Vous et les livres...

Rappel du dernier message de la page précédente :
jules_albert


https://linactuelle.fr/index.p(...)hard/

Christopher Lasch a été un des tout premiers, sinon le premier à vrai dire, à remettre en cause la pertinence du clivage entre la gauche libérale (nous dirions en France aujourd’hui la « gauche libérale-libertaire ») et la droite faussement conservatrice, prête à sacrifier tout ce qui mérite d’être conservé au nom de ses principes néolibéraux.

Pour autant, qu’est-ce qui dans la pensée de Lasch s’avère réellement conservateur ? Certes, il croyait au bien-fondé de la famille, de la morale et même de la religion, mais il n’en avait pas une conception qui me semble bigote ou rétrograde. Il vilipendait le culte fétichiste du progrès, mais dénigrait tout autant la pensée réactionnaire ou la nostalgie du passé. Alors, Lasch était-il de gauche, de droite ou d’ailleurs ?
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La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf
jules_albert


"Ça partait bien tout ça, putain !… Et puis, pschitt… Les Gilets se sont dégonflés. De semaine en semaine (déjà, c’est quoi cette soumission à ne manifester qu’hebdomadairement et à endroit fixe et déclaré ?), « le mouvement s’est essoufflé » comme disent, en s’en réjouissant, ces ordures de médias. Les révoltés du samedi ne pouvaient pas aller bien loin dans la « révolution ».

C’est plutôt une révolte d’employés : manifs dans des lieux et à des heures autorisés par la préfecture, toujours le même jour, le samedi, parce qu’ils ne travaillent pas, et avec dispersion à 19 heures pour aller manger… Le dimanche, on panse ses plaies et le lundi, on reprend son boulot d’esclaves… Non, la Révolution, c’est pas ça, les mecs !"


http://www.nabesnews.com/aux-r(...)unes/
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jules_albert

jean-françois braunstein, la philosophie devenue folle



Citation:
Trois débats nous obsèdent : autour du genre, des droits de l’animal, de l’euthanasie. Et trois disciplines politiquement correctes traitent désormais de ces questions dans le monde universitaire : gender studies, animal studies, bioéthique.

Cependant, lorsqu’on lit les textes des fondateurs de ces disciplines, John Money, Judith Butler, Peter Singer, Donna Haraway et quelques autres, on s’aperçoit que, derrière les bons sentiments affichés, se font jour des conséquences absurdes sinon abjectes.

Si le genre n’est pas lié au sexe, pourquoi ne pas en changer tous les matins ? Si le corps est à la disposition de notre conscience, pourquoi ne pas le modifier à l’infini ? S’il n’y a pas de différence entre animaux et humains, pourquoi ne pas faire des expériences scientifiques sur les comateux plutôt que sur les animaux ? Pourquoi ne pas avoir de relations sexuelles avec son chien ? S’il est des vies dignes d’être vécues et d’autres qui ne le sont pas, pourquoi ne pas liquider les « infirmes », y compris les enfants « défectueux » ? Pourquoi ne pas nationaliser les organes des quasi-morts au profit d’humains plus prometteurs ?

Jean-François Braunstein a mené un travail considérable et novateur : il a lu les milliers de pages de ces penseurs célébrés dans le monde occidental ; il revient sur leurs idées, leurs contradictions, leur parcours personnel ; il analyse, souligne, contredit, déconstruit. L’erreur consiste à vouloir « effacer les limites » : entre les sexes, entre les animaux et les humains, entre les vivants et les morts. Il convient, au contraire, d’affronter ces limites qui nous constituent. Oui, parfois la philosophie devient folle, quand elle oublie l’homme.
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Lao
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    Lao
    le 16 Avr 2019, 13:01
jules_albert a écrit :
Citation:
.......parfois la philosophie devient folle, quand elle oublie l’homme.
... et se mêle à vouloir donner des conseils à la conscience de ceux-ci.
Alexandre Astier a écrit :
Je trouve que les gens ont une capacité dingue à s'occuper de ce qui ne les regarde pas.
rapideyemove
Juste fini de relire ce petit livre clandestin dont l’ambition et l’haleine sont si grandes...



Histoire aussi de fumer la bio, à seule fin de saluer à ma façon Alexandre, et bien sûr un autre passant l’ami Didier et sa thalassa thalassa du Bénin ou ailleurs ; deux autres clandestins, ici, et maintenant...
Ils comprendront bien assez ma facétie et son clin d’œil, s’ils tournent encore leurs regards en ces lieux .
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.
Kandide
Citation:
Il ne faut pas faire semblant de croire qu’il est possible de continuer à consommer plus, tout en impactant moins. C’est scientifiquement faux. Une croissance soutenue dans un monde fini n’est pas durablement possible, c’est un régime d’instabilité qui mène au crash. Qui faut-il croire ? Celui qui prétend qu’on peut remplir indéfiniment un bocal de billes ou celui qui rappelle qu’un bout d’un moment, ça débordera ?

Citation:

Prôner une croissance infinie dans un monde fini relève littéralement de l’irrationalité le plus grossière. Et criminelle. Évidemment, la connaissance, l’art, la science, l’amour… peuvent croitre sans frein ! Mais l’exploitation mortifère d’une nature confondue avec une ressource, non.


https://diacritik.com/2019/05/(...)tien/
PEACE & LOVE
jules_albert

robert kurz, la substance du capital (avec une préface d'anselm jappe)

https://www.lechappee.org/coll(...)pital

Perte de sens du travail, chômage de masse, ravages psychologiques, catastrophes écologiques, révoltes sociales : les jours de cette société semblent comptés, et dans de nombreuses régions du monde elle ne fonctionne plus du tout.

Tout en remontant aux racines de cette crise qui pourrait bien être la dernière, Robert Kurz souligne les impasses de la pensée de gauche comme du marxisme traditionnel, qui prétendent offrir une alternative au système économique dominant. Tous deux se sont construits sur une opposition entre travail et capital, valorisant une classe ouvrière productrice de richesses dont il faudrait revendiquer une meilleure distribution.

Kurz avance pour sa part une thèse provocatrice : le travail n’est rien d’autre que la substance du capital, et ce qu’il fabrique ne ressemble en rien à des richesses. Ne pas questionner le travail, c’est donc s’interdire de remettre en question l’organisation de la production, ses modalités techniques, ses conséquences sociales et environnementales. C’est oublier aussi que les luttes populaires n’ont jamais été aussi fortes que lorsqu’elles ont refusé la condition ouvrière.

En omettant de critiquer le travail, la gauche et le marxisme traditionnel ont finalement adopté le point de vue du capital. À partir d’une réactualisation de certaines intuitions de Marx, Robert Kurz propose au contraire une théorie critique de la société actuelle qui ne s’arrête pas à son écorce, mais l’attaque dans son noyau substantiel.
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Invité
jules_albert a écrit :

robert kurz, la substance du capital (avec une préface d'anselm jappe)

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Robert Kurz souligne les impasses de la pensée de gauche comme du marxisme traditionnel, qui prétendent offrir une alternative au système économique dominant. Tous deux se sont construits sur une opposition entre travail et capital, valorisant une classe ouvrière productrice de richesses dont il faudrait revendiquer une meilleure distribution.

Kurz avance pour sa part une thèse provocatrice : le travail n’est rien d’autre que la substance du capital, et ce qu’il fabrique ne ressemble en rien à des richesses. Ne pas questionner le travail, c’est donc s’interdire de remettre en question l’organisation de la production, ses modalités techniques, ses conséquences sociales et environnementales. C’est oublier aussi que les luttes populaires n’ont jamais été aussi fortes que lorsqu’elles ont refusé la condition ouvrière.

En omettant de critiquer le travail, la gauche et le marxisme traditionnel ont finalement adopté le point de vue du capital. À partir d’une réactualisation de certaines intuitions de Marx, Robert Kurz propose au contraire une théorie critique de la société actuelle qui ne s’arrête pas à son écorce, mais l’attaque dans son noyau substantiel.


Merci Jules.
Kandide
jules_albert a écrit :

robert kurz, la substance du capital (avec une préface d'anselm jappe)

https://www.lechappee.org/coll(...)pital

Perte de sens du travail, chômage de masse, ravages psychologiques, catastrophes écologiques, révoltes sociales : les jours de cette société semblent comptés, et dans de nombreuses régions du monde elle ne fonctionne plus du tout.

Tout en remontant aux racines de cette crise qui pourrait bien être la dernière, Robert Kurz souligne les impasses de la pensée de gauche comme du marxisme traditionnel, qui prétendent offrir une alternative au système économique dominant. Tous deux se sont construits sur une opposition entre travail et capital, valorisant une classe ouvrière productrice de richesses dont il faudrait revendiquer une meilleure distribution.

Kurz avance pour sa part une thèse provocatrice : le travail n’est rien d’autre que la substance du capital, et ce qu’il fabrique ne ressemble en rien à des richesses. Ne pas questionner le travail, c’est donc s’interdire de remettre en question l’organisation de la production, ses modalités techniques, ses conséquences sociales et environnementales. C’est oublier aussi que les luttes populaires n’ont jamais été aussi fortes que lorsqu’elles ont refusé la condition ouvrière.

En omettant de critiquer le travail, la gauche et le marxisme traditionnel ont finalement adopté le point de vue du capital. À partir d’une réactualisation de certaines intuitions de Marx, Robert Kurz propose au contraire une théorie critique de la société actuelle qui ne s’arrête pas à son écorce, mais l’attaque dans son noyau substantiel.


PEACE & LOVE
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Je l’avais déjà recommandé y’a looongtemps. Je le relis et le rerecommande:

Carl Wilson - “Let’s Talk About Love , a journey to the end of taste”

Ça parle de Céline Dion, de Bourdieu, de chic et d’élégance, goût et dégoûts, et de sentiments.

https://www.newyorker.com/book(...)e-too

Je sais pas si ça existe en francé.

Édit: oui ça existe: « Let’s Talk About Love ; pourquoi les autres ont-ils si mauvais goût »
Lao
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    Lao
    le 01 Juil 2019, 17:53
Puisqu'on en est aux conseils; et comme je suis un grand fan du déjanté Norman Spinrad; et si vous avez apprécié l'humour du Dr Strangelove du grand Kubrick; alors, "La der des ders" est faite pour vous.
4ème
Citation:
Hassan al Korami, émir d'un riche état pétrolier du golfe Persique qui oblige son peuple a être raide défoncé au cannabis du matin au soir, est parvenu à se procurer l'arme atomique auprès de cyniques marchands internationaux. Ses menaces visent la sécurité d'Israël. Les Etats-Unis et l'URSS ne peuvent rester indifférents. La tension monte, les ultimatums se succèdent et plus rien ne semble pouvoir empêcher l'Apocalypse nucléaire. Seulement...
Le président des Etats-Unis est devenu totalement obsédé sexuel à la suite d'une overdose... Le chef de l'Etat soviétique est mort depuis 10 ans et c'est son cadavre animé qui dirige le pays... La bombe livrée au Koram est contrôlée par des jeux vidéos pleins de soucoupes volantes et de monstres poilus !
Pourquoi tant de haine ?
"Tant qu’on n’aura pas diffusé très largement à travers les hommes de cette planète la façon dont fonctionne leur cerveau, la façon dont ils l’utilisent et tant que l’on n’aura pas dit que jusqu’ici que cela a toujours été pour dominer l’autre, il y a peu de chance qu’il y ait quoi que ce soit qui change. " Henri Laborit.
jules_albert


signalons la trilogie de fabrice bouthillon sur le totalitarisme, inspirée par arendt.
les racines du totalitarisme, aussi bien nazi que bolchévique, se trouvent, selon bouthillon, dans la révolution française.




On ne saurait comprendre l’épanouissement du phénomène totalitaire européen au XXe siècle si on admet, comme on le fait pour ainsi dire sans y songer en France, qu’au siècle précédent la Révolution ait abouti chez nous à fonder la République. Elle a, bien au contraire, débouché sur une interminable guerre civile entre la Gauche et la Droite qui, ouverte ou larvée, s’est très vite étendue à tout le continent. C’est à cette guerre qu’après le premier conflit mondial, les totalitarismes ont prétendu apporter leur solution, qui était de type centriste, mais par addition des extrêmes.
L’originalité de la France est d’avoir échappé à cette issue, alors que c’était pourtant sa révolution qui l’avait rendue possible, parce que, grâce à sa victoire de 1918, elle est parvenue à pérenniser la réconciliation des deux partis qui était intervenue en 1914, chez elle comme chez tous les belligérants, dans l’Union sacrée. C’est donc grâce à celle-ci, et nullement grâce à la Révolution, que le régime républicain est alors devenu légitime : sur un mode, en somme, pratiquement inverse de celui qu’avaient voulu les Constituants.





Cent trente ans après la France de 1789, la Russie expérimente en 1917 le même phénomène révolutionnaire. Le cours en sera chez elle ce qu’il avait été chez nous : la déchirure du pays entre une Gauche et une Droite aboutira à une tentative totalitaire pour les réconcilier, le stalinisme reprenant la formule, inventée par le bonapartisme, d’un centrisme par addition des extrêmes, avec son slogan du « socialisme en un seul pays ». L’étonnant est qu’en Russie, la refondation de l’unité dans l’Union sacrée, qui a eu lieu en France en 1914, se fera également autour de Staline: face à Barbarossa, en 1941.





https://www.editions-dialogues(...)tion/

L’unité allemande disparaît en 1806 avec le Saint-Empire romain germanique, sous les coups de boutoir provoqués par les conséquences de la Révolution. Avec les modalités propres qui sont celles de son histoire - tellement moins centralisée que la française – l’Allemagne se trouve dès lors confrontée à la même question que la déchirure révolutionnaire entre la Gauche et la Droite avait posée à la France : comment refaire l’unité ? Et telle est la raison pour laquelle il faut prendre au sérieux la prétention du mouvement fondé par Hitler à être un national-socialisme, c’est-à-dire à réconcilier la Droite et la Gauche dans une forme spécifique de centrisme par addition des extrêmes : car c’est à cette condition qu’on peut comprendre que le nazisme a été la réponse de l’histoire allemande à la question que lui avait posée la révolution française.
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TimeBomb
Je viens de finir Pastorale américaine de Philip Roth. Un grand roman comme on en lit peu!
Lao
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  • Publié par
    Lao
    le 29 Juil 2019, 12:58
A lire ..
Le bug Humain de Sébastien Bohler (4ème de couverture)
Citation:
Peut-on lutter contre soi-même ? Et si notre cerveau était devenu notre pire ennemi ?
Plus qu'un moment critique nous vivons une véritable tragédie. Surpopulation, surpoids, surproduction, surconsommation, surchauffe, surendettement, nous avons basculé dans l'ère de tous les superlatifs qui mène l'humanité tout droit à sa perte. Si la capacité des ressources de la planète sont comptées, alors nos jours aussi le seront... Inéluctablement.
Mais alors que la situation empire heure après heure, aucune réponse collective tangible ne vient. Nous voyons le mur se rapprocher et nous ne faisons rien. La conscience de ce qui nous attend ne semble avoir aucun effet sur le cours des événements. Pourquoi ?
Sébastien Bohler docteur en neuroscience et rédacteur en chef du magazine Cerveau et psycho apporte sur la grande question du devenir contemporain un éclairage nouveau, dérangeant et original. Pour lui, le premier coupable à incriminer n'est pas l'avidité des hommes ou leur supposée méchanceté mais bien, de manière plus banalement physiologique, la constitution même de notre cerveau lui-même.

Au cœur de notre cerveau, un petit organe appelé striatum régit depuis l'apparition de l'espèce nos comportements. Il a habitué le cerveau humain à poursuivre 5 objectifs qui ont pour but la survie de l'espèce : manger, se reproduire, acquérir du pouvoir, étendre son territoire, s'imposer face à autrui. Le problème est que le striatum est aux commandes d'un cerveau touours plus performant (l'homme s'est bien imposé comme le mammifère dominant de la planète) et réclame toujours plus de récompenses pour son action. Tel un drogué, il ne peut discipliner sa tendance à l'excès. À aucun moment, il ne cherche à se limiter.
Hier notre cerveau était notre allié, il nous a fait triompher de la nature. Aujourd'hui il est en passe de devenir notre pire ennemi.
Pourquoi tant de haine ?
"Tant qu’on n’aura pas diffusé très largement à travers les hommes de cette planète la façon dont fonctionne leur cerveau, la façon dont ils l’utilisent et tant que l’on n’aura pas dit que jusqu’ici que cela a toujours été pour dominer l’autre, il y a peu de chance qu’il y ait quoi que ce soit qui change. " Henri Laborit.
Cold Dream
Bande de sales petits fachos. Vous pensiez ne jamais être débusqués, hein ?!

En ce moment sur backstage...