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Naissance d'un instrument :
Ma guitare par Patrice Blanc
Je tiens à m’excuser de la piètre qualité des photos… De plus belles suivront. Oui parce que là... C'est pas terrible !! > nouvelles photos en page 7
Une longue conception, une mûre réflexion :
Mon idée est née après avoir ressenti le besoin d’une nouvelle guitare fin 2004. J’ai vu une Jackson SLS MG Soloist dans mon magasin préféré et j’ai trouvé sa lutherie vraiment sympa : manche traversant acajou, touche ébène, corps acajou, cordes traversantes. Elle me plaisait vraiment mais quitte à mettre 1100€ dans une guitare, je me suis mis à rechercher un instrument qui collait parfaitement à ce que je voulais. Pour ça je me suis renseigné partout où j’ai pu pour savoir ce qui me fallait exactement en terme de lutherie. J’ai notamment commandé, testé et revendu plein de micros Di’Marzio, Seymour Duncan, Gibson, PRS... Après 4 mois d’investigations, ne trouvant pas mon instrument parfait, je décidais de faire appel à un luthier. 2 mois plus tard j’avais « conçu » ma guitare et rédigé un premier cahier des charges.
Je suis d’abord allé voir un premier luthier Français parce que j’avais très souvent entendu parler de lui. Je lui ai adressé une demande de devis et j’ai discuté un peu avec lui par téléphone. 1er constat : je m’engage dans un milieu obscur et difficile ! En effet, j’ai découvert qu’il y avait autant d’avis sur différentes solutions de lutherie que de personnes. A chaque fois le point de vue n’est pas le même, les explications changes selon les personnes et racontent tout ou son inverse. Moi qui suis plutôt cartésien j’étais déboussolé ! Je ne savais plus qui avait tord, qui avait raison… En tout cas ce luthier ne pouvait pas faire tout ce que je lui avais demandé sur ma guitare. Je ne savais plus où j’en étais dans ce projet.
Jusqu’au jour où l’on m’a indiqué un luthier très réputé qui habitait, en plus, à cinq minutes de chez moi. Je suis alors allé voir le site en question et je suis tombé fou amoureux de ses « Stoker ». C’est en m’entretenant avec Patrice Blanc que j’ai réalisé que je n’avais pas encore compris la lutherie. Je voyais les choses de façon trop terre à terre. J’ai vraiment compris que la lutherie c’était des émotions, un feeling particulier entre un musicien et un instrument. Il ne fallait pas essayer de mettre des règles sur chaque chose. Mais qu’il fallait ressentir ces choses. Certes, il y a des indications qui permettent de définir le choix des bois, de la construction, mais il y a aussi des points où il faut laissé aller le mojo comme dirait certains !
C’est donc après 3 mois de concertation entre Patrice Blanc et moi que nous sommes arrivés à définir concrètement ce que serait ma guitare parfaite. Le temps que m’accordait Patrice pour cette phase de conception m’a vraiment rassuré et j’ai vite abandonnées pas mal de mes premières idées. Comment dire ? Je sentais mon instrument entre de bonnes mains avant même d’avoir signé. Une chose était claire j’avais au moins trouvé le luthier qu’il me fallait.
Donc, le 24 juillet 2005 m’a commande s’est enfin concrétisée :
Caractéristiques :
- Corp en aulne, table en érable et manche collé en érable avec une touche érable : pour un son claquant, précis et riche avec beaucoup de coffre et une grosse attaque. J’ai pu moi-même choisir les bois qui la composeraient dans sa réserve. Un grand moment !
- Manche taillé sur mesure en ma présence. Ce fût une expérience inoubliable… A vivre au moins une fois dans la vie d’un guitariste.
- Frettes hautes pour des bends et légatos « légers » et fines pour la précision.
- Vernis satiné sur le manche et la touche.
- Diapason long (type : Fender) pour des basses mieux définies sur mon accordage bas.
- Cordes traversantes pour plus de sustain et une meilleure transmission des vibrations au corps.
- Chevalet Gotoh 510 UBC (importé du japon) pour son touché au niveau de la paume et son look. Mais aussi pour la faible inclinaison du manche qu’il autorise quand il est monté bas (comme j’aime).
- Mécaniques auto-blocantes Schaller
- Fixations sangle Strap-lock
- Sillet en os
- Contours micros en érable
Electronique :
- Micro Di’Marzio Virtual Hot PAF en chevalet et Virtual PAF bridge en manche, pour leur grain rock’n’roll, leur dynamique, leur précision, leur attaque et leur profondeur. Mais aussi pour leur réponse en fréquences parfaitement adaptés aux bois choisis.
- Deux volumes et deux tonalités
- Sélecteur 3 positions (chevalet / chevalet + manche / manche) pour ne pas m’emmêler avec 5 positions.
- Un push-pull par micro sur les potentiomètres de tonalité respectifs pour pouvoir splitter les micros indépendamment.
- Préampli Moretone conçu par Denis Cazajeux et Patrice Blanc : pour passer en micro actif et augmenter les harmoniques, la précision, la dynamique et le niveau de sortie. Ce préampli propose également une équalisation 3 bandes parfaitement étagée. On l’active via un push-push sur le volume du micro manche.
- Direct output : possibilité de relier le micro chevalet directement à la sortie jack via un push-push sur le volume du micro chevalet, pour pouvoir booster le niveau de sortie, la dynamique et pour pouvoir passer à cette config à tout moment (comme une sorte de preset). Si le préampli est activé, le son passe quand même par le préampli. Le deux push-push sont situés côte à côte pour pouvoir désactiver le préampli et passer en direct output en appuyant sur les deux en même temps, ou inversement.
Le 18 août 2006, la livraison, enfin !!
Belle ! On a fait la teinte ensemble pour obtenir la teinte ambrée dont je rêvais !
L’accastillage doré lui va à merveille je n’aurais pas imaginé autre chose. En plus ce type d’accastillage possède une propriété que j’affectionne particulièrement c’est d’être sensible à l’oxydation. Il finira donc par se patiner au fur et à mesure que je la jouerais. Usure témoin d’un passé commun. Ca lui fera une petite touche vintage des plus naturelles.
Voici une photo prise juste après avoir terminé la teinte et une première couche de vernis :
Admirez le charme de l’irrégularité des ondes, la droiture des veines de cette table. Les arrêtes, parfois mises en valeur par l’aérographe, sont la pour souligner son côté sonore incisif. Les lignes harmonieuses et l’accastillage illustre parfaitement ma musique : contrastée. Un post-hardcore entre rock’n’roll et métal. Entre modernité et vintage, l’arc dessiné par les deux hanses me fait penser aux vieilles Rickenbacker. Pas de doutes : j’ai trouvé dans ses Stoker une forme qui me correspond parfaitement.
A mesure que vous remontez le manche, les ondes du bois s’affinent, comme pour accompagner la taille des touches. Les repères aérographiés en dents de requins rappellent les lignes du corps.
Ma paume et mon pouce chevauchent des ondes plus profondes. Ca, c’est du bonus, c’est que pour moi : c’est le dos de mon manche. Taillé aux mesures de ma main. J’ai longtemps appréhendé le résultat mais au final, après un très court temps d’adaptation (une soirée), le manche me convient vraiment à la perfection (j’insiste sur ce terme).
En plus la jonction corps/manche est parfaite, l’accès aux aigus est plutôt ultime. Notez que le manche s’enfonce loin dans le corps et permet là encore une meilleure transmission des ondes du manche au corps. Je n’ai jamais eu de sustain pareil sous les doigts !
Et ces mêmes ondes ressortent à l’avant au niveau de la tête :
On peut voir les mécaniques Schaller, très efficaces, et le sillet en os dont les gorges sont élargies par mes gros tirants.
J’adore l’aulne, je trouve ça beau, toutes ces veines ! Vous observerez l’harmonie esthétique entre l’avant et l’arrière du corps, les même arrêtes parfaitement disposées et qui me permettre une prise en main très agréable, debout comme assis. La guitare est d’ailleurs parfaitement équilibrée. Vous voyez également l’emplacement pour la pile batterie 9 volts qui alimente le préampli. Le changement de pile est rapide. Si elle est complètement déchargée le préampli ne sors plus de son mais en le désactivant, les micros passifs fonctionnent normalement.
Voyez l’originalité de la sortie jack qui est pensée pour intégrer le jack à la ligne de la Stoker. Cette sortie permet également de coincer le jack dans la sangle facilement. Le soucis du détail ! Le chevalet est très confortable pour la paume. Il n’est pas conçu pour des cordes traversantes mais il remplit malgré tout parfaitement cette fonction.
L’électronique permet toutes les possibilités et déjà j’ai repéré certaines positions vraiment très intéressantes. Le préampli Moretone est largement à la hauteur de ses promesses, je n’y crois pas mes oreilles… C’est inimaginable ! Un exemple de transparence en plus ! Le grain des micros ressort toujours. L’equalisation permet de modeler ensuite le son comme on le veut d’une manière redoutablement efficace. J’ai noté plusieurs utilisations : avec les micros splittés en boostant les aigus et les basses, on obtient de magnifiques sons typés Strat (même meilleurs que les son de ma Strat US !). L’enclencher pour les solo en boostant un peu plus les aigus/mediums, permet de passer au-dessus du mix grâce notamment à l’afflux d’harmoniques. Pour les passages typés métal avec des accords grave et complexes, une précision presque digne des EMG81 fait ressortir le tout parfaitement propre, je règle alors les trois bandes vers +50% ce qui me procure un confortable surplus de gain sans déformer l’équalisation parfaite du couple micro + guitare. Je l’utilise beaucoup plus souvent que prévu ! Avant chaque chanson je règle rapidement l’équalisation pour m’en servir au mieux. Le direct output est lui aussi très pratique, par exemple, pour passer d‘un son type Strat : « micro manche splitté + préampli » à une rythmique gros son chevalet en une pression sur les deux push-push à la fois. Idem pour repasser en son Strat après.
Niveau sonorité, je peux la comparer avec mon ESP Custom Horizon qui est, à ce jour, la meilleure guitare que j’ai jamais joué (après ma Stoker !). Les essences de bois sont les même excepté la touche en palissandre, le diapason est identique, le micro chevalet est le même (sans capot), par contre en manche, elle est équipée d’un Gibson Classic 57. Sinon elle possède un manche vissé et un vibrato Floyd Rose.
J’ai donc fait le test avec le micro chevalet, préampli désactivé. Je ne m’attendais pas à autant de différence entre les deux !! La Stoker a un son plus riche, avec une meilleure attaque (plus franche), plus de coffre (de basses) et un peu plus d’harmoniques et de dynamique. J’ai remarqué également un meilleur sustain.
En plus, toutes ces qualités se retrouvent très nettement accentuées avec l’activation du préampli ! Comme précisé plus haut, je l’utilise en augmentant toutes les fréquences au même niveau. Du coup ça me fait un boost au niveau du gain. Ce gain de gain peu être discret jusqu’à carrément énorme tous les potards à fond. Je règle environ les potards d’eq à +50%. L’attaque devient 10x plus incisive (les sonorités qui font presque pensé à des attaques slapées pour peu que l’on règle les aigus comme il faut), le son est vraiment plus riche, beaucoup plus précis et les harmoniques encore plus présentes. On ne reconnaît plus les micros !!! A tel point que j’ai parfois du mal à désactiver le préampli… Le son en devient presque terne en comparaison !! Et ce n’est pas faute d’adorer le son de mes Virtual Paf et Virtual Hot Paf.
Pour conclure, sachez qu’il faut actuellement compter dans les 4000€ pour une telle commande. Par rapport à pas mal de guitares US importées (je ne citerais pas de marque, suivez mon regard), je trouve ça vraiment pas excessif !
Pour résumer je me suis pointé chez Patrice en lui demandant une guitare avec un son précis, riche, une grosse attaque et du coffre (de bonnes basses solides) et 16 mois plus tard je me retrouve avec un instrument répondant parfaitement à cette description, allant encore plus loin que ce que j’imaginais.
Sachez également que si le préampli Moretone vous intéresse, Patrice Blanc envisage de le sortir en format pédale.
Je ne peux que vous inviter à visiter son site internet où vous pourrez notamment voir d’autres de ses réalisations et en apprendre plus sur son art : http://www.patrice-blanc.com/
EDIT : 2 mois après la livraison et les premiers essais en groupe, j'ai dû peaufiner mon cahier des charge car j'avais mal su prédire les micros qui lui iraient le mieux. Retour chez Patrice qui m'a changé les micro avec tous le soin dont il a l'habitude à titre gracieux. Plus d'info sur ce choix ici. Il est normal de vouloir peaufiner l'instrument après les premiers essais.
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EDIT : Comme promis, voilà de vraies belle photos (faites par Patrice Blanc)
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EDIT 2009 : Des photos 3 ans après la naissance de l'instrument qui reste toujours celui que je joue le plus... Je le joue tellement qu'au bout de 3 ans l'usure commence à se faire sentir. Et j'aime bien quand une guitare vieillie fidèlement au prêt de son propriétaire comme ça
J'ai essayé plein de guitare depuis ces trois années, j'en ai même acheté 2 autres, des guitares de folie... Sauf que la Patrice Blanc reste toujours aussi incomparable niveau son ! Jamais je n'aurais pu m'imaginer cela pour un geek comme moi qui a changé 4 fois d'ampli dans la même période
Vous remarquerez que je me suis mis sérieusement à la photo entre temps
Et pour conclure un avis plein de recul qu'on m'a demandé récemment :
Et c'est sans parler du confort d'un tel instrument quand je la joue j'ai l'impression de ne faire qu'un avec elle, parfois je me surprend encore à l'admirer en jouant... Bref, comment te dire tout ça avec des mots ?!
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EDIT 11/04/2010, les dernières photos (on voit que je progresse en photo !) :
Ma guitare par Patrice Blanc
Je tiens à m’excuser de la piètre qualité des photos… De plus belles suivront. Oui parce que là... C'est pas terrible !! > nouvelles photos en page 7
Une longue conception, une mûre réflexion :
Mon idée est née après avoir ressenti le besoin d’une nouvelle guitare fin 2004. J’ai vu une Jackson SLS MG Soloist dans mon magasin préféré et j’ai trouvé sa lutherie vraiment sympa : manche traversant acajou, touche ébène, corps acajou, cordes traversantes. Elle me plaisait vraiment mais quitte à mettre 1100€ dans une guitare, je me suis mis à rechercher un instrument qui collait parfaitement à ce que je voulais. Pour ça je me suis renseigné partout où j’ai pu pour savoir ce qui me fallait exactement en terme de lutherie. J’ai notamment commandé, testé et revendu plein de micros Di’Marzio, Seymour Duncan, Gibson, PRS... Après 4 mois d’investigations, ne trouvant pas mon instrument parfait, je décidais de faire appel à un luthier. 2 mois plus tard j’avais « conçu » ma guitare et rédigé un premier cahier des charges.
Je suis d’abord allé voir un premier luthier Français parce que j’avais très souvent entendu parler de lui. Je lui ai adressé une demande de devis et j’ai discuté un peu avec lui par téléphone. 1er constat : je m’engage dans un milieu obscur et difficile ! En effet, j’ai découvert qu’il y avait autant d’avis sur différentes solutions de lutherie que de personnes. A chaque fois le point de vue n’est pas le même, les explications changes selon les personnes et racontent tout ou son inverse. Moi qui suis plutôt cartésien j’étais déboussolé ! Je ne savais plus qui avait tord, qui avait raison… En tout cas ce luthier ne pouvait pas faire tout ce que je lui avais demandé sur ma guitare. Je ne savais plus où j’en étais dans ce projet.
Jusqu’au jour où l’on m’a indiqué un luthier très réputé qui habitait, en plus, à cinq minutes de chez moi. Je suis alors allé voir le site en question et je suis tombé fou amoureux de ses « Stoker ». C’est en m’entretenant avec Patrice Blanc que j’ai réalisé que je n’avais pas encore compris la lutherie. Je voyais les choses de façon trop terre à terre. J’ai vraiment compris que la lutherie c’était des émotions, un feeling particulier entre un musicien et un instrument. Il ne fallait pas essayer de mettre des règles sur chaque chose. Mais qu’il fallait ressentir ces choses. Certes, il y a des indications qui permettent de définir le choix des bois, de la construction, mais il y a aussi des points où il faut laissé aller le mojo comme dirait certains !
C’est donc après 3 mois de concertation entre Patrice Blanc et moi que nous sommes arrivés à définir concrètement ce que serait ma guitare parfaite. Le temps que m’accordait Patrice pour cette phase de conception m’a vraiment rassuré et j’ai vite abandonnées pas mal de mes premières idées. Comment dire ? Je sentais mon instrument entre de bonnes mains avant même d’avoir signé. Une chose était claire j’avais au moins trouvé le luthier qu’il me fallait.
Donc, le 24 juillet 2005 m’a commande s’est enfin concrétisée :
Caractéristiques :
- Corp en aulne, table en érable et manche collé en érable avec une touche érable : pour un son claquant, précis et riche avec beaucoup de coffre et une grosse attaque. J’ai pu moi-même choisir les bois qui la composeraient dans sa réserve. Un grand moment !
- Manche taillé sur mesure en ma présence. Ce fût une expérience inoubliable… A vivre au moins une fois dans la vie d’un guitariste.
- Frettes hautes pour des bends et légatos « légers » et fines pour la précision.
- Vernis satiné sur le manche et la touche.
- Diapason long (type : Fender) pour des basses mieux définies sur mon accordage bas.
- Cordes traversantes pour plus de sustain et une meilleure transmission des vibrations au corps.
- Chevalet Gotoh 510 UBC (importé du japon) pour son touché au niveau de la paume et son look. Mais aussi pour la faible inclinaison du manche qu’il autorise quand il est monté bas (comme j’aime).
- Mécaniques auto-blocantes Schaller
- Fixations sangle Strap-lock
- Sillet en os
- Contours micros en érable
Electronique :
- Micro Di’Marzio Virtual Hot PAF en chevalet et Virtual PAF bridge en manche, pour leur grain rock’n’roll, leur dynamique, leur précision, leur attaque et leur profondeur. Mais aussi pour leur réponse en fréquences parfaitement adaptés aux bois choisis.
- Deux volumes et deux tonalités
- Sélecteur 3 positions (chevalet / chevalet + manche / manche) pour ne pas m’emmêler avec 5 positions.
- Un push-pull par micro sur les potentiomètres de tonalité respectifs pour pouvoir splitter les micros indépendamment.
- Préampli Moretone conçu par Denis Cazajeux et Patrice Blanc : pour passer en micro actif et augmenter les harmoniques, la précision, la dynamique et le niveau de sortie. Ce préampli propose également une équalisation 3 bandes parfaitement étagée. On l’active via un push-push sur le volume du micro manche.
- Direct output : possibilité de relier le micro chevalet directement à la sortie jack via un push-push sur le volume du micro chevalet, pour pouvoir booster le niveau de sortie, la dynamique et pour pouvoir passer à cette config à tout moment (comme une sorte de preset). Si le préampli est activé, le son passe quand même par le préampli. Le deux push-push sont situés côte à côte pour pouvoir désactiver le préampli et passer en direct output en appuyant sur les deux en même temps, ou inversement.
Le 18 août 2006, la livraison, enfin !!
Belle ! On a fait la teinte ensemble pour obtenir la teinte ambrée dont je rêvais !
L’accastillage doré lui va à merveille je n’aurais pas imaginé autre chose. En plus ce type d’accastillage possède une propriété que j’affectionne particulièrement c’est d’être sensible à l’oxydation. Il finira donc par se patiner au fur et à mesure que je la jouerais. Usure témoin d’un passé commun. Ca lui fera une petite touche vintage des plus naturelles.
Voici une photo prise juste après avoir terminé la teinte et une première couche de vernis :
Admirez le charme de l’irrégularité des ondes, la droiture des veines de cette table. Les arrêtes, parfois mises en valeur par l’aérographe, sont la pour souligner son côté sonore incisif. Les lignes harmonieuses et l’accastillage illustre parfaitement ma musique : contrastée. Un post-hardcore entre rock’n’roll et métal. Entre modernité et vintage, l’arc dessiné par les deux hanses me fait penser aux vieilles Rickenbacker. Pas de doutes : j’ai trouvé dans ses Stoker une forme qui me correspond parfaitement.
A mesure que vous remontez le manche, les ondes du bois s’affinent, comme pour accompagner la taille des touches. Les repères aérographiés en dents de requins rappellent les lignes du corps.
Ma paume et mon pouce chevauchent des ondes plus profondes. Ca, c’est du bonus, c’est que pour moi : c’est le dos de mon manche. Taillé aux mesures de ma main. J’ai longtemps appréhendé le résultat mais au final, après un très court temps d’adaptation (une soirée), le manche me convient vraiment à la perfection (j’insiste sur ce terme).
En plus la jonction corps/manche est parfaite, l’accès aux aigus est plutôt ultime. Notez que le manche s’enfonce loin dans le corps et permet là encore une meilleure transmission des ondes du manche au corps. Je n’ai jamais eu de sustain pareil sous les doigts !
Et ces mêmes ondes ressortent à l’avant au niveau de la tête :
On peut voir les mécaniques Schaller, très efficaces, et le sillet en os dont les gorges sont élargies par mes gros tirants.
J’adore l’aulne, je trouve ça beau, toutes ces veines ! Vous observerez l’harmonie esthétique entre l’avant et l’arrière du corps, les même arrêtes parfaitement disposées et qui me permettre une prise en main très agréable, debout comme assis. La guitare est d’ailleurs parfaitement équilibrée. Vous voyez également l’emplacement pour la pile batterie 9 volts qui alimente le préampli. Le changement de pile est rapide. Si elle est complètement déchargée le préampli ne sors plus de son mais en le désactivant, les micros passifs fonctionnent normalement.
Voyez l’originalité de la sortie jack qui est pensée pour intégrer le jack à la ligne de la Stoker. Cette sortie permet également de coincer le jack dans la sangle facilement. Le soucis du détail ! Le chevalet est très confortable pour la paume. Il n’est pas conçu pour des cordes traversantes mais il remplit malgré tout parfaitement cette fonction.
L’électronique permet toutes les possibilités et déjà j’ai repéré certaines positions vraiment très intéressantes. Le préampli Moretone est largement à la hauteur de ses promesses, je n’y crois pas mes oreilles… C’est inimaginable ! Un exemple de transparence en plus ! Le grain des micros ressort toujours. L’equalisation permet de modeler ensuite le son comme on le veut d’une manière redoutablement efficace. J’ai noté plusieurs utilisations : avec les micros splittés en boostant les aigus et les basses, on obtient de magnifiques sons typés Strat (même meilleurs que les son de ma Strat US !). L’enclencher pour les solo en boostant un peu plus les aigus/mediums, permet de passer au-dessus du mix grâce notamment à l’afflux d’harmoniques. Pour les passages typés métal avec des accords grave et complexes, une précision presque digne des EMG81 fait ressortir le tout parfaitement propre, je règle alors les trois bandes vers +50% ce qui me procure un confortable surplus de gain sans déformer l’équalisation parfaite du couple micro + guitare. Je l’utilise beaucoup plus souvent que prévu ! Avant chaque chanson je règle rapidement l’équalisation pour m’en servir au mieux. Le direct output est lui aussi très pratique, par exemple, pour passer d‘un son type Strat : « micro manche splitté + préampli » à une rythmique gros son chevalet en une pression sur les deux push-push à la fois. Idem pour repasser en son Strat après.
Niveau sonorité, je peux la comparer avec mon ESP Custom Horizon qui est, à ce jour, la meilleure guitare que j’ai jamais joué (après ma Stoker !). Les essences de bois sont les même excepté la touche en palissandre, le diapason est identique, le micro chevalet est le même (sans capot), par contre en manche, elle est équipée d’un Gibson Classic 57. Sinon elle possède un manche vissé et un vibrato Floyd Rose.
J’ai donc fait le test avec le micro chevalet, préampli désactivé. Je ne m’attendais pas à autant de différence entre les deux !! La Stoker a un son plus riche, avec une meilleure attaque (plus franche), plus de coffre (de basses) et un peu plus d’harmoniques et de dynamique. J’ai remarqué également un meilleur sustain.
En plus, toutes ces qualités se retrouvent très nettement accentuées avec l’activation du préampli ! Comme précisé plus haut, je l’utilise en augmentant toutes les fréquences au même niveau. Du coup ça me fait un boost au niveau du gain. Ce gain de gain peu être discret jusqu’à carrément énorme tous les potards à fond. Je règle environ les potards d’eq à +50%. L’attaque devient 10x plus incisive (les sonorités qui font presque pensé à des attaques slapées pour peu que l’on règle les aigus comme il faut), le son est vraiment plus riche, beaucoup plus précis et les harmoniques encore plus présentes. On ne reconnaît plus les micros !!! A tel point que j’ai parfois du mal à désactiver le préampli… Le son en devient presque terne en comparaison !! Et ce n’est pas faute d’adorer le son de mes Virtual Paf et Virtual Hot Paf.
Pour conclure, sachez qu’il faut actuellement compter dans les 4000€ pour une telle commande. Par rapport à pas mal de guitares US importées (je ne citerais pas de marque, suivez mon regard), je trouve ça vraiment pas excessif !
Pour résumer je me suis pointé chez Patrice en lui demandant une guitare avec un son précis, riche, une grosse attaque et du coffre (de bonnes basses solides) et 16 mois plus tard je me retrouve avec un instrument répondant parfaitement à cette description, allant encore plus loin que ce que j’imaginais.
Sachez également que si le préampli Moretone vous intéresse, Patrice Blanc envisage de le sortir en format pédale.
Je ne peux que vous inviter à visiter son site internet où vous pourrez notamment voir d’autres de ses réalisations et en apprendre plus sur son art : http://www.patrice-blanc.com/
EDIT : 2 mois après la livraison et les premiers essais en groupe, j'ai dû peaufiner mon cahier des charge car j'avais mal su prédire les micros qui lui iraient le mieux. Retour chez Patrice qui m'a changé les micro avec tous le soin dont il a l'habitude à titre gracieux. Plus d'info sur ce choix ici. Il est normal de vouloir peaufiner l'instrument après les premiers essais.
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EDIT : Comme promis, voilà de vraies belle photos (faites par Patrice Blanc)
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EDIT 2009 : Des photos 3 ans après la naissance de l'instrument qui reste toujours celui que je joue le plus... Je le joue tellement qu'au bout de 3 ans l'usure commence à se faire sentir. Et j'aime bien quand une guitare vieillie fidèlement au prêt de son propriétaire comme ça
J'ai essayé plein de guitare depuis ces trois années, j'en ai même acheté 2 autres, des guitares de folie... Sauf que la Patrice Blanc reste toujours aussi incomparable niveau son ! Jamais je n'aurais pu m'imaginer cela pour un geek comme moi qui a changé 4 fois d'ampli dans la même période
Vous remarquerez que je me suis mis sérieusement à la photo entre temps
Et pour conclure un avis plein de recul qu'on m'a demandé récemment :
Fend a écrit :
Très honnêtement cette guitare par rapport à tout ce que j'ai pu essayer d'autre vaut largement son investissement et si j'avais à refaire ce choix maintenant, je le referais sans hésiter, j'en ferais même une priorité. C'est la guitare d'une vie, elle me correspond parfaitement en tous points et ce son !!! On entend qu'on a à faire à autre chose que les guitare habituelles, rien que débranchée elle donne énormément de volume et de dynamique avec un son vraiment ample... Alors imagine branchée et avec de bons micros comme mes BKP The Mule ! Bref, il faut l'essayer pour y croire.Et c'est sans parler du confort d'un tel instrument quand je la joue j'ai l'impression de ne faire qu'un avec elle, parfois je me surprend encore à l'admirer en jouant... Bref, comment te dire tout ça avec des mots ?!
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EDIT 11/04/2010, les dernières photos (on voit que je progresse en photo !) :
Le son est comme une sculpture, chacun la voit sous un autre angle et chacun y recherche des choses différentes. Certains la façonnent en plastique dans des moules préfabriqués (modélisation), d'autres à l'aide de machines-outils programmables (transistor), d'autres la travaillent directement à la main avec de l'argile (lampes) ou la taillent dans la roche avec un burin (Matamp).
Historique de mes ventes : https://www.guitariste.com/for(...).html
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