Vous et les livres...

Je vais regarder ça aussi.
Oui Canaris, quel personnage ! Quelle finesse aussi ! C'est étrange qu'il ne soit pas plus connu pour ce qu'il a pu faire (et ne pas faire) . Les Anglais ont cru à un piège quand il leur a subtilement tendu la main. Passionnant !

Le Bilan de l'intelligence, retranscription d'un discours de Paul Valéry en 1935, une soixantaine de (petites) pages chez Pygmalion. Une analyse stupéfiante sur le monde actuel, encore plus valable aujourd'hui ! Sidérant d'intelligence et de sensibilité. A lire ! C'est grand !

Le pire est qu'il a longtemps été honni en Allemagne, où malgré la dénazification il a été considéré comme traître, même après la guerre. Il a seulement été réhabilité en 2009, alors qu'il est quand même un obscur héros de l'anti-nazisme. Il a prévenu chaque pays d'Europe de l'Ouest des dates d'invasions allemandes, sans jamais été pris au sérieux. Il l'a dit aux Belges, "10 mai, parachutistes sur Eben-Emael". L'armée belge ne l'a pas cru... Il a dit aux Français "Nous (allemands) allons contourner la ligne Maginot en passant par les Ardennes Belges", ils ne l'ont pas écouté non plus. Il a du mourir désespéré, il avait toute les clés pour éviter le cataclysme mais n'a jamais été pris au sérieux. Cet homme seul pouvait changer le cours de l'histoire, à quoi ça tient quand même.

Le bouquin dont je te parle plus haut explique très bien les luttes d'influences entre Schellenberg (du renseignement SS) et lui, cette espèce de gigantesque partie d'échecs, chacun sachant que le perdant finirait au bout d'une corde, c'est passionnant.

Un de mes livres préférés! Plus profond à la deuxième lecture qu'à la première d'ailleurs. Comme la soupe aux choux. C'est pas étonnant, on ne devient pas aussi proche de Brassens comme ça

René Fallet. Paris au mois d'août et Comment fais-tu l'amour Cerise ? sont des livres délicieux qui m'ont tellement séduit et emporté quand j'étais… plus jeune.

beevor étant militaire de formation, c'est dans le récit des opérations militaires qu'il excelle.
par contre, sur le plan politique, son histoire de la guerre d'espagne, même si elle n'est pas totalement fausse, est truffée d'erreurs (par exemple, il considère que l'aide soviétique était dictée par les intérêts nationaux de l'urss, ce qui est vrai, mais il tombe dans le contresens lorsqu'il affirme que les brigades internationales étaient désintéressées, alors qu'elles étaient bien évidemment soumises au komintern, et donc à staline). un autre exemple qui n'est pas convainquant dans le livre de beevor est son récit de la mort de durruti (selon lui un simple accident...).

cela donne un livre qui n'est pas tout à fait de la désinformation pure et dure, mais qui à force de "neutralité" s'en rapproche dangereusement.

la référence sur la guerre d'espagne reste le livre monumental de burnett bolloten, récemment publié en france par agone.

une version plus courte, centrée sur le conflit entre révolutionnaires et contre-révolutionnaires dans le camp "républicain" avait été publiée par ruedo ibérico à la fin des années 70.

« la Révolution espagnole fut par bien des aspects plus accomplie et plus profonde que la Révolution russe. Il n'y pas d'autre exemple dans l'histoire d'un cas de dissimulation internationale des faits comme celui-ci. »

C'est imbitable le pendule de foucault, autant le Nom de La Rose est lisible, le pendule je doute que 5% des lecteurs comprennent...

Merci pour Fallet, je ne savais pas par ou commencer. Un copain de Brassens qui picole avec Audiard et peche a la mouche, ca peut pas etre mauvais.

J'ai trouvé que le pendule de Foucault était pas désagréable mais effectivement, Umberto Ecco écrit "pour Dieu" : t'as vingt références implicites par page ...( il avait une culture très au delà du commun)...
C'est pareil pour le nom de la Rose ... le conflit entre Guillaume de Baskerville et le Père abbé de l'abbaye où se déroule l'action ne se comprend vraiment qu'à la lumière des conflits doctrinaux entre Platon et Aristote...
J'ai eu un bouquin de sémiotique d'U. Ecco dans les mains ... l'étendue de ses références est ahurissante
Quand je pense que son nom ne figure dans aucun manuel de philo (qui pourtant peuvent citer BHL et consorts)

Oui, c'est au niveau des références, ne les ayant pas, que je me suis senti perdu avec le pendule.

Sans doute suis-je passé à côté d'un grand nombre de symboles littéraires, philosophiques, religieux et historiques avec Baudolino mais l'épopée héroïque de ce roman est suffisamment palpitante pour s'en accommoder.

Quantat, en Gelbique j'ai eu Eco en cours de philo (ce qui, dit comme ça, sonne de façon assez amusante )

Le plaisir d'apprécier Fallet avec vous me met en joie, si l'on prend compte de vos références et du rôle de "l'idiot à Paris" que certains indélicats m'ont attribué quand, à l'occasion d'un "vernissage" de roman, j'ai cité La soupe aux choux comme étant mon livre préféré.

C'était pas UMBERTO quand même ???



(merde : j'ai essayé ta vanne, mais avec le nom du prof de philo que j'ai eu... ça a fait plouf )

PERSONNE ne les a ... y'a que Franck Herbert qui aurait pu les avoir ....

Un copain l'avait lu directement dans une bibliotheque, petits bouts par petits bouts, en allant chercher les references en rayon

Est-ce que ton copain est capable d'un seul coup d'Å“il de deviner combien il y a de cure dents dans un tas de taille arbitraire ?

Ah non, mais on discutait de son travail Par contre il a donné un jour un cours par vidéo-conférence mais je l'ai raté, à cette époque je préférais jouer aux cartes au bar en face de la fac

Voilà la différence entre la Belgique et la France : en France Umberto Ecco est un quasi inconnu (son nom a à peine été prononcé sur nos médias le jour de sa mort ... et je suis certain que ceux qui connaissent son nom ignorent la plupart du temps qu'il était philosophe, linguiste , sémiologue, etc ; moi même je ne le sais que par accident) ... en Belgique vous en parlez en cours ...
(mais voilà : Vous avez dEUS et nous c'est Indochine )