Vous et les livres...

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jules_albert
l'important ce ne sont pas les détails de la vie d'un chef de gang comme hitler mais plutôt que le parti nazi était en partie financé depuis les états-unis par les trusts capitalistes. henry ford fut un des plus fervents supporters de hitler qui le remercia en décernant au milliardaire américain une des plus hautes distinctions allemandes.
le capitalisme américain, en finançant hitler, voulait provoquer la guerre entre les nations européennes pour mieux les soumettre une fois la "bête fasciste" vaincue ... dans les ruines de l'europe dévastée, les "héros de la libération" voyaient s'ouvrir à eux d'immenses marchés pour l'industrie américaine qui avaient besoin de nouveaux débouchés. ainsi, les véritables coupables des massacres de taille industrielle perpétrés en europe n'ont jamais été jugés, il n'y eut pas de "tribunal de nüremberg" pour juger les administrateurs de la machine industrielle américaine, ni pour juger la bourgeoisie européenne qui fit du fascisme son bras armé face à la menace du mouvement ouvrier révolutionnaire (cf. guerre d'espagne où l'on vit le fascismes allemand et italien venir prêter main forte aux menées contre-révolutionnaires du général franco tandis que les démocraties bourgeoises ne bougeaient pas le petit doigt pour aider la république espagnole de peur que cette aide ne favorise la révolution prolétarienne, révolution également combattue par les staliniens. ces événements sont d'une importance capitale puisque la victoire de la révolution en espagne aurait pu s'étendre au reste de l'europe, et ainsi changer totalement l'histoire).
non seulement, les responsables de la machine froide industrielle n'ont pas été jugés, mais ils ont pu continuer leurs travaux de destruction et de saccage jusqu'à nos jours, menant la planète (et ses habitants) à l'état de désolation que tout le monde, même les plus endormis, peut constater.

sinon, j'ai commencé à lire "les souvenirs d'un terroriste" de boris savinkov publiés par champ libre. passionnant et instructif, notamment sur les manipulations policières en matière de terrorisme :



Savinkov explique dans cet ouvrage sa participation (1903-1909) à l’Organisation de combat du parti socialiste-révolutionnaire, dirigée par Azef (agent double, qui préparait les attentats et livrait ensuite ses camarades à la police tsariste).

C’est alors le temps du « terrorisme central » – attentats dirigés contre les plus hauts responsables du pouvoir, y compris le tsar, auxquels Savinkov participe comme principal organisateur.

En 1909, lorsque Azef est démasqué comme agent de l’Okhrana, Savinkov refuse longtemps d’admettre la culpabilité de celui-ci avant de se rendre à l’évidence. Chargé alors de diriger l’Organisation de Combat, il tente de le poursuivre, puis se retire en Italie et en France.

Souvenirs d’un terroriste porte la date de 1909, soit l’année même de « l’affaire Azef ». Il semble donc que l’auteur rédigeait ses souvenirs immédiatement après avoir vécu les événements qui les composent.

Sans valeur marchande : https://debord-encore.blogspot(...).html

La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf
Lao
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    Lao
    le 28 Déc 2012, 13:31
jules_albert a écrit :
............
le capitalisme américain, en finançant hitler, voulait provoquer la guerre entre les nations européennes pour mieux les soumettre une fois la "bête fasciste" vaincue ...
Une analyse de ce type, a posteriori, et faisant en plus un amalgame entre un individu (Ford) et une classe sociale (le capitalisme américain)ne serait plausible qu'avec des références si possible objectives.
Seth Rotten
Ce n'est pas entièrement absurde non plus, Hitler s'est effectivement allié avec les grandes entreprises allemandes et a été effectivement "soutenu", moralement du moins, par Henry Ford et par certains banquiers (dont le père ou le grand père de Kennedy je sais plus).

Par ailleurs Hitler a éliminé les éléments révolutionnaires du parti (les SA, les frères Strasser). Il y a ensuite plusieurs analyses possibles : celle qui consiste à dire que le NSDAP était un nervi du capitalisme et a noyauté la contestation révolutionnaire pour ensuite l'écraser, et celle qui consiste à dire que Hitler s'est servi à la fois des nationalistes révolutionnaires (terme anachronique mais bon), et des grandes entreprises allemandes.

Jules Albert, je pense que l'article "Auschwitz ou le grand alibi" ne t'est pas inconnu.
Lao
  • Lao
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  • Publié par
    Lao
    le 28 Déc 2012, 14:09
Je ne met pas en cause la collusion des capitalistes avec le nazisme.
C'est uniquement "la volonté de provoquer la guerre avec la supposition que le nazisme serait vaincu ensuite" que je trouve curieux, sachant qu'ils avaient aussi les Japonais sur le dos.

D'ailleurs, si les alliés avaient perdu la guerre.... Le maître du Haut Chateau. Philip K Dick
Seth Rotten
Ah oui il est très bien ce bouquin. C'est pas trop dur à lire pour du Dick, une bonne introduction à son univers en fait. J'ai beaucoup aimé.

Sinon ouais y'a plein de thèses sur l'alliance Hitler/Capital. Suis curieux de lire la réponse de JA.
jules_albert a écrit :
ainsi, les véritables coupables des massacres de taille industrielle perpétrés en europe n'ont jamais été jugés, il n'y eut pas de "tribunal de nüremberg" pour juger les administrateurs de la machine industrielle américaine


Corrigez-moi si je me trompe, mais il y avait quand même pas mal de personnes issues de l'immigration juive à la tête des industries américaines, non ?
ZePot
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"Les capitalistes" ne sont pas un bloc uni. Et la sympathie d'un Ford pèse bien peu face aux millions de tonnes de matériel livrées aux soviétiques.
Doctor Robert
Sur la bureaucratie machinale commune aux nazis, aux alliés et aux communistes, la "societe technique occidentale", lire l'excellent "la Vingt-cinquième heure" de C. Virgil Gheorghiu

Je viens de le finir, c'est un bouquin qui vous change radicalement...
Seth Rotten
Heu non. JA me fait plutot penser à "Auschwitz ou le grand alibi", c'est d'ailleurs pour ça que je lui demandais s'il l'avait lu car son discours m'en évoque l'idée générale (la récupération du génocide par les puissances occidentales pour construire une mémoire qui détourne la classe ouvrière de la révolution, en gros).

Bardèche c'est plutot dans la lignée de Rassinier non ? On est plus dans le négationnisme, et pas celui d'extrême gauche en plus. Je pense que tu fais fausse route.
jules_albert
oui, c'est ce que je disais sur autre topic : quiconque remet en cause la domination du capital se voit taxer de nostalgie fasciste. c'est devenu banal.

là j'ai fait une belle trouvaille. pas mal de gens (genre redstein...) pourront se reconnaître dans la description de cette petite bourgeoisie qui veut passer à côté de l'histoire...

“Nous nous y étions bien faits, pourtant, à l’économie. Depuis des générations que l’on nous disciplinait, que l’on nous pacifiait, que l’on avait fait de nous des sujets, naturellement productifs, contents de consommer. Et voilà que se révèle tout ce que nous nous étions efforcés d’oublier : que l’économie est une politique. Et que cette politique, aujourd’hui, est une politique de sélection au sein d’une humanité devenue, dans sa masse, superflue. De Colbert à De Gaulle en passant par Napoléon III, l’État a toujours conçu l’économie comme politique, non moins que la bourgeoisie, qui en tire profit, et les prolétaires, qui l’affrontent. Il n’y a guère que cette étrange strate intermédiaire de la population, ce curieux agrégat sans force de ceux qui ne prennent pas parti, la petite bourgeoisie, qui a toujours fait semblant de croire à l’économie comme à une réalité – parce que sa neutralité en était ainsi préservée. Petits commerçants, petits patrons, petits fonctionnaires, cadres, professeurs, journalistes, intermédiaires de toutes sortes forment en France cette non-classe, cette gélatine sociale composée de la masse de ceux qui voudraient simplement passer leur petite vie privée à l’écart de l’Histoire et de ses tumultes. Ce marais est par prédisposition le champion de la fausse conscience, prêt à tout pour garder, dans son demi-sommeil, les yeux fermés sur la guerre qui fait rage alentour. Chaque éclaircissement du front est ainsi marqué en France par l’invention d’une nouvelle lubie. Durant les dix dernières années, ce fut ATTAC et son invraisemblable taxe Tobin – dont l’instauration aurait réclamé rien moins que la création d’un gouvernement mondial –, son apologie de l’« économie réelle » contre les marchés financiers et sa touchante nostalgie de l’État. La comédie dura ce qu’elle dura, et finit en plate mascarade. Une lubie remplaçant l’autre, voici la décroissance. Si ATTAC avec ses cours d’éducation populaire a essayé de sauver l’économie comme science, la décroissance prétend, elle, la sauver comme morale. Une seule alternative à l’apocalypse en marche, décroître. Consommer et produire moins. Devenir joyeusement frugaux. Manger bio, aller à bicyclette, arrêter de fumer et surveiller sévèrement les produits qu’on achète. Se contenter du strict nécessaire. Simplicité volontaire. « Redécouvrir la vraie richesse dans l’épanouissement de relations sociales conviviales dans un monde sain. » « Ne pas puiser dans notre capital naturel. » Aller vers une « économie saine ». « Éviter la régulation par le chaos. » « Ne pas générer de crise sociale remettant en cause la démocratie et l’humanisme. » Bref : devenir économe. Revenir à l’économie de Papa, à l’âge d’or de la petite bourgeoisie : les années 1950. « Lorsque l’individu devient un bon économe, sa propriété remplit alors parfaitement son office, qui est de lui permettre de jouir de sa vie propre à l’abri de l’existence publique ou dans l’enclos privé de sa vie. »”

à cet endroit, la description est truculente :

“Un graphiste en pull artisanal boit un cocktail de fruits, entre amis, à la terrasse d’un café ethnique. On est diserts, cordiaux, on plaisante modérément, on ne fait ni trop de bruit ni trop de silence, on se regarde en souriant, un peu béats : on est tellement civilisés. Plus tard, les uns iront biner la terre d’un jardin de quartier tandis que les autres partiront faire de la poterie, du zen ou un film d’animation. On communie dans le juste sentiment de former une nouvelle humanité, la plus sage, la plus raffinée, la dernière. Et on a raison. Apple et la décroissance s’entendent curieusement sur la civilisation du futur. L’idée de retour à l’économie d’antan des uns est le brouillard opportun derrière leqlequel s’avance l’idée de grand bond en avant technologique des autres. Car dans l’Histoire, les retours n’existent pas. L’exhortation à revenir au passé n’exprime jamais qu’une des formes de conscience de son temps, et rarement la moins moderne. La décroissance n’est pas par hasard la bannière des publicitaires dissidents du magazine Casseurs de pub. Les inventeurs de la croissance zéro – le club de Rome en 1972 – étaient eux-mêmes un groupe d’industriels et de fonctionnaires qui s’appuyaient sur un rapport des cybernéticiens du MIT.”

et voici montré en bouquet final la funeste collusion entre l’économie et la décroissance :

“[…] À cette nouvelle humanité correspond une nouvelle économie, qui voudrait n’être plus une sphère séparée de l’existence mais son tissu, qui voudrait être la matière des rapports humains ; une nouvelle définition du travail comme travail sur soi, et du Capital comme capital humain ; une nouvelle idée de la production comme production de biens relationnels, et de la consommation comme consommation de situations ; et surtout une nouvelle idée de la valeur qui embrasserait toutes les qualités des êtres. Cette « bioéconomie » en gestation conçoit la planète comme un système fermé à gérer, et prétend poser les bases d’une science qui intégrerait tous les paramètres de la vie. Une le bon temps des indices trompeurs où l’on prétendait mesurer le bonheur du peuple à la croissance du PIB, mais où au moins personne n’y croyait. « Revaloriser les aspects non économiques de la vie » est un mot d’ordre de la décroissance en même temps que le programme de réforme du Capital. Éco-villages, caméras de vidéosurveillance, spiritualité, biotechnologies et convivialité appartiennent au même « paradigme civilisationnel » en formation, celui de l’économie totale engendrée depuis la base. Sa matrice intellectuelle n’est autre que la cybernétique, la science des systèmes, c’est-à-dire de leur contrôle. Pour imposer définitivement l’économie, son éthique du travail et de l’avarice, il avait fallu au cours du XVIIe siècle interner et éliminer toute la faune des oisifs, des mendiants, des sorcières, des fous, des jouisseurs et autres pauvres sans aveu, toute une humanité qui démentait par sa seule existence l’ordre de l’intérêt et de la continence. La nouvelle économie ne s’imposera pas sans une semblable sélection des sujets et des zones aptes à la mutation. Le chaos tant annoncé sera l’occasion de ce tri, ou notre victoire sur ce détestable projet.”

Sans valeur marchande : https://debord-encore.blogspot(...).html

La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf
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jules_albert a écrit :

là j'ai fait une belle trouvaille


Ah oui c'est captivant dis donc, du jamais vu...
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jules_albert a écrit :
WellRespectedM a écrit :
jules_albert a écrit :

là j'ai fait une belle trouvaille


Ah oui c'est captivant dis donc, du jamais vu...

ça fait toujours chic de jouer les blasés surtout dans les matières où l'on n'y connaît rien.


Non disons que je me suis limité à lire le passage en gras (a priori celui à retenir selon toi donc) et je tombe sur quoi ? La bonne vieille posture rhétorique qui vise à désigner un coupable crétin, irresponsable et terreau de l'immobilisme.

Pardonne-moi donc si cette seule lecture ne me bouleverse pas...

Sur ce je te laisse faire mumuse...
Redstein
Oui, oui, surtout ne pas perturber Julot dans ses rêves de sang
'Human beings. You always manage to find the boring alternative, don't you?'


http://fermons-les-abattoirs.org

- Quand Redstein montre l'abattoir, l'imbécile regarde Redstein - (©Masha)
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jules_albert a écrit :
WellRespectedM a écrit :
jules_albert a écrit :

là j'ai fait une belle trouvaille


Ah oui c'est captivant dis donc, du jamais vu...

ça fait toujours chic de jouer les blasés surtout dans les matières où l'on n'y connaît rien.


Bah c'est un livre ultra connu "l'insurrection qui vient"...

Sinon Georghiu, j'avoue que je ne l'ai pas lu et ça me tente pas.
Il dénonce peut être avec bcp de talent littéraire une société humaine déshumanisée et l'approche catégorielle, mais il est dommage qu'il n'ait pas eu cette "révélation morale" avant le 8 mai 45, quand, par exemple, il était sympathisant nazi,correspondant de guerre pour la Wermacht pendant Barbarossa ou quand il représentait Antonescu a Zagreb auprès du regime de Pavelic a partir de 42.
Il se demandait alors pourquoi on n'exterminait pas directement par balles les juifs que les allemands sortaient des villes soviétiques conquises justement pour que les Einsatzgruppen puissent les exterminer après leur avoir fait creuser leurs propres tombes.
Enfin....

En ce moment sur backstage...