De grâce ! a écrit :
oliolo a écrit :
Mr.Jealousy a écrit :
je ne lis pas de façon régulière mais plutôt ponctuelle.
en ce moment, je lis " l'Art d'avoir toujours raison" de Schopenhauer ainsi que des dossiers de la Recherche.
je pense m'acheté "la structure des révolution scientifique" de Kuhn si jamais quelqu'un l'a lu....
accepter que l'objectivité scientifique n'est rien de plus que le résultat d'un consensus social
Peut-on réellement soutenir une telle position ou c'est de la branlette(ça fait quelques années que je ne fais plus de philo)?
@ tous : pouvez-vous me citer des romans "bien écrits" pour vous? Parce qu'on critique souvent King, Asimov, Werber (
cherchez l'intrus) pour la forme. Mais que trouvez-vous bien fait sur la forme?
Moi, là, je lis George Sand, la mare au diable, et par moments c'est magnifique... Candide, de Voltaire et Horace de Corneille m'avaient laissé la même impression.
Auriez-vous des beautés à me conseiller?
Pour King, ce sera sans moi, certains sont vraiment bien écrits je trouve (avec toute la subjectivité que ces propose entraînent).
C'est vrai que Werber par contre, même si j'aime bien, je ne trouve pas ça terrible.
Alors bien écrit, je vois deux définitions :
a) Le style pas nécessairement original mais qui promène (dans tous les sens du terme) le lecteur. Le Mark Childress dont j'ai parlé plus haut est un bon exemple. On pourrait dire que c'est du petit lait. C'est écrit sobrement mais pas de manière simpliste, et à aucun moment on a l'impression que l'auteur se regarde écrire ("Oh, mais voyez comme j'ai bien troussé cette phrase ma mie !"
)
Des exemples, il y en a plein, voyons voir, tiens : Simenon.
Dans les auteurs de polars/romans noirs récents, je citerais Thierry Jonquet, pas d'esbrouffe mais bien écrit à mon sens.
Je pense que Modiano est à citer ici, il y a une fluidité dans le récit (pas d'empilement d'imparfaits du subjonctif), on se dit que ça doit être facile de faire pareil, hélas... Et là où il est très fort, c'est qu'il arrive à déborder quand même sur la deuxième définition, à savoir :
b) Le bien écrit d'un point de vue purement esthétique. Chaque mot est pesé, il y a une musique (c'est banal de dire ça mais bon) dans la (les) phrase(s). Dans mon cas, je cite instantanément Borges. Textes courts, écriture ciselée au-delà du possible. A la limite on se fout de ce qu'il raconte, même si c'est intéressant (cf. La bibliothèque de Babel). Le plaisir vient du "raffinement". On pourrait éventuellement ranger Perec dans cette catégorie.
Après, il reste les cas particuliers, les narrations ultra-stylisées - et donc sujettes à discution - mais qui collent à l'histoire, genre Chuck Palahniuk par exemple.
Tout ça me fait penser au reportage sur Sartre passé sur arte, avec BHL le considérant avant tout comme un écrivain là où d'autres ne veulent voir que le "penseur". Selon BHL, la problèmatique de Sartre était de sortir du modèle Gidien d'écriture qui prévalait quand il s'y est mis. D'où la lecture de Kaulkner, Dos Passos (avis personnel : très bien Dos Passos).