bon caisson de sub, c'est génial