lemg a écrit :
Histoire d'animer (dans le bon sens du terme) ce topic, je me propose de vous demander votre avis sur l'Oulipo.
Soit L'ouvroir de littérature potentielle.
On respire un bon coup.
C'est un mouvement dont les participants les plus connus sont Queneau et Perec.
Pour ultra-simplifier, la doctrine (dieu que ce mot est laid) de l'oulipo est de proposer une littérature "sous contrainte".
De Perec, vous devez tous connaître "La disparition", ce livre ne comportant aucun e.
Voilà, l'oulipo c'est ce genre.
Personnellement, je ne suis pas un fervent adepte de l'écriture sous contrainte (j'ai plutôt tendance à croire que l'histoire dicte le style le plus souvent), mais je dois reconnaître qu'on peut en tirer des choses vraiment intéressantes.
Je me suis déjà essayé à une histoire palyndrôme, et même si je ne sais pas ce qu'elle vaut, l'exercice était assez jouissif et permet d'évoluer dans la technique d'écriture.
Alors vous, qu'en pensez-vous ?
Parfois aussi, l'histoire naît de l'écriture, et ça donne un autre genre de livre, souvent plus délirant mais pas toujours.
Sinon, j'aime bien l'Oulipo, je pense que jusqu'à un certain point et en tout cas dans ce domaine, la liberté peut naître de la contrainte. L'Oulipo, c'est beaucoup plus poétique parfois qu'on pourrait le croire, ça se rapproche de certaines techniques surréalistes comme les cadavres exquis. Tu connais la méthode S+7 de Queneau? Tu prends un texte, tu remplaces les noms les verbes et les adjectifs par le 7ème qui les suit dans un dictionnaire. Queneau avait donné un exemple avec La cigale et la Fourmi, et de mémoire le début c'était:
"La cimaise ayant chaponné tout l'éternueur,
Se tuba fort dépurative..."
Etc..
J'aime bien ça, moi.
"Take it easy. But take it."