stratazoïde a écrit :
Splendora
de manière plus pragmatique, quand je travaillait un morceau de classique en accadémie. Cela se faisait un peu par phases (en tout cas pour moi)
phase 1: un bon déchiffrage globalement, il faut la guitare, la partition et un crayon gomme. Je lis et j'annote, pour approprier la partition. Quand j'était en accadémie, c'est mon prof qui s'occupait de ça. Elle complétait des doigtés pour la main gauche mais elle dessinait aussi des symboles (des yeux pour anticiper), des points de respiration (j'avais tendance a faire de l'apnée en situation de concentration) voir écrivait carrément sur la partition des phrases, genre plus vite plus fort attaque...
phase 2: une fois le déchiffrage fait, je bloquais le morceau, plutôt par phrase entre deux points de respiration. C'est également une phase de travail au métronome à la vitesse minimale. très important pour bien mettre en place les différetes parties. Au fur et a mesure on accélère.
phase 3, l'interprétation. Finalement la partie la plus dure, amener à jouer le morceau de manière spontanée, liée ou détachée. Je dits que c'est la partie la plus dure car une fois qu'on arrive à ce stade on est vraiment plus dans la mécanique musicale mais dans autre chose. Amidala aime bien de temps en temps parler de guitare comme d'une f1 sur laquelle tous les réglages peuvent être optimisés.
C'est un peu la même chose pour le guitariste classique mais en pire. Premièrement il y a tous les défauts d'ordre technique (on a déjà essayé de les gommer mais certains restent malgré tout, et puis pour ceux qui ont disparu, leur souvenir peut encore occasioner du stress). Il y a aussi les limites physiologiques, jouer en état de fatigue, de dépression, voir même tout simplement ne pas avoir le niveau de l'oeuvre (comment dire, on est pas tous des génies...) Bref le guitariste classique, c'est un peux un courreur cycliste, il essaye d'être affuté au maximum, mais dans le sprint ce qui distingue le premier d'un second tient à moins d'un pourcent.
En classique, par rapport à la guitare électrique, la différence c'est qu'on ne peut pas 'tricher'. Il ne suffit pas d'augmenter le gain sur l'ampli ou de gonfler le son avec de la compression ou un chorus. (sans dénigrer la guitare électrique qui offre des possibilité d'expression phénomènale), il faut être correct, précis, car la batterie ne vient pas recouvrir un pain. Seul le silence se rammène et il peut être pesant. bref la guitare classique est un instrument de maniaque.
voila c'est ce genre de réponse que j'attendais, c'est comme ca que je voyais la guitare classique en gros. merci