Comme d'habitude je me régale à lire vos débats très intéressants par les questions et les réponses surprenantes souvent, pleines de bon sens et de logique.
A mon tour, à un niveau plus modeste, je dois répondre à certaines interrogations.
Ainsi, "Toneman" m'interpelle en disant qu'il se vend de plus en plus de relics car il y a la demande. Peut-être, mais c'est méconnaître l'intérêt financier pour Fender.
Une NOS se vend environ 3000 euros, une relic peut atteindre le double. Fender gagne donc beaucoup plus d'argent à fabriquer des relics.
Personnellement, je me sens tout à fait capable d'assembler une relic mais totalement incapable de réaliser une NOS. Bien que bricoleur, je ne parviendrai jamais à un tel niveau de finition, à une telle qualité de vernis! Car ma Custom je la regarde souvent sous tous les angles et je n'ai pas trouvé le moindre défaut! Son manche est en érable flammé 2AA et son corps en frêne avec table en érable pommelé 3AAA, une merveille!
Puis tu affirmes que dans les années 50-60 il n'y avait pas d'Américan Standard, mais des Stratocasters et Télécasters tout juste. C'étaient justement des Standards, c'est à dire des guitares ordinaires, sans originalité particulière!
Tu dis aussi que Léo n'attachait pas d'importance à la qualité des bois. Pourtant ces guitares sonnent particulièrement bien, et ce, en raison des stocks de bois énormes, à cette époque, et qui avaient largement le temps de sécher à l'air libre vu la vente artisanale et réduite à cette période.
La plupart des menuisiers, charpentiers, luthiers, avaient leur propre stock qu'ils conservaient précieusement, sachant pertinemment qu'il se bonifiait au fil des ans.
Puis, en 1972 le prix du bois a doublé brutalement, l'entreprise qui avait une réserve de bois d'une valeur de 150 000 euros voyait son capital bois passer à 300 000 euros!
Belle opération sur le coup, mais meubles, charpentes et guitares se vendaient de plus en plus, les stocks de qualité furent vite écoulés et les entreprises ne parvenaient plus à maintenir un stock, compte tenu de la production croissante, du coût important du bois, des comptables ou des financiers qui déconseillaient les stocks générateurs de capitaux importants immobilisés des années ou des mois!
Il a fallu que chacun s'adapte et apprenne les nouvelles méthodes de séchage industriel et artificiel, et travaille avec des bois verts.
En conséquence, Je suis certain que les bois des années 50-60 étaient bien meilleurs que ceux d'aujourd'hui. En plus, maintenant, certains bois comme le palissandre de Rio, le noyer et bien d'autres espèces encore, se raréfient et font même l'objet de mesures de protection.
"lo1123" demande qu'elle est l'incidence des vieilles machines outils à bois sur le son. A vrai dire, je n'en sais rien mais, en toute logique, je pense qu'il est louable que Fender fabrique exactement les vintages comme leurs prestigieuses aînées!
Je crois savoir qu'une Strat US Standard est coupée, travaillée par des machines modernes, véritables robots, avec une marge de 1,2 ou 3 mm afin de gagner du temps lors de l'assemblage du corps et du manche.
Et voilà aussi la grande différence avec une Custom qui, elle, est assemblée corps et manche en force, nécessitant quelques retouches de ponçage pour réaliser cette opération. Celà donne une guitare ayant plus de résonance, de sustain.
Idem pour les rainures des frettes usinées plus juste sur les customs pour toujours avoir un montage en force.
En fait, deux guitares montées identiquement, avec les mêmes bois, peuvent sonner différemment en raison de certains détails d'assemblage qui nous échappent.
Ainsi, les vintages actuelles doivent leur succès non pas suite à leur apparence, ou à l'époque qu'elles représentent, mais bien parce qu'elles sonnent comme leurs aînées.
Le forum consacré aux vintages, les vidéos you tube, les essais en magasins, confirment mes dires, ce sont, aujourd'hui, les modèles de Stratocasters ou Télécasters Fender qui présentent sûrement le meilleur rapport qualité-prix!