Bon, allez, comme promis un retour personnel sur l'album de Slowdive.
Je tournerai pas autour du pot : j'aime beaucoup.
Je trouve qu'ils ont réussi à délivrer un album qui fait à la fois honneur à leur passé, ce pour quoi je les ai aimé dès leur premier EP à l'époque, et les ancre dans l'époque actuelle : le son est parfois très ample et ouvert, avec quelques (légères) expérimentations dans la structure des morceaux.
Cette structure justement, c'est une des marques du groupe : il y a très rarement de vrais refrains au sens traditionnels de la pop chez eux, ou plutôt si il y en a, mais ils sont souvent instrumentaux (une ligne de guitare en guise de refrain). C'est encore le cas ici, le plus flagrant étant "Star roving". C'est une des choses que j'aime chez eux, et ils perpétuent leur propre tradition en quelque sorte.
J'ai redécouvert il y a peu le plaisir des écoutes vinyls, ce qui fait que j'aborde cet album sous l'aspect Face A / Face B. Et je dois dire que la Face B est parfaite, juste parfaite. L'enchaînement "Everyone knows" et "No longer making time" me semble être la pierre angulaire de l'oeuvre, offrant deux ambiances très différentes mais cohérentes dans leurs densités instrumentales respectives. Le premier, aux harmonies changeantes, est très réussi et porté par la voix ethérée de Rachel (assez discrète sur l'album d'ailleurs). Le second est le domaine de Neil, tant du point de vue de la voix que de la signature guitaristique (delay, ampli clean, explosion sonore ample et touffue).
Au rayon des regrets :
1-je n'arrive pas (encore) à apprécier "Slomo", j'avoue ne pas très bien comprendre ce morceau. Formellement intéressant, mais sans la chaleur habituelle de leur production. Je ne sais pas, pour l'instant il me laisse sur le bord de la route. Ce qui fait que pour moi l'album commence réellement avec "Star Roving" (qui sous ses allures pop classique est encore et toujours un splendide morceau dans lequel les lignes de guitare ne sont finalement jamais les mêmes).
2-le piano est trop présent dans le mix du dernier morceau, en particulier dans le premier tiers : la boucle infinie de quelques notes est pas mal en soi, mais elle finit par m'horripiler. Heureusement que l'ensemble s'enrichit au milieu du morceau, car sinon j'aurais eu les dents qui se seraient mises à grincer... Mais c'est un très beau morceau de cloture d'album.
Et voilà, à vous les studios, rdv la semaine prochaine pour la sortie du prochain RIDE!