Mes enregistrements de Koyunbaba et Asturias

Rappel du dernier message de la page précédente :
riffman
Splendora a écrit :
en gros c'est pareil que pour un gars qui est sérieux sur son electrique.

moi je croyais en fait que par exemple si tu dois bosser la catedral, tu choppe les partitions, tu t'installe et tu commence. tu vas manger et tu retourne l'apprendre. jusqu'a ce que mort (ou reussite) s'en suive.

dans un conservatoire ca se passe comment dans le meme contexte? on vous dit de bosser tel morceau et après? le prof vous explique le morceau etc.....

je m'en rend compte que c'est un monde qui n'a rien a voir (et pourtant on joue tous sur un bout d ebois qui a la meme forme ou presque) avec le mien, mais c'est intrigant et beau.

bon si je suis HS n'hésitez pas a me le dire


bosser y'a pas de regles et en premier lieu ca depend deja de ta capacite a dechiffrer vite et a retenir vite , donc deja 2 notions qui selon certaines personne peut faire considerablement varier l'apprentissage d'un morceau au niveau du par coeur

ce qui est certain en tout cas , c'est qu'il faut passer beaucoup de temps sur un morceau, le laisser reposer, en jouer d'autres , le reprendre, bachotter

en classique t'as quand meme pas le choix , si tu veux jouer correctement une oeuvre faut beaucoup , beaucoup la faire (bon ensuite evidemment y'a le niveau personnel et la difficulte de l'oeuvre )
Amidala
BONjour !

riffman a écrit :
bosser y'a pas de regles et en premier lieu ca depend deja de ta capacite a dechiffrer vite et a retenir vite , donc deja 2 notions qui selon certaines personne peut faire considerablement varier l'apprentissage d'un morceau


riffman a écrit :
ce qui est certain en tout cas , c'est qu'il faut passer beaucoup de temps sur un morceau, le laisser reposer, en jouer d'autres , le reprendre, bachotter


Voilà de belles paroles, merci.

Effectivement, Splendora, il faut aborder le problème sous un angle différent, ne pas partir de toi et de l'aide ou des recettes que tu pourrais attendre des autres. Jouer de la musique n'est pas un pensum - ne devrait jamais l'être ! Jouer de la musique est une question de penchant personnel.

...on a toujours la passion de se mettre au niveau technique ad hoc. Par amour. Et il n'y a pas de recettes universelles en amour. Pas de : "tel nombre d'heure = tel résultat."

Etre modeste. Partir de la musique et non de soi. S'en délecter ou au moins s'en nourrir à chaque stade. Modeler des sons, à chaque stade, du bout des doigts, ne pas empiler les notes désincarnées et les heures vides de sens.

Il n'y a pas de récompense scolaire ou fanfaronne au bout de ce chemin.

AMIcalement,
AMIdala
sujet supprimé
La musica es 90 % de transpiracion, y 10 % de inspiracion ...
stratazoïde
Splendora

de manière plus pragmatique, quand je travaillait un morceau de classique en accadémie. Cela se faisait un peu par phases (en tout cas pour moi)

phase 1: un bon déchiffrage globalement, il faut la guitare, la partition et un crayon gomme. Je lis et j'annote, pour approprier la partition. Quand j'était en accadémie, c'est mon prof qui s'occupait de ça. Elle complétait des doigtés pour la main gauche mais elle dessinait aussi des symboles (des yeux pour anticiper), des points de respiration (j'avais tendance a faire de l'apnée en situation de concentration) voir écrivait carrément sur la partition des phrases, genre plus vite plus fort attaque...

phase 2: une fois le déchiffrage fait, je bloquais le morceau, plutôt par phrase entre deux points de respiration. C'est également une phase de travail au métronome à la vitesse minimale. très important pour bien mettre en place les différetes parties. Au fur et a mesure on accélère.

phase 3, l'interprétation. Finalement la partie la plus dure, amener à jouer le morceau de manière spontanée, liée ou détachée. Je dits que c'est la partie la plus dure car une fois qu'on arrive à ce stade on est vraiment plus dans la mécanique musicale mais dans autre chose. Amidala aime bien de temps en temps parler de guitare comme d'une f1 sur laquelle tous les réglages peuvent être optimisés.

C'est un peu la même chose pour le guitariste classique mais en pire. Premièrement il y a tous les défauts d'ordre technique (on a déjà essayé de les gommer mais certains restent malgré tout, et puis pour ceux qui ont disparu, leur souvenir peut encore occasioner du stress). Il y a aussi les limites physiologiques, jouer en état de fatigue, de dépression, voir même tout simplement ne pas avoir le niveau de l'oeuvre (comment dire, on est pas tous des génies...) Bref le guitariste classique, c'est un peux un courreur cycliste, il essaye d'être affuté au maximum, mais dans le sprint ce qui distingue le premier d'un second tient à moins d'un pourcent.

En classique, par rapport à la guitare électrique, la différence c'est qu'on ne peut pas 'tricher'. Il ne suffit pas d'augmenter le gain sur l'ampli ou de gonfler le son avec de la compression ou un chorus. (sans dénigrer la guitare électrique qui offre des possibilité d'expression phénomènale), il faut être correct, précis, car la batterie ne vient pas recouvrir un pain. Seul le silence se rammène et il peut être pesant. bref la guitare classique est un instrument de maniaque.
S'il arrive qu'un onglet vienne me visiter....
Amidala
BONjour stratazoïde !

stratazoïde a écrit :
Bref le guitariste classique, c'est un peux un courreur cycliste, il essaye d'être affuté au maximum, mais dans le sprint ce qui distingue le premier d'un second tient à moins d'un pourcent. .

...métaphore réussie, finalement très proche de mon exemple préféré, la Formule 1... (car il ne faut pas oublier le matériel sous les mollets ou dans les mains du coureur)

Citation:
En classique, par rapport à la guitare électrique, la différence c'est qu'on ne peut pas 'tricher' [...](sans dénigrer la guitare électrique qui offre des possibilité d'expression phénomènale)[...] il faut être correct, précis, car la batterie ne vient pas recouvrir un pain. Seul le silence se rammène et il peut être pesant.

Bref et conscis, wow

Citation:
bref la guitare classique est un instrument de maniaque

Oui, il y a quelque chose de vrai là-dedans

AMIcalement,
AMIdala
(maniaque... déjà sans guitare, alors imagine avec...)
JenovaD.E.A.T.H
stratazoïde a écrit :
Splendora

de manière plus pragmatique, quand je travaillait un morceau de classique en accadémie. Cela se faisait un peu par phases (en tout cas pour moi)

phase 1: un bon déchiffrage globalement, il faut la guitare, la partition et un crayon gomme. Je lis et j'annote, pour approprier la partition. Quand j'était en accadémie, c'est mon prof qui s'occupait de ça. Elle complétait des doigtés pour la main gauche mais elle dessinait aussi des symboles (des yeux pour anticiper), des points de respiration (j'avais tendance a faire de l'apnée en situation de concentration) voir écrivait carrément sur la partition des phrases, genre plus vite plus fort attaque...

phase 2: une fois le déchiffrage fait, je bloquais le morceau, plutôt par phrase entre deux points de respiration. C'est également une phase de travail au métronome à la vitesse minimale. très important pour bien mettre en place les différetes parties. Au fur et a mesure on accélère.

phase 3, l'interprétation. Finalement la partie la plus dure, amener à jouer le morceau de manière spontanée, liée ou détachée. Je dits que c'est la partie la plus dure car une fois qu'on arrive à ce stade on est vraiment plus dans la mécanique musicale mais dans autre chose. Amidala aime bien de temps en temps parler de guitare comme d'une f1 sur laquelle tous les réglages peuvent être optimisés.

C'est un peu la même chose pour le guitariste classique mais en pire. Premièrement il y a tous les défauts d'ordre technique (on a déjà essayé de les gommer mais certains restent malgré tout, et puis pour ceux qui ont disparu, leur souvenir peut encore occasioner du stress). Il y a aussi les limites physiologiques, jouer en état de fatigue, de dépression, voir même tout simplement ne pas avoir le niveau de l'oeuvre (comment dire, on est pas tous des génies...) Bref le guitariste classique, c'est un peux un courreur cycliste, il essaye d'être affuté au maximum, mais dans le sprint ce qui distingue le premier d'un second tient à moins d'un pourcent.

En classique, par rapport à la guitare électrique, la différence c'est qu'on ne peut pas 'tricher'. Il ne suffit pas d'augmenter le gain sur l'ampli ou de gonfler le son avec de la compression ou un chorus. (sans dénigrer la guitare électrique qui offre des possibilité d'expression phénomènale), il faut être correct, précis, car la batterie ne vient pas recouvrir un pain. Seul le silence se rammène et il peut être pesant. bref la guitare classique est un instrument de maniaque.


voila c'est ce genre de réponse que j'attendais, c'est comme ca que je voyais la guitare classique en gros. merci
Quelle delicieuse conversation...merci a tous de partager ainsi vos sentiments, experience, conseils. J'adore ce que tu joues Globule. Je vais commencer l'apprentissage de la guitare flamenca et tu me donnes encore plus envie!

Bien a vous

Sambe
chlamy
  • chlamy
  • Special Méga utilisateur
  • #22
  • Publié par
    chlamy
    le 29 Nov 2006, 20:28
Bonjour,

Merci Julien pour avoir poste tes morceaux ! J'aime les guitaristes "a tripes" qui des fois peuvent se laisser emporter par leur fougue

J'ai une question qui rejoint le debat sur l'evolution musicale personnelle en general et en classique en particulier, mais je ne sais pas si c'est le bon endroit pour poster ma question et je m'en excuse.

Une question de neophyte, mais qui m'a toujours intriguee. Les personnes qui atteignent vraiment un niveau exceptionnel sans avoir pris de cours formels, et en reclamant le fait de jouer "a l'oreil et a "l'emotion" (et avec des heures et des heures a avoir travailler la technique, mais de facon "utilitaire") sans s'y connaitre en "theorie". Je pense non seulement au blues/rock, certaines musiques asiatiques, mais par exemple aussi a Paco de Lucia qui se disait "intimide" quand il devait faire son projet avec McLaughlin et di Meola, pas techniquement ou musicalement mais par rapport a l'approche tres "intellecto-jazz" des deux par rapport a son approche. Y-a-t-il ce genre de musiciens en classique ?

Bref, je ne suis pas tres clair, mais en gros, est-il possible d'atteindre ces niveaux d'expression par ses "propres moyens" couple a une ecoute tres attentive de ce que font d'autres musiciens, ou est-ce que la connaissance "formelle" est indispensable pour aller plus loin.

J'ai entendu beaucoup d'opinions a ce sujet, et de quelques grands guitaristes et j'aimerais beaucoup avoir votre avis, surtout pour la musique classique. Celle-ci est-elle abordable sans "theorie" et sans "connaissance formelle" par quelqu'un d'exceptionnel qui jouera "sans comprendre mais en ressentant" ?. Le debat est d'autant plus interressant, qu'en classique il y a beaucoup d'interpretes qui ne composent pas. Je pense qu'on peut eventuellement "interpreter" parfaitement un morceau sans comprendre la structure theorique, harmonique et melodique profonde du morceau (est-ce vrai d'ailleurs, j'attends votre avis de connaisseur) : l'expression de la personalite et des emotions viendra alors de la maniere d'interpreter et de la fusion entre l'interprete et son morceau dans son "execution". En revanche, pour composer ou improviser, a mon sens, des connaissances theoriques offrent un elargissement interressant au dictionnaire et au vocabulaire musical que l'on peut utiliser pour exprimer ses emotions.

Desole si ce n'est pas clair, mais toute vos opinions sont les bienvenues !
Hackett
Bonsoir Chamly ,

Je suis tout à fait d'accord avec toi. C'est à dire que je crois sincèrement que l'on peut atteindre un bon niveau d'expression et de sensibilité dans la musique classique sans avoir étudié la théorie. Bien sur il est quand même interessant d'avoir quelques notions. Mais pas du tout comparable aux nombreuses connaissances acquises au cours d'un parcours complet effectué au conservatoire ou ailleurs.

Personnellement j'apprends la guitare au fil du temps de façon visuelle et orale. Comme cela se fait encore dans le flamenco.

Par contre la connaissance de la théorie apporte des plus important pour l'écriture, ou encore le fait de pouvoir jouer plus facilement à plusieurs un morceau dont on aurait la partition etc... Car la partition est complète, notes, rythme, etc ... Alors qu'une simple tablature ne donne pas tout ça.

Mais une tablature plus une écoute attentive et l'aide d'un professeur donne de très bons résultats ! Ah oui j'oubliais un détail... Il faut beaucoup travailler aussi !

Ce sont 2 voies différentes. Et je ne crois pas que l'une est plus mauvaise que l'autre.

Hackett, qui n'est pas un guitariste exceptionnel
  • #24
  • Publié par
    bapt31
    le 01 Déc 2006, 16:02
Bonjour a tous,
déjà félicitations et un grand merci a globule d'avoir partager ces enregistrements.
Je voulais savoir si pour pouvoir jouer de telles pièces et les interpréter d'une auusi belle façon, il était obliger d'intégrer le conservatoire?? Et auusi j'ai toujours été impresionner par le son des grands guitaristes. Je n'arrive pas à faire passer autant de chose dans une pièce, a m'exprimer autant... Je me sens limiter en jouant, et les notes que je produisent sont agresssives je n'ai pas un son doux quand je le veux. Des conseils ou des expériences seraient les bienvenues pour m'éclairer..
Merci
Il est vrai que beaucoup d'entre vous avez, en plus d'être guitariste , une écriture agréable, plaisante et touchante..
riffman
pas besoin d'aller en conservatoire mais par contre avoir un prof ca ui!!
c'est ce que j'ai fait pendant presque 7 ans , ayant commencé la guit classique tard (presque 25)
fredericc
bapt31 a écrit :

Je voulais savoir si pour pouvoir jouer de telles pièces et les interpréter d'une auusi belle façon, il était obliger d'intégrer le conservatoire??


Oui come le dirt RiffMan, on a pas "forcement" besoin d'un cursus au conservatoire. mais le prof est très conseillé. le mieux, c'est que le prof lui, est fait le conservatoire
(donc, autant faire le conservatoire )

fredericc, après un long moment d'absence
Hackett
fredericc a écrit :
(donc, autant faire le conservatoire )


La seule chose agréable que j'ai retenu du conservatoire c'est la présence importante de la charmante gente féminine . Mais même cet argurment de poids n'a pu m'y faire rester !

Hackett,
  • #28
  • Publié par
    bapt31
    le 07 Déc 2006, 18:45
Merci pour cette reponse et desolé de pas avoir repondu avant mais les profs ont des envies de copies a corriger qui peuvent etre parfois desagreable pour nous autres les eleves ..
Mon ex-prof de guitare est passé par le conservatoire, mon nouveau Je suis pas sur..
merci a tous
fredericc
Hackett a écrit :
fredericc a écrit :
(donc, autant faire le conservatoire )


La seule chose agréable que j'ai retenu du conservatoire c'est la présence importante de la charmante gente féminine . Mais même cet argurment de poids n'a pu m'y faire rester !

Hackett,


Hé Hackett !! tu as tout à fait raison
La gente féminine est très présente au conservatoire (par experience...)
Et c'est pas mal du tout !
(désolé c'est pas le sujet...)

Heu...dit tu flâne dans les couloires du conservatoire de Nantes ?
fred
supprimé
La musica es 90 % de transpiracion, y 10 % de inspiracion ...

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