Le premier concert d’Aina The End au Legacy Taipei à Taiwan à l’air de s’être très bien passé ! =>
Live report
La joyeuse troupe
Un set long de 16 morceaux sur backtrack avec deux danseuses (dont la p’tite sœur Reika) et une partie acoustique avec la guitare de Shuta Nishida. Il y a plein de fancams à découvrir sur
#AinaTaiwan (et qui prouvent qu’elle ne triche pas).
Après avoir digéré RUBY POP, je me dis qu'il est peut-être un peu moins équilibré que THE ZOMBIE, avec ses morceaux bien rock Watashi wa koko ni Imasu, Retire, et Dare dare dare, le captivant Romance no Chi, les ballades déchirantes Nokoshite et Pechka no Yoru, le doux-amer Kamisama, les ambiguës Kanchigai Baby ou Sweet Boogie, les plus joyeux Happy Birthday et Kare to watashi, le très fun Kateikyoshi et cette tuerie ska de ZOKINGDOG.
Ce n'est pas non plus un produit aussi fini que THE END, porté par Seiji Kameda qui s'est occupé des arrangements et qui a sélectionné soigneusement, aux côtés d'Aina, les morceaux à partir de ses démos -ou le cas à part de DEBUT, construit pour le personnage de Kyrie, un chouïa unidimensionnel- là où il a fallu composer avec les singles déjà sortis et compléter le tableau pour les deux autres.
RUBY POP a aussi ses variations, mais depuis la première écoute, je ne me débarrasse pas de cette sensation de gros bloc de ballades au milieu.
Pourtant, individuellement, je ne vois aucun morceau à jeter, même Christmas Card, qui n'aurait sans doutes pas été là sans le partenariat avec le marché de Noël de Tokyo, apporte son petit truc en plus. Ce genre de valse lui va bien.
Il y a peut-être trop de similitudes entre Aorikuse to Nakimushi et Jewelry Kiss, deux morceaux très doux et posés qui s'enchaînent, mais sa voix y est si charmante que je ne voudrais même pas les retirer. Et d'autres ballades sont loin de manquer de puissance, j’aime comment Aikotoba est construit par exemple, tirant parfaitement parti des capacités vocales d’Aina.
Je pourrais également déplorer les deux singles passés à la trappe, Watashi no Magokoro (My Sincerity) et Sozo (Creation), qui mettent aussi très bien en valeur ses talents de chanteuse, et que je préfère à Kyashana Kokoro ou Takaramono. A quel point c’était un choix personnel ou à quel point Avex a poussé pour prioriser les succès commerciaux, difficile de savoir.
J’adore aussi les morceaux plus énervés, certains font déjà partie de mes titres les plus écoutés de l’année et quel plaisir de les ré-écouter sur CD. Love Sick, Ho/Sail et Red:birthmark explosent dans le set, Poppin' Run et Frail ajoutent ce qu'il faut de fun, et les quelques nouveaux me restent déjà en tête. Il ressort de Kaze to Kuchizuke to, Heart ni Heart, Entropy, et Kankeinai, composés avec un ou plusieurs des membres de son backband, l’impression d’un groupe indies jouant et composant ensemble dans un studio étriqué.
Les paroles des nouvelles chansons renvoient beaucoup à un sentiment de bienveillance, une invitation à prendre soin de soi (d’elle). En ça, ça rappelle un peu l’album Omomuku mama ni que Ayuni (PEDRO) à sortit après la dissolution de BiSH, où elle s’auto-encourageait à faire une pause et profiter de la vie. Peut-être que ces morceaux un peu plus lents sont une étape obligatoire dans le sevrage de cette période frénétique qu’a été BiSH. Ça revient dans toutes les interviews récentes: "j'étais trop occupée", "trop de projets en même temps", "je ne voulais plus rien faire et rentrer Osaka", "j'ai dû retarder ci, annuler ça", "trop épuisée"...
En tout cas, le tout est globalement plus lumineux dans ses thèmes. Aina répète déjà depuis l'EP Naisho qui a suivit THE END qu'elle veut arrêter de faire des chansons trop sombres, et de ce point de vue, c'est réussi.
Bref, l’album est cohérent, bien qu’un poil déséquilibré dans son rapport morceaux qui claquent vs ballades tranquilles. Ayant connu Aina avec BiSH, je sais de quoi elle est capable dans des registres punk/rock et je me sens toujours un peu frustré quand il y en a pas assez, mais encore une fois, je ne vois pas un genre où elle n’excelle pas. Comme l'a si bien décrit le journaliste Hiroo Nishizawa: "Cette œuvre est un album-bijou qui permet de profiter pleinement de son charme."
Il y a au moins 12-13 titres que je vais réécouter régulièrement, même Christmas Card (pour un grincheux de Noël comme moi, c’est dire!), et je le classe donc facilement dans mon top de l’année.
Pour finir, une sélection d’interviews:
https://www.vogue.co.jp/articl(...)e-end
https://ananweb.jp/categories/(...)30428
https://www.billboard-japan.co(...)/4609
https://soen.tokyo/interview/c(...)1115/
Si il ne faut en lire qu’une, celle de OTOTOY détaille chaque morceau un à un:
https://ototoy.jp/feature/2024112703
Et une cross review de trois journalistes
https://ototoy.jp/feature/2024112704
Christmas Card devant le marché de Noël de Tokyo
"Merii Kurisumasu" !
Maintenant, pour ce qui est du haut du podium…
La maîtrise de Sheena Ringo avec Carnival explose tout ! Qu'est-ce qu'on peut bien faire contre 25 ans de carrière et autant de talents ?
L'album est cohérent de A à Z, pensé comme une seule pièce, et les quelques singles sortis avant ont été réarrangés spécialement par Murata Yoichi et Sheena. L'enchaînement des morceaux est si fluide que si je l'écoute en faisant autre chose, je remarque à peine le changement de piste, sans pour autant que l'album soit monotone, le tout grâce aux magnifiques orchestrations.
Son désir de mettre en avant ses chanteuses préférées en toute sincérité, sans les utiliser comme faire valoir, en s'adaptant à leur style et leur voix, force encore plus le respect. Je pense pouvoir parler au nom de tous les fans de Perfume en remerciant Sheena pour avoir montré au monde une autre facette de la voix de Nocchi. J'adore aussi l’ajout de l'accordéon dans toogood pour subtilement introduire Momo sur le morceau suivant.
Et pourquoi pas placer une chanson en espagnol au milieu, puisque Madame est polyglotte. Et puis quoi de mieux pour finir un album qu'un gong ? Tout est génial !
Difficile même de choisir un morceau préféré tant tout s'assemble si bien. Peut-être que je mettrais bye purity (M10) en bas du classement parce que je ne trouve pas que l'autotune poussé à fond apporte quelque chose ici, mais il n'y a vraiment rien à jeter de ces 13 titres. Un chef-d'oeuvre.
J’attends encore les albums de la rockeuse edgy Nagashima Minori -serval DOG- le 4 décembre et de Upiko, la jeune musicienne de rue qui fait fureur avec sa voix grave, le 18 (prévu à la base pour le 27/11 et reprogrammé pour y ajouter une nouvelle chanson), même si je connais déjà la plupart des morceaux et que j’imagine à peu près la forme qu’ils vont prendre.
Mon classement personnel ne devrait pas trop bouger d'ici la fin de l'année.