lemg a écrit :
Je suis assez d'accord avec le "problème" de la traduction, qui se répercute aussi sur le style des écrivains français. Certains écrivent comme des traductions correctes-mais-sans-plus d'un bouquin américain. C'est dommage.
(remarque, c'est peut-être aussi mon cas, mais comme je ne suis lu que par moi-même. Enfin presque.)
Ton message me fait réagir à deux égards.
D'abord je suis complètement d'accord avec le premier point. J'ai l'impression qu'il y a une "uniformisation des méthodes" littéraires, dans la littérature commerciale au moins.
Un bouquin doit avant tout être "percutant". L'intrigue doit se nouer dès la première page, et un "quota" de rebondissements est exigé. Le style passe au second plan.
On cherche à passionner le lecteur, et ce n'est pas un mal en soi. On peut éprouver un grand plaisir à lire Werber. Mais l'approche est différence. Moi quand je lis, j'aime aussi "travailler" avec le bouquin, réfléchir, me demander si les termes utilisés sont appropriés ou si ce n'est pas surfait, etc.... ce qui exige une richesse lexicale. Le français est plein de nuances. Il faut veiller à ne pas les perdre, quitte à se "forcer" à lire des ouvrages classiques.
Au début, lire du Balzac ou du Hugo me faisait chier, comme la plupart des gens. A force de m'obliger à lire des livres qui sont des grands classiques, j'en viens à les aimer.
Second point, lié avec le premier, l'écriture. J'aime ne pas lire que du Stephen King parce que je ne veux pas écrire comme Werber, sans prétention aucune. J'écris aussi, sans aucune ambition, pour le plaisir.
Je crois aussi qu'on a tendance à écrire comme ce qu'on lit, en musique c'est la même chose.
D'ailleurs, j'avais l'idée qu'on pouvait poster des petites parties de nos opus ici, comme dans les romans feuilletons... mais j'ai trop honte...
et puis si c'est bien j'ai peur qu'on pique mes idées...
" Raphaël" 5e vendeur de disques en 2005. Pauvre France.