Oghkhood a écrit :
Peut on parler de difference quand il n'y a pas de limite definie pour les séparer ?
Je convient que ces etiquettes aident a s'y retrouver, mais en meme temps, elles ont l'enorme inconvénient de poser des jalons qui définissent des séparations qui n'existent pas ....
C'est comme une frontiere qui passerait au milieu d'un champ : on peut faire avec jusqu'au moment ou ca devient des barbelés sur la prairie ...
Une limite quand même absolument nette, c'est la culture écrite, par rapport à la culture orale: dès que tu écrits, tu inventes un système de représentation, qui te permet de jouer avec ce système: tu crées une sorte de décalage inatteignable du point de vue oral. Certaines œuvres sont inconcevables sans support écrit. Ce sont des jeux qui jouent avec les règles de l'écriture, pas les règles de l'harmonie.
Une limite moins franche, j'en conviens, est cognitive. Un cerveau humain est capable de mémoriser facilement quelques motifs, mais jusqu'à un certain point. La musique populaire est une musique facilement reproductible, transmissible. Il n'y pas de frontière absolument rigide, certaines musiques populaires sont plus complexe que d'autres, mais il y a des seuils au-delà desquels, quel que soit la culture et l'importance de la musique dans celle-ci, cela ne sera jamais de la musique populaire. Certaines œuvres sont injouables sans infrastructure complexe (pas mémorisables sans partition, jouable sans chef d'orchestre)
Une autre limite aussi moins franche, mélange des deux précédentes, est la tradition: la tradition lettrée est une tradition intellectuelle qui joue avec les références de façon complexe: allusion pour signifier quelque chose du point de vue de l'histoire de l'art, y compris reprendre du populaire dans une visée intellectuelle (Bartok).
Si de nombreuses œuvres sont en effet aux abords de la frontière du champ que tu décrits, certaines sont situées bien au-delà, au point où tu peux dire avec certitude: non, ce n'est pas de l'art populaire.
Vous battez pas, je vous aime tous