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La Guitare Classique
Ici nous allons donc parler Guitare Classique. Celui qui l'a créé sous sa forme actuelle est Antonio de Torres (1817-1892).
Voici donc en image à quoi elle ressemble :
![]()
Elle est tout à fait reconnaissable par des caractéristiques et une forme qui lui sont propre :
- Petite caisse
- Cordes Nylon
- Manche assez large 12 cases hors caisse
- Tête de manche ouverte
Elle est fabriquée dans des essences de bois assez variées. Mais on retrouve souvent des combinaisons de bois "classique". Epicéa et Cèdre pour la table d'harmonie et Palissandre de toutes sortes (Brésilien comme le Rio, ou le cocobolo, ou l'indien) ou encore l'Acajou.
Bien sûr il existe bon nombre de mariages de bois avec des essences de bois qui ont leurs propre propriétés sonores et visuelles. Les limites en lutherie sont celles de l'imagination de nos chers Luthiers. Et je vois aujourd'hui qu'ils n'en manquent pas (d'imagination) et ils vont de l'avant pour innover.
On en trouve à tous les prix de 100 € à 15000 € environ (voir plus). Elles sont répartis en 2 catégories principales :
- Les Guitares d'études
Guitare fabriquée en général avec des bois de bonnes qualités mais assez jeunes. Elles peuvent être construite de façon artisanale ou industrielle.
- Les Guitares de Concert
Guitares souvent fabriquées par des Luthiers qui auront portés un soin extrême afin de retranscrire les désirs du guitariste en contruisant minutieusent l'instrument en y passant un temps conséquent.
Les termes "Etude" et "Concert" sont malheureusement souvent usurpés. Et sont utilisés à des fins commerciales. Donc méfiance !!
A titre d'exemple on trouvera aussi bien des guitares d'études à 2500 € qu'à 100 €. Vous comprendrez donc qu'il y a un fossé, voir un goufre entre ces 2 guitares. Et pire encore on trouvera aussi des guitares soit disant de "Concert" à 400 € ou voir moins. Dans ce dernier exemple il faut bien se mettre en tête que cela n'est que poudre aux yeux et artifices. Ce ne sont en général pas de mauvaises guitares (mais il faut être méfiant). Mais ce ne sont en aucun cas des "Guitares de Concert"
Voici les points que nous allons aborder. Presque la totalité de ce Post-it est réalisé par Amidala qui donne de précieux conseils dans la partie du Forum "Guitare Classique". Vous pouvez le retrouver chaque mois aussi sur Guitare Live avec ses cours de guitare classique et ses articles sur la lutherie
° 1 ° Guitares de Concert et Guitares d'études
° 2 ° Réglage du Sillet
° 3 ° Rodage d'une Guitare
° 4 ° Un peu de Lutherie
° 5 ° Que jouer en Classique ?
Je laisse donc la parole à Amidala.
° 1 ° Guitares de Concert et Guitares d'études
Vraiment, les appellations "Concert" et "Etudes" sont, de nos jours, purement commerciales. Mais elles proviennent de l'époque déjà ancienne où les facteurs construisaient, en gros, deux types d'instruments : étude pour les débutants, les élèves, les amateurs, les pauvres... et de concert pour les musiciens, les amateurs fortunés, les nobles... c'étaient surtout les matériaux, les finitions et, donc, les prix, qui différenciaient ces catégories les unes des autres... mais il s'agissaient de toute manière d'instruments faits entièrement à la main...
Naissance d'une guitare de Concert par Amidala :
Werner Schär ( Excellent "Maître" Luthier d'Amidala )... ...commence toujours par étudier le jeu du guitariste. Il s’imprègne de ses spécificités, il se fait expliquer et il observe les joies et les peines que le musicien éprouve avec sa guitare actuelle – afin de faire disparaître les peines et de permettre de retrouver les mêmes joies sur l’instrument qu’il va construire. Il écoute les souhaits, examine chaque différence, fait une synthèse, propose des solutions, des bois (le guitariste qui passe commande choisit ses essences, ses décorations), des proportions. Chaque point est discuté et décidé en commun.
Mais il y a aussi des musiciens qui préfèrent confier toute la mission, tous les choix au luthier. Werni effectue dans ce cas le même travail d’observation préalable, puis fait appel à ses connaissances de luthier et de guitariste pour créer l’instrument adapté aux souhaits et à la morphologie de son client.
Ensuite, il se lance dans la construction de l’instrument, et, du premier coup de rabot à la dernière touche de vernis (gomme-laque), il travaille spécifiquement pour le guitariste qui a passé commande. Le musicien peut assister aux diverses étapes de la fabrication de son instrument et vient, de temps en temps, valider, essayer, voir, confirmer…
° 2 ° Réglage du Sillet
Voici un Post qui, je l’espère, réussira à montrer l’importance et l’influence du sillet de tête…
Comme je l’ai souvent souligné, il s’agit de réglages extrêmement poussés dont le résultat sera d’autant plus frappant que l’on aura un instrument haut placé en gamme.
Pour utiliser ma métaphore préférée… c’est un réglage qui sera décisif sur une Formule 1 pour un pilote de pointe mais dont l’importance pourrait échapper sur une Golf GTI…
Ceci dit, même la Golf s’en trouvera beaucoup mieux.
Donc…
Parlons d’abord de la matière du sillet.
Passer du plastique à l’os, c’est déjà faire un pas en avant considérable. En remplaçant un sillet en plastique (souvent creux, donc vecteur de parasites) par le même en os, on remarquera déjà une amélioration de la précision sonore.
Je bannis volontairement l’ivoire, dont les qualités sonores ne sont pas vraiment différentes de celle de l’os.
Mais la matière du sillet ne suffit pas à faire sa qualité.
Un sillet en plastique bien réglé sera meilleur qu’un sillet en os mal fichu.
Conjuguer les deux étant évidemment l’idéal sur le chemin de l’excellence !
Voici une petite illustration de la configuration que l’on trouve le plus souvent :
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Pour pouvoir voir le placement de la corde au fond de son sillon – car c’est cela le plus important – nous allons "faire tomber" les joues de ce sillon, ce qui donne cette vue :
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Ce positionnement n’est pas correct, car l’angle qui arrête la vibration de la corde se situe après le point où commence le diapason (la corde vibrante, en l’occurrence, la partie de corde à droite du sillet) La vibration continue donc dans toute la longueur du sillon, créant parasite et pertes de son.
Il y a bien-sûr pire (et c’est très fréquent !) :
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Là, tout d’abord, le diapason commence au-delà (déjà dans le sillon) du point d’où il est censé partir, créant un problème de justesse.
Mais, comme le montre la partie verte de la vue suivante, il y a amplification du phénomène de parasite ; la corde, dans son mouvement de vibration circulaire, touchant le bord évasé du sillon :
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Il y a pire :
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Création et amplification de parasites et pertes de son des deux côtés…
Voici, bien-sûr schématisée et "caricaturée", la configuration idéale :
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L’angle qui arrête la vibration de la corde se situe juste au point où commence le diapason.
Voici une autre vue schématique du sillet, cette fois vu comme si l’on se tenait debout sur la touche (merci PhotoShop !)
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Bien-sûr, cette configuration-là, très fréquente, est hélas délétère pour le son, puisque la corde, engoncée dans un sillon trop profond, génère des parasites (parties vertes sur la vue ci-dessous)
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Le pire est évidemment ceci :
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Et voici l’idéal :
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Pour finir, voici trois photos.
Celle-ci est une vision d’horreur, les cordes sont branlantes dans des sillons en entonnoirs multidimensionnels !
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Voici une vue du sillet de ma F1 actuelle. On voit que le fond du sillon est oblique et droit, mais que les joues en sont arrondies par esthétisme.
![]()
Enfin, je voulais vous montrer une particularité à laquelle je tiens :
![]()
On voit que mon sillet est composé de 6 morceaux séparés les uns des autres afin de limiter au maximum les phénomènes de transmission de la vibration d’une corde à l’autre.
(images et textes: © Amidala / guitariste.com !)
° 3 ° Rodage d'une Guitare
BONjour à tous !
Voilà, je m’installe pour réfléchir à tout ce que je pourrais vous raconter au sujet du rodage d’une table en épicéa et je constate qu’il y a davantage de petites choses que de grandes lignes… et qu’elles sont tout en désordre dans ma tête... J’espère arriver à quelque chose de cohérent !
Vous vous en doutez, il s’agit d’une science en partie empirique.
Ce que je vais vous en dire, c’est simplement ce que j’ai constaté et appris moi-même - ce qui n’exclut pas d’autres expériences, d’autres méthodes. Je pense que ce post devrait servir de point de départ à toutes sortes de réflexions et de témoignages.
Pour commencer, je crois que notre Hackett devrait replacer ici le post exposant une vue scientifique du phénomène du rodage.
Je n’ai que deux remarques au sujet de cet article :
• Je ne suis pas du tout d’accord avec la proposition de mettre sa guitare ailleurs que là où l’on se tient (afin, entre-autres, de lui éviter tout choc brutal au moment de passer d’une atmosphère à l’autre, il vaut mieux qu’elle suive lentement les fluctuations climatiques)
• S’il est vrai qu’une table en cèdre ne nécessite apparemment pas de rodage, il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas que la table qui s’ouvre, mais bien tout l’instrument. Tous les bois se mettent en place au fil des jours, le vernis sèche et prend sa place sur le bois vibrant, les collages évoluent en fonction des vibrations, la table achève de se bomber, nécessitant, le plus souvent, une correction du sillet de chevalet pour ne pas se retrouver avec une action des cordes augmentée. Cela vaut aussi bien pour le cèdre que l’épicéa : l’instrument mûrit, c’est autant une question de temps que de rodage. Et, bien-sûr, plus le niveau de l’instrument est élevé, plus ces différences sont sensibles.
Donc.
D’une manière générale, on ne peut pas abîmer une guitare en la rodant mal. On peut l’améliorer en la rodant bien.
Si une partie du rodage n’a pas été faite, il est toujours possible de la mener à bien plus tard.
On peut, à tout instant, développer ou re-développer certaines "régions" oubliées ou négligées.
Chacun d’entre nous est cependant à la recherche de l’excellence…
Une guitare évolue en fonction du climat, de la saison, et, surtout, de ce que l’on joue.
On entend et sent des différences marquées d’un jour, d’un endroit à l’autre, preuve que l’épicéa est toujours fluctuant. Après trois jours d’entraînement pour un morceau qui se joue très haut, ma guitare gagne considérablement en puissance et en qualité dans les aiguës par rapport à une période où je joue intensivement un morceau bas.
Lors de ma tournée en Afrique il y a quelques mois, j’ai vu ma guitare gagner des basses superbes mais se mettre à friser dans certains secteurs. Pas d’inquiétude, elle est redevenue "normale" après trois jours parisiens.
Il s’agit aussi d’une forme de rodage.
De ce rodage permanent qu’il ne faut pas oublier…
Revenons-en au rodage d’une guitare neuve.
Jouer tous les jours !! Comme un soufflé sorti du four mais pas mangé, elle s’effondrerait et souffrirait si on commençait à la faire bouger puis la laissait en plant !
Je connais un guitariste qui a reçu son nouvel instrument juste avant ses vacances. N’ayant pas l’intention d’emmener un instrument de ce prix crapahuter dans les Andes, il l’a laissé chez lui, posé sur un support, entouré de baffles puissantes reliées à une chaîne HIFI programmée pour diffuser des musiques variées tous les jours ! Il s’est de la sorte assuré que sa guitare, au moins, vibrerait tous les jours. Le résultat fut largement probant !
Ne pas jouer une semaine équivaut à perdre le travail d’un mois.
Jouer toutes les cases, jusqu’à 19 (là où c’est possible) ! Il faut bichonner la partie de la touche située sur la table (au-delà de la 12ème frette)
S’inventer toutes sortes d’exercices à ce niveau ! C’est bon pour elle, c’est bon pour nous !
Chercher les "trous", ces notes (une corde, une case) où la guitare semble manquer de tonus et/ou de relief.
C’est même la partie la plus importante du rodage : chercher ces trous, les repérer, les travailler ; c'est-à-dire jouer ces notes avec insistance, sur tous les tons ; de toutes ses forces mais également le plus suavement possible. Leur faire vivre tout le spectre avec sollicitude. Cela marche de manière impressionnante.
S’employer à beaucoup jouer les secteurs où l’on ne joue pas d’habitude ou pas au quotidien… Cela garantit l’équilibre. Dont on profite même si le secteur actuellement utilisé n’est pas concerné…
Veiller à maintenir la guitare à une température et une hygrométrie assez stables pendant les trois premières semaines (zut, impossible de la sortir de la maison en hiver alors qu’on aimerait tant faire le fier auprès des copains !!) Fais-lui prendre froid en période de rodage et raconte-moi ce que tu constates... déjà qu’en période normale ce n’est pas excellent…
Ne pas la laisser dans un étui fermé !!! Elle a impérativement besoin de respirer, de se libérer des éthers du vernis, de la colle et… de notre propre sueur qu’elle absorbe en partie. Cela vaut pour toute guitare, même sortie de la période du rodage. Penser à l’essuyer après avoir joué.
Oui mais… éviter les courants d’air (fenêtre ouverte à proximité) !
Nous l’avons tous remarqué : même une guitare rodée se désaccorde si elle subit un courant d’air. Cela vient des cordes MAIS aussi de la table, qui bouge. De plus, la table qui bouge fait bouger les cordes et les cordes qui bougent font bouger la table. Si cela se remarque sur n’importe quelle guitare, imaginez-en les effets sur une guitare chère et "verte" !
Éviter comme la peste la proximité du chauffage !!
Veiller, lors du montage des cordes, à les changer dans les règles de l’art et, surtout, l’une après l’autre (enlève toutes les cordes d’un coup de cisaille et raconte-moi ce que tu constates après !!)
Au bout de trois-quatre mois, comme signalé plus haut, passer chez un luthier pour faire contrôler l’action des cordes (la distance qui les sépare de la touche) Une table rodée se bombe, c’est l’effet souhaité du temps, du rodage, des vibrations et de la tension des cordes. Une table qui se bombe peut augmenter l’action des cordes de plusieurs millimètres !
Voilà tout ce qui me vient à l’esprit pour l’instant.
J’espère avoir apporté quelques réponses.
Je me réjouis de vous lire !
Amidala (qui travaille tous les jours à se roder, mais c’est encore plus empirique que pour sa guitare !)
° 4 ° Un peu de Lutherie
Voici trois images de mon maître luthier (celui qui a assuré ma formation), Werner Schär, en train de travailler à ses rosaces...
Il y a quelque chose de magique dans cet atelier, et cela passe même par les photos, je trouve... on voit ce calme et cette concentration...
Werner Schär dit "Werni" peut passer une centaine d'heures pour fabriquer une rosace.
° 5 ° Que jouer en Classique ?
Voici une liste de morceau à jouer en Classique. Chaque morceau est commenté .
Un grand merci à vwamenel, Hackett, kalooc, jppagey, Amidala, ViViMoA, stratazoïde et Karmina pour leur contribution
Les tablatures se trouvent sur
Dernière précision: sous fnac.com, taper Adelita dans le champ recherche renverra à tous les disques contenant ce morceau de Tarrega. Il est alors possible d'écouter 45 secondes du morceau.
Alphonso, Nicolas
Les Belges connaissent sûrement sa méthode, utilisée par toutes les académies. Il n'en demeure pas moins que le bonhomme a également composé.
Tango (espagnol)
Moyen
c'est un petit tango espagnol (donc plus lent) qui se termine en rasguado. Très ryhtmé, avec changement de nuance et pizzicato.
Auteur Inconnu
Jeux Interdits
Moyen
Les positions d'accord sont un peu difficiles quand on est débutant.
Un "classique" très joli, la version en trémolo dans le style flamenco est superbe aussi.
Greensleeves
Moyen
La difficulté ici est de le jouer correctement à vitesse normale (puisqu'ils reconnaissent vite le morceau, les gens s'attendent à ce qu'on y aille plus vite) et comme il y a quasiment (au moins) un doigt qui bouge par note, ça n'est pas évident.
Nonesuch
Très Facile
très très très mignon... et très très très facile. Mémorisable en quarante minutes pour un parfait débutant qui connaît les accords Am et E. Pas d'auteur, ce serait un morceau traditionnel français.
.
Bach, Johann Sebastian
prelude en Dm
Moyen
En do à l'origine je crois et transcrit en D pour la guitare, au bon tempo ça donne !
Suite n°1 en Sol Majeur pour violoncelle
Difficile
Autre morceau superbe, assez long et avec beaucoup de changements, mais qui n´est pas extrêmement difficile techniquement (il m´a quand même fallut 1,5 mois de travail quotidien pour pouvoir le jouer bien et en entier)
Prélude n°1 en Do Majeur du clavier bien tempéré
Moyen
Bourée en mi mineur
Moyen
La bourrée de Bach, le morceau que même Jimmy page et Genesis envient aux guitaristes classiques. Techniquement, c'est du Bach, c'est à dire tout sauf facile. Vraiment idéale pour apprendre ce que polyphonie veut dire.
Bartoli, René
Romance
plutôt facile
Petit morceau d'1min30 pour grand débutant. Il présente l'intérêt de n'avoir aucun passage très difficile et permet au débutant d'avoir un joli morceau entier.
Je l'avais déjà dit dans un autre post, "désolé, il n'est pas aussi facile que les gens le disent". Peut-être que j'ai mal choisi mon doigté, mais je doute que ce soit ça qui le rende si dur, il y a quelques points compliqués: les changements de position, transitions mesure 6 à 7 et mesure 13 à 14, la mesure 15 toute entière (ahhhh!), les demi-barrés (j'ai déplacé tous les La à vide sur le Mi grave pour faire un barré complet).
Aubade
difficile
Un de mes morceaux préférés, mais celui que je joue le moins bien, sur lequel j'ai le plus trimé, et sur lequel j'aurais passé le plus de temps pour atteindre un niveau écoutable. La section en 9ème position, j'y suis depuis fin mai. Je m'échine à y aller lentement, mais même là, ça ne passe pas dans le tempo. Et NON, ce n'est pas EASY comme marqué sur classtab.org
Bat, Cheung
Orchid
facile
Celui ci m'a permis de me mettre à utiliser le petit doigt, et surtout à le maintenir près de la touche plutôt qu'il soit dressé. J'adore celui-ci un peu plus que les autres.
Brackett, Joseph
Simple Gifts
facile
Mon premier morceau avec Asturias (la version sans les triolets). Du pur bonheur, les gens accrochent dès le début.
Brouwer, Leo
Estudio Sencillo N° 6
facile
Un petit morceau, très féminin, dont je viens, en le jouant, de trouver qu'il a sa place ici.
Carcassi, Mateo
Andantino in C
plutôt facile
Il faut fretter les 2è et 4è cordes au milieu de la deuxième mesure, pas évident au début.
Menuet en SolM
Facile
1°partie facile, 2° un peu moins. ca sonne très menuet ( fatalement) mais j'aime bien
Andantino en A
Facile
MAGNIFIQUE, très chantant, je n'est pas d'autres mots que magnifique en fait) difficile
Carlevaro, Abel
Preludios americanos n°3 a campo
Moyen
Sympa, il faut faire ressortir les basse absolument en jouant en appui.
Carulli, Ferdinando
Waltz in D
Très Facile
Très facile, trois positions d'accords différentes, deux notes sur cordes à vide en basse et un doigt qui ne bouge jamais. Il faut juste, comme toujours, y aller lentement au début. Mélodiquement, ben, c'est une valse, joli.
Moderato en D
Difficile
difficile car suite de tièrce jouée rapidement. Allegretto
Moyen
(au fond, c'était un bluesman ce Carulli) moyen ca sonne très moderne pour un carulli (MI / LA / SI7)
Dalle Ave, Michel
L'air de mario
plutôt facile
Un morceau lent et mélancolique que les gens aiment quand même, pareil, dès le début. Efficace pour lutter contre la tendance à aller vite.
JOAQUIN RODRIGO
Concerto d'Aranjuez
Moyen
La difficulté ce sont les quelques triolets. Certainement qu'elle serait levée avec une approche plus académique et un bon usage de la main droite.
Samba caline
Plutôt difficile
Il devrait être assez pêchu celui-ci s'il est joué au tempo du fichier tef. Y a un écartement de doigts, présent en plusieurs endroits, assez dur pour former B (corde 5), D#(corde 2) et F#(corde 1). Je m'y habitue petit à petit mais une fois sur deux, ça ne passe pas.
LLobet, Miguel
Il a arrangé quelques splendides pièces populaires pour la guitare. Elles sont complexes, difficile mais belles. essayez de trouver le songbook.
El testament d'Amelia
Facile
Ferandiere, Fernando
Contradanza
Facile
Facile; c'est surtout le rythme qui pose problème, en 6/8 avec des silences qu'il faut bien placer. Très joli, mais pas facile à mémoriser, avec quelques endroits moins faciles.
Fortea, Daniel
Vals Facil
Facile
facile et très entrainante. très agréable à jouer comme à écouter.
Giuliani
Etude en Mim (op.43)
Facile
assez facile très belle a jouer rapidement une fois maitrisée
Merlin, Jose Luis
evocation
plutôt facile
Court mais vraiment tres joli, il y a un petit passage où il faut bien choisir les doigtés utilisés.
Pachelbel, Johann
Canon en D
plutôt difficile
Je l'aurais bien mis moyen mais vu que "jeux interdits" est de niveau moyen, je mets difficile
Johann Pachelbel La partie la plus intéressante à jouer est celle qui est plus rapide. Mais bon, c'est un morceau très joli.
Pernambuco, Juan
Choros
Moyen
Un morceau que j'aime bien jouer, et qui passe très très bien en public (assez court, beau à écouter, et les changements de position réguliers le rendent impressionnant ), c'est le Choros de Juao Pernambuco. Je n'ai pas trouvé de partition potable sur le net (il y en a une sur mysongbook mais c'est une horreur !), mais je peux toujours en ecrire une si j'ai le temps .
Powel, Baden
valse sem nome
Moyen
chanson d'hiver
Moyen
ces deux dernières sont assez simples mais vraiment magnifiques (comme beaucoup d'autres de ce grand artiste). Ecoute des enregistrement indispensable pour éviter de jouer la partition comme du midi.
Sanz, Gaspar
Espanoleta
Moyen
Version en Ré mineur (il y a aussi une version en La sur classtab). Morceau découvert sur un disque de Réné Bartoli. A mon avis, un must pour tout guitariste, classique ou pas. Le premier truc que je conseillerais à un "très débutant" (genre j'ai acheté ma guitare avant-hier). La difficulté, c'est un écart de cinq cases en première position (mesures 8 à 10) si l'on veut tenir le Fa3 en basse (comme sur le disque), ce qui n'est peut-être pas nécessaire. A noter que les "trill" sur la tablature sont mal placés (toujours par rapport au disque bien sûr).
Sor, Fernando
Estudio em Si menor
plutôt facile
Très agréable à jouer, le thème principal est repris de nombreuses fois et permet de progresser vite dans l'apprentissage du morceau
Tarrega, Francisco
Etude en mi mineur
Plutôt Facile
Alternative originale et délicieuse aux "Jeux interdits".
Ce morceau n'est pas d'une difficulté terrible si l'on excepte 2 sauts assez importants. Très triste, il m'a beaucoup plu et dès sa 1ère écoute j'ai souhaité l'apprendre.
Lagrima
Difficile
Le grand Classique
Adelita
Difficile
Niveau assez élevé si on veut la jouer de manière charnelle (ce que je recommande !), tandis que la deuxième partie nous balade d'un bout à l'autre du manche comme l'affectionne Tarrega...
je ne connais quasiment personne qui ne fonde en l'entendant, quel qe soit l'horizon musical favori...
Capricho Arabe
Difficile
Le plus difficile est vraiment l'interpretation.....le thème se repete plusieurs fois, c'est à nous de rendre chaque reprise unique sans trop nous emporter non plus.....il est vraiment superbe à jouer.
Villa-Lobos, Heitor
Prelude n°1 pour guitare
Très difficile
Très difficile à cause de la vitesse élevée et des changements de tempo ( j´ai encore beaucoup de travail avant d´arriver à jouer le morceau en entier )
Concernant le prélude 1 de Villa Lobos, je dirais juste qu'il faut faire attention à ne pas partir trop vite quand on le joue ; la différence entre la partie mineure, lente, mélodique, et la partie majeure, rapide, vive, gaie, doit absolument être marquée. Je joue la partie mineure en butant la basse avec le pouce : ca semble bizarre au début, mais quelle puissance une fois mis en place !!
Prelude n°3 pour guitare
Très difficile
Le prélude numéro trois, très joli aussi. pas facile à cause, des accords utilisés (c'est perturbant quand l'on a pas l'habitude) et une deuxième partie pathétique à souhait. idéale pour apprendre le manche.
vwamenel
Alone on a Saturday Night
Moyen
Morceau facile à mémoriser malgré la longueur (env 2 min), assurément en dehors des règles de l'harmonie mais que j'aime bien. Facile à jouer si on fait bien des arpèges. Difficultés: la vitesse (sinon, ça sonne pas bien) et un changement de position sur le thème qui passe d'une octave à l'autre en plein milieu. Je l'avais écrit un samedi soir devant M6, en tant qu'exercice pour les changements de position, en me demandant pourquoi la mélodie était (presque) toujours dans les aigus.
Voilà pour ce Post-it dédié à la Guitare Classique. Il sera enrichi au fur et à mesure. Merci encore à Amidala pour son travail et ses contributions sur Guitare Live et Guitariste.com
Ici nous allons donc parler Guitare Classique. Celui qui l'a créé sous sa forme actuelle est Antonio de Torres (1817-1892).
Voici donc en image à quoi elle ressemble :
Elle est tout à fait reconnaissable par des caractéristiques et une forme qui lui sont propre :
- Petite caisse
- Cordes Nylon
- Manche assez large 12 cases hors caisse
- Tête de manche ouverte
Elle est fabriquée dans des essences de bois assez variées. Mais on retrouve souvent des combinaisons de bois "classique". Epicéa et Cèdre pour la table d'harmonie et Palissandre de toutes sortes (Brésilien comme le Rio, ou le cocobolo, ou l'indien) ou encore l'Acajou.
Bien sûr il existe bon nombre de mariages de bois avec des essences de bois qui ont leurs propre propriétés sonores et visuelles. Les limites en lutherie sont celles de l'imagination de nos chers Luthiers. Et je vois aujourd'hui qu'ils n'en manquent pas (d'imagination) et ils vont de l'avant pour innover.
On en trouve à tous les prix de 100 € à 15000 € environ (voir plus). Elles sont répartis en 2 catégories principales :
- Les Guitares d'études
Guitare fabriquée en général avec des bois de bonnes qualités mais assez jeunes. Elles peuvent être construite de façon artisanale ou industrielle.
- Les Guitares de Concert
Guitares souvent fabriquées par des Luthiers qui auront portés un soin extrême afin de retranscrire les désirs du guitariste en contruisant minutieusent l'instrument en y passant un temps conséquent.
Les termes "Etude" et "Concert" sont malheureusement souvent usurpés. Et sont utilisés à des fins commerciales. Donc méfiance !!
A titre d'exemple on trouvera aussi bien des guitares d'études à 2500 € qu'à 100 €. Vous comprendrez donc qu'il y a un fossé, voir un goufre entre ces 2 guitares. Et pire encore on trouvera aussi des guitares soit disant de "Concert" à 400 € ou voir moins. Dans ce dernier exemple il faut bien se mettre en tête que cela n'est que poudre aux yeux et artifices. Ce ne sont en général pas de mauvaises guitares (mais il faut être méfiant). Mais ce ne sont en aucun cas des "Guitares de Concert"
Voici les points que nous allons aborder. Presque la totalité de ce Post-it est réalisé par Amidala qui donne de précieux conseils dans la partie du Forum "Guitare Classique". Vous pouvez le retrouver chaque mois aussi sur Guitare Live avec ses cours de guitare classique et ses articles sur la lutherie
° 1 ° Guitares de Concert et Guitares d'études
° 2 ° Réglage du Sillet
° 3 ° Rodage d'une Guitare
° 4 ° Un peu de Lutherie
° 5 ° Que jouer en Classique ?
Je laisse donc la parole à Amidala.
° 1 ° Guitares de Concert et Guitares d'études
Vraiment, les appellations "Concert" et "Etudes" sont, de nos jours, purement commerciales. Mais elles proviennent de l'époque déjà ancienne où les facteurs construisaient, en gros, deux types d'instruments : étude pour les débutants, les élèves, les amateurs, les pauvres... et de concert pour les musiciens, les amateurs fortunés, les nobles... c'étaient surtout les matériaux, les finitions et, donc, les prix, qui différenciaient ces catégories les unes des autres... mais il s'agissaient de toute manière d'instruments faits entièrement à la main...
Naissance d'une guitare de Concert par Amidala :
Werner Schär ( Excellent "Maître" Luthier d'Amidala )... ...commence toujours par étudier le jeu du guitariste. Il s’imprègne de ses spécificités, il se fait expliquer et il observe les joies et les peines que le musicien éprouve avec sa guitare actuelle – afin de faire disparaître les peines et de permettre de retrouver les mêmes joies sur l’instrument qu’il va construire. Il écoute les souhaits, examine chaque différence, fait une synthèse, propose des solutions, des bois (le guitariste qui passe commande choisit ses essences, ses décorations), des proportions. Chaque point est discuté et décidé en commun.
Mais il y a aussi des musiciens qui préfèrent confier toute la mission, tous les choix au luthier. Werni effectue dans ce cas le même travail d’observation préalable, puis fait appel à ses connaissances de luthier et de guitariste pour créer l’instrument adapté aux souhaits et à la morphologie de son client.
Ensuite, il se lance dans la construction de l’instrument, et, du premier coup de rabot à la dernière touche de vernis (gomme-laque), il travaille spécifiquement pour le guitariste qui a passé commande. Le musicien peut assister aux diverses étapes de la fabrication de son instrument et vient, de temps en temps, valider, essayer, voir, confirmer…
° 2 ° Réglage du Sillet
Voici un Post qui, je l’espère, réussira à montrer l’importance et l’influence du sillet de tête…
Comme je l’ai souvent souligné, il s’agit de réglages extrêmement poussés dont le résultat sera d’autant plus frappant que l’on aura un instrument haut placé en gamme.
Pour utiliser ma métaphore préférée… c’est un réglage qui sera décisif sur une Formule 1 pour un pilote de pointe mais dont l’importance pourrait échapper sur une Golf GTI…
Ceci dit, même la Golf s’en trouvera beaucoup mieux.
Donc…
Parlons d’abord de la matière du sillet.
Passer du plastique à l’os, c’est déjà faire un pas en avant considérable. En remplaçant un sillet en plastique (souvent creux, donc vecteur de parasites) par le même en os, on remarquera déjà une amélioration de la précision sonore.
Je bannis volontairement l’ivoire, dont les qualités sonores ne sont pas vraiment différentes de celle de l’os.
Mais la matière du sillet ne suffit pas à faire sa qualité.
Un sillet en plastique bien réglé sera meilleur qu’un sillet en os mal fichu.
Conjuguer les deux étant évidemment l’idéal sur le chemin de l’excellence !
Voici une petite illustration de la configuration que l’on trouve le plus souvent :
Pour pouvoir voir le placement de la corde au fond de son sillon – car c’est cela le plus important – nous allons "faire tomber" les joues de ce sillon, ce qui donne cette vue :
Ce positionnement n’est pas correct, car l’angle qui arrête la vibration de la corde se situe après le point où commence le diapason (la corde vibrante, en l’occurrence, la partie de corde à droite du sillet) La vibration continue donc dans toute la longueur du sillon, créant parasite et pertes de son.
Il y a bien-sûr pire (et c’est très fréquent !) :
Là, tout d’abord, le diapason commence au-delà (déjà dans le sillon) du point d’où il est censé partir, créant un problème de justesse.
Mais, comme le montre la partie verte de la vue suivante, il y a amplification du phénomène de parasite ; la corde, dans son mouvement de vibration circulaire, touchant le bord évasé du sillon :
Il y a pire :
Création et amplification de parasites et pertes de son des deux côtés…
Voici, bien-sûr schématisée et "caricaturée", la configuration idéale :
L’angle qui arrête la vibration de la corde se situe juste au point où commence le diapason.
Voici une autre vue schématique du sillet, cette fois vu comme si l’on se tenait debout sur la touche (merci PhotoShop !)
Bien-sûr, cette configuration-là, très fréquente, est hélas délétère pour le son, puisque la corde, engoncée dans un sillon trop profond, génère des parasites (parties vertes sur la vue ci-dessous)
Le pire est évidemment ceci :
Et voici l’idéal :
Pour finir, voici trois photos.
Celle-ci est une vision d’horreur, les cordes sont branlantes dans des sillons en entonnoirs multidimensionnels !
Voici une vue du sillet de ma F1 actuelle. On voit que le fond du sillon est oblique et droit, mais que les joues en sont arrondies par esthétisme.
Enfin, je voulais vous montrer une particularité à laquelle je tiens :
On voit que mon sillet est composé de 6 morceaux séparés les uns des autres afin de limiter au maximum les phénomènes de transmission de la vibration d’une corde à l’autre.
(images et textes: © Amidala / guitariste.com !)
° 3 ° Rodage d'une Guitare
BONjour à tous !
Voilà, je m’installe pour réfléchir à tout ce que je pourrais vous raconter au sujet du rodage d’une table en épicéa et je constate qu’il y a davantage de petites choses que de grandes lignes… et qu’elles sont tout en désordre dans ma tête... J’espère arriver à quelque chose de cohérent !
Vous vous en doutez, il s’agit d’une science en partie empirique.
Ce que je vais vous en dire, c’est simplement ce que j’ai constaté et appris moi-même - ce qui n’exclut pas d’autres expériences, d’autres méthodes. Je pense que ce post devrait servir de point de départ à toutes sortes de réflexions et de témoignages.
Pour commencer, je crois que notre Hackett devrait replacer ici le post exposant une vue scientifique du phénomène du rodage.
Je n’ai que deux remarques au sujet de cet article :
• Je ne suis pas du tout d’accord avec la proposition de mettre sa guitare ailleurs que là où l’on se tient (afin, entre-autres, de lui éviter tout choc brutal au moment de passer d’une atmosphère à l’autre, il vaut mieux qu’elle suive lentement les fluctuations climatiques)
• S’il est vrai qu’une table en cèdre ne nécessite apparemment pas de rodage, il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas que la table qui s’ouvre, mais bien tout l’instrument. Tous les bois se mettent en place au fil des jours, le vernis sèche et prend sa place sur le bois vibrant, les collages évoluent en fonction des vibrations, la table achève de se bomber, nécessitant, le plus souvent, une correction du sillet de chevalet pour ne pas se retrouver avec une action des cordes augmentée. Cela vaut aussi bien pour le cèdre que l’épicéa : l’instrument mûrit, c’est autant une question de temps que de rodage. Et, bien-sûr, plus le niveau de l’instrument est élevé, plus ces différences sont sensibles.
Donc.
D’une manière générale, on ne peut pas abîmer une guitare en la rodant mal. On peut l’améliorer en la rodant bien.
Si une partie du rodage n’a pas été faite, il est toujours possible de la mener à bien plus tard.
On peut, à tout instant, développer ou re-développer certaines "régions" oubliées ou négligées.
Chacun d’entre nous est cependant à la recherche de l’excellence…
Une guitare évolue en fonction du climat, de la saison, et, surtout, de ce que l’on joue.
On entend et sent des différences marquées d’un jour, d’un endroit à l’autre, preuve que l’épicéa est toujours fluctuant. Après trois jours d’entraînement pour un morceau qui se joue très haut, ma guitare gagne considérablement en puissance et en qualité dans les aiguës par rapport à une période où je joue intensivement un morceau bas.
Lors de ma tournée en Afrique il y a quelques mois, j’ai vu ma guitare gagner des basses superbes mais se mettre à friser dans certains secteurs. Pas d’inquiétude, elle est redevenue "normale" après trois jours parisiens.
Il s’agit aussi d’une forme de rodage.
De ce rodage permanent qu’il ne faut pas oublier…
Revenons-en au rodage d’une guitare neuve.
Jouer tous les jours !! Comme un soufflé sorti du four mais pas mangé, elle s’effondrerait et souffrirait si on commençait à la faire bouger puis la laissait en plant !
Je connais un guitariste qui a reçu son nouvel instrument juste avant ses vacances. N’ayant pas l’intention d’emmener un instrument de ce prix crapahuter dans les Andes, il l’a laissé chez lui, posé sur un support, entouré de baffles puissantes reliées à une chaîne HIFI programmée pour diffuser des musiques variées tous les jours ! Il s’est de la sorte assuré que sa guitare, au moins, vibrerait tous les jours. Le résultat fut largement probant !
Ne pas jouer une semaine équivaut à perdre le travail d’un mois.
Jouer toutes les cases, jusqu’à 19 (là où c’est possible) ! Il faut bichonner la partie de la touche située sur la table (au-delà de la 12ème frette)
S’inventer toutes sortes d’exercices à ce niveau ! C’est bon pour elle, c’est bon pour nous !
Chercher les "trous", ces notes (une corde, une case) où la guitare semble manquer de tonus et/ou de relief.
C’est même la partie la plus importante du rodage : chercher ces trous, les repérer, les travailler ; c'est-à-dire jouer ces notes avec insistance, sur tous les tons ; de toutes ses forces mais également le plus suavement possible. Leur faire vivre tout le spectre avec sollicitude. Cela marche de manière impressionnante.
S’employer à beaucoup jouer les secteurs où l’on ne joue pas d’habitude ou pas au quotidien… Cela garantit l’équilibre. Dont on profite même si le secteur actuellement utilisé n’est pas concerné…
Veiller à maintenir la guitare à une température et une hygrométrie assez stables pendant les trois premières semaines (zut, impossible de la sortir de la maison en hiver alors qu’on aimerait tant faire le fier auprès des copains !!) Fais-lui prendre froid en période de rodage et raconte-moi ce que tu constates... déjà qu’en période normale ce n’est pas excellent…
Ne pas la laisser dans un étui fermé !!! Elle a impérativement besoin de respirer, de se libérer des éthers du vernis, de la colle et… de notre propre sueur qu’elle absorbe en partie. Cela vaut pour toute guitare, même sortie de la période du rodage. Penser à l’essuyer après avoir joué.
Oui mais… éviter les courants d’air (fenêtre ouverte à proximité) !
Nous l’avons tous remarqué : même une guitare rodée se désaccorde si elle subit un courant d’air. Cela vient des cordes MAIS aussi de la table, qui bouge. De plus, la table qui bouge fait bouger les cordes et les cordes qui bougent font bouger la table. Si cela se remarque sur n’importe quelle guitare, imaginez-en les effets sur une guitare chère et "verte" !
Éviter comme la peste la proximité du chauffage !!
Veiller, lors du montage des cordes, à les changer dans les règles de l’art et, surtout, l’une après l’autre (enlève toutes les cordes d’un coup de cisaille et raconte-moi ce que tu constates après !!)
Au bout de trois-quatre mois, comme signalé plus haut, passer chez un luthier pour faire contrôler l’action des cordes (la distance qui les sépare de la touche) Une table rodée se bombe, c’est l’effet souhaité du temps, du rodage, des vibrations et de la tension des cordes. Une table qui se bombe peut augmenter l’action des cordes de plusieurs millimètres !
Voilà tout ce qui me vient à l’esprit pour l’instant.
J’espère avoir apporté quelques réponses.
Je me réjouis de vous lire !
Amidala (qui travaille tous les jours à se roder, mais c’est encore plus empirique que pour sa guitare !)
° 4 ° Un peu de Lutherie
Voici trois images de mon maître luthier (celui qui a assuré ma formation), Werner Schär, en train de travailler à ses rosaces...
Il y a quelque chose de magique dans cet atelier, et cela passe même par les photos, je trouve... on voit ce calme et cette concentration...
Werner Schär dit "Werni" peut passer une centaine d'heures pour fabriquer une rosace.
° 5 ° Que jouer en Classique ?
Voici une liste de morceau à jouer en Classique. Chaque morceau est commenté .
Un grand merci à vwamenel, Hackett, kalooc, jppagey, Amidala, ViViMoA, stratazoïde et Karmina pour leur contribution
Les tablatures se trouvent sur
- www.classtab.org
www.guitare33.com
www.mysongbook.com
Dernière précision: sous fnac.com, taper Adelita dans le champ recherche renverra à tous les disques contenant ce morceau de Tarrega. Il est alors possible d'écouter 45 secondes du morceau.
Alphonso, Nicolas
Les Belges connaissent sûrement sa méthode, utilisée par toutes les académies. Il n'en demeure pas moins que le bonhomme a également composé.
Tango (espagnol)
Moyen
c'est un petit tango espagnol (donc plus lent) qui se termine en rasguado. Très ryhtmé, avec changement de nuance et pizzicato.
Auteur Inconnu
Jeux Interdits
Moyen
Les positions d'accord sont un peu difficiles quand on est débutant.
Un "classique" très joli, la version en trémolo dans le style flamenco est superbe aussi.
Greensleeves
Moyen
La difficulté ici est de le jouer correctement à vitesse normale (puisqu'ils reconnaissent vite le morceau, les gens s'attendent à ce qu'on y aille plus vite) et comme il y a quasiment (au moins) un doigt qui bouge par note, ça n'est pas évident.
Nonesuch
Très Facile
très très très mignon... et très très très facile. Mémorisable en quarante minutes pour un parfait débutant qui connaît les accords Am et E. Pas d'auteur, ce serait un morceau traditionnel français.
.
Bach, Johann Sebastian
prelude en Dm
Moyen
En do à l'origine je crois et transcrit en D pour la guitare, au bon tempo ça donne !
Suite n°1 en Sol Majeur pour violoncelle
Difficile
Autre morceau superbe, assez long et avec beaucoup de changements, mais qui n´est pas extrêmement difficile techniquement (il m´a quand même fallut 1,5 mois de travail quotidien pour pouvoir le jouer bien et en entier)
Prélude n°1 en Do Majeur du clavier bien tempéré
Moyen
Bourée en mi mineur
Moyen
La bourrée de Bach, le morceau que même Jimmy page et Genesis envient aux guitaristes classiques. Techniquement, c'est du Bach, c'est à dire tout sauf facile. Vraiment idéale pour apprendre ce que polyphonie veut dire.
Bartoli, René
Romance
plutôt facile
Petit morceau d'1min30 pour grand débutant. Il présente l'intérêt de n'avoir aucun passage très difficile et permet au débutant d'avoir un joli morceau entier.
Je l'avais déjà dit dans un autre post, "désolé, il n'est pas aussi facile que les gens le disent". Peut-être que j'ai mal choisi mon doigté, mais je doute que ce soit ça qui le rende si dur, il y a quelques points compliqués: les changements de position, transitions mesure 6 à 7 et mesure 13 à 14, la mesure 15 toute entière (ahhhh!), les demi-barrés (j'ai déplacé tous les La à vide sur le Mi grave pour faire un barré complet).
Aubade
difficile
Un de mes morceaux préférés, mais celui que je joue le moins bien, sur lequel j'ai le plus trimé, et sur lequel j'aurais passé le plus de temps pour atteindre un niveau écoutable. La section en 9ème position, j'y suis depuis fin mai. Je m'échine à y aller lentement, mais même là, ça ne passe pas dans le tempo. Et NON, ce n'est pas EASY comme marqué sur classtab.org
Bat, Cheung
Orchid
facile
Celui ci m'a permis de me mettre à utiliser le petit doigt, et surtout à le maintenir près de la touche plutôt qu'il soit dressé. J'adore celui-ci un peu plus que les autres.
Brackett, Joseph
Simple Gifts
facile
Mon premier morceau avec Asturias (la version sans les triolets). Du pur bonheur, les gens accrochent dès le début.
Brouwer, Leo
Estudio Sencillo N° 6
facile
Un petit morceau, très féminin, dont je viens, en le jouant, de trouver qu'il a sa place ici.
Carcassi, Mateo
Andantino in C
plutôt facile
Il faut fretter les 2è et 4è cordes au milieu de la deuxième mesure, pas évident au début.
Menuet en SolM
Facile
1°partie facile, 2° un peu moins. ca sonne très menuet ( fatalement) mais j'aime bien
Andantino en A
Facile
MAGNIFIQUE, très chantant, je n'est pas d'autres mots que magnifique en fait) difficile
Carlevaro, Abel
Preludios americanos n°3 a campo
Moyen
Sympa, il faut faire ressortir les basse absolument en jouant en appui.
Carulli, Ferdinando
Waltz in D
Très Facile
Très facile, trois positions d'accords différentes, deux notes sur cordes à vide en basse et un doigt qui ne bouge jamais. Il faut juste, comme toujours, y aller lentement au début. Mélodiquement, ben, c'est une valse, joli.
Moderato en D
Difficile
difficile car suite de tièrce jouée rapidement. Allegretto
Moyen
(au fond, c'était un bluesman ce Carulli) moyen ca sonne très moderne pour un carulli (MI / LA / SI7)
Dalle Ave, Michel
L'air de mario
plutôt facile
Un morceau lent et mélancolique que les gens aiment quand même, pareil, dès le début. Efficace pour lutter contre la tendance à aller vite.
JOAQUIN RODRIGO
Concerto d'Aranjuez
Moyen
La difficulté ce sont les quelques triolets. Certainement qu'elle serait levée avec une approche plus académique et un bon usage de la main droite.
Samba caline
Plutôt difficile
Il devrait être assez pêchu celui-ci s'il est joué au tempo du fichier tef. Y a un écartement de doigts, présent en plusieurs endroits, assez dur pour former B (corde 5), D#(corde 2) et F#(corde 1). Je m'y habitue petit à petit mais une fois sur deux, ça ne passe pas.
LLobet, Miguel
Il a arrangé quelques splendides pièces populaires pour la guitare. Elles sont complexes, difficile mais belles. essayez de trouver le songbook.
El testament d'Amelia
Facile
Ferandiere, Fernando
Contradanza
Facile
Facile; c'est surtout le rythme qui pose problème, en 6/8 avec des silences qu'il faut bien placer. Très joli, mais pas facile à mémoriser, avec quelques endroits moins faciles.
Fortea, Daniel
Vals Facil
Facile
facile et très entrainante. très agréable à jouer comme à écouter.
Giuliani
Etude en Mim (op.43)
Facile
assez facile très belle a jouer rapidement une fois maitrisée
Merlin, Jose Luis
evocation
plutôt facile
Court mais vraiment tres joli, il y a un petit passage où il faut bien choisir les doigtés utilisés.
Pachelbel, Johann
Canon en D
plutôt difficile
Je l'aurais bien mis moyen mais vu que "jeux interdits" est de niveau moyen, je mets difficile
Johann Pachelbel La partie la plus intéressante à jouer est celle qui est plus rapide. Mais bon, c'est un morceau très joli.
Pernambuco, Juan
Choros
Moyen
Un morceau que j'aime bien jouer, et qui passe très très bien en public (assez court, beau à écouter, et les changements de position réguliers le rendent impressionnant ), c'est le Choros de Juao Pernambuco. Je n'ai pas trouvé de partition potable sur le net (il y en a une sur mysongbook mais c'est une horreur !), mais je peux toujours en ecrire une si j'ai le temps .
Powel, Baden
valse sem nome
Moyen
chanson d'hiver
Moyen
ces deux dernières sont assez simples mais vraiment magnifiques (comme beaucoup d'autres de ce grand artiste). Ecoute des enregistrement indispensable pour éviter de jouer la partition comme du midi.
Sanz, Gaspar
Espanoleta
Moyen
Version en Ré mineur (il y a aussi une version en La sur classtab). Morceau découvert sur un disque de Réné Bartoli. A mon avis, un must pour tout guitariste, classique ou pas. Le premier truc que je conseillerais à un "très débutant" (genre j'ai acheté ma guitare avant-hier). La difficulté, c'est un écart de cinq cases en première position (mesures 8 à 10) si l'on veut tenir le Fa3 en basse (comme sur le disque), ce qui n'est peut-être pas nécessaire. A noter que les "trill" sur la tablature sont mal placés (toujours par rapport au disque bien sûr).
Sor, Fernando
Estudio em Si menor
plutôt facile
Très agréable à jouer, le thème principal est repris de nombreuses fois et permet de progresser vite dans l'apprentissage du morceau
Tarrega, Francisco
Etude en mi mineur
Plutôt Facile
Alternative originale et délicieuse aux "Jeux interdits".
Ce morceau n'est pas d'une difficulté terrible si l'on excepte 2 sauts assez importants. Très triste, il m'a beaucoup plu et dès sa 1ère écoute j'ai souhaité l'apprendre.
Lagrima
Difficile
Le grand Classique
Adelita
Difficile
Niveau assez élevé si on veut la jouer de manière charnelle (ce que je recommande !), tandis que la deuxième partie nous balade d'un bout à l'autre du manche comme l'affectionne Tarrega...
je ne connais quasiment personne qui ne fonde en l'entendant, quel qe soit l'horizon musical favori...
Capricho Arabe
Difficile
Le plus difficile est vraiment l'interpretation.....le thème se repete plusieurs fois, c'est à nous de rendre chaque reprise unique sans trop nous emporter non plus.....il est vraiment superbe à jouer.
Villa-Lobos, Heitor
Prelude n°1 pour guitare
Très difficile
Très difficile à cause de la vitesse élevée et des changements de tempo ( j´ai encore beaucoup de travail avant d´arriver à jouer le morceau en entier )
Concernant le prélude 1 de Villa Lobos, je dirais juste qu'il faut faire attention à ne pas partir trop vite quand on le joue ; la différence entre la partie mineure, lente, mélodique, et la partie majeure, rapide, vive, gaie, doit absolument être marquée. Je joue la partie mineure en butant la basse avec le pouce : ca semble bizarre au début, mais quelle puissance une fois mis en place !!
Prelude n°3 pour guitare
Très difficile
Le prélude numéro trois, très joli aussi. pas facile à cause, des accords utilisés (c'est perturbant quand l'on a pas l'habitude) et une deuxième partie pathétique à souhait. idéale pour apprendre le manche.
vwamenel
Alone on a Saturday Night
Moyen
Morceau facile à mémoriser malgré la longueur (env 2 min), assurément en dehors des règles de l'harmonie mais que j'aime bien. Facile à jouer si on fait bien des arpèges. Difficultés: la vitesse (sinon, ça sonne pas bien) et un changement de position sur le thème qui passe d'une octave à l'autre en plein milieu. Je l'avais écrit un samedi soir devant M6, en tant qu'exercice pour les changements de position, en me demandant pourquoi la mélodie était (presque) toujours dans les aigus.
Voilà pour ce Post-it dédié à la Guitare Classique. Il sera enrichi au fur et à mesure. Merci encore à Amidala pour son travail et ses contributions sur Guitare Live et Guitariste.com
