Je suis en train de lire l'oeuvre du poète Catulle (Catullus, pas Mendès) et je dois dire que j'aime beaucoup. C'est un des premiers, si ce n'est le premier poète lyrique latin (premier siècle avant J-C). Ce sont surtout des poèmes d'amour, alors que d'autres sont des lettres à des amis, ou encore des invectives.
Poème n°7 :
QUAERIS, quot mihi basiationes
tuae, Lesbia, sint satis superque.
quam magnus numerus Libyssae harenae
lasarpiciferis iacet Cyrenis
oraclum Iovis inter aestuosi
et Batti veteris sacrum sepulcrum;
aut quam sidera multa, cum tacet nox,
furtivos hominum vident amores:
tam te basia multa basiare
vesano satis et super Catullo est,
quae nec pernumerare curiosi
possint nec mala fascinare lingua.
Tu me demandes combien de tes baisers il faudrait, Lesbie, pour que j'en aie assez et plus qu'assez ? Autant de grains de sable en Libye couvrent le sol parfumé de Cyrène, entre l'oracle de Jupiter brûlant et le tombeau desséché de l'antique Battus ; autant d'astres, dans le silence nocturne, voient les furtives amours des mortels, qu'il faudrait à ton fou de Catulle de baisers de ta bouche pour en avoir assez et plus qu'assez. Ah ! puisse leur nombre échapper au calcul des curieux et aux charmes de la méchante langue !
A l'époque, être amoureux d'une femme, et encore pire, exposer cet amour au grand jour était considéré comme dégradant et humiliant. Aujourd'hui on dirait que sa fait pédale.
Ce qui est drôle c'est que Catulle répond à ces critiques, dans ses poèmes, qui sont tellement vulgaires qu'ils sont pas été traduit avant les années 1970 :
Poème n°16 :
PEDICABO ego vos et irrumabo,
Aureli pathice et cinaede Furi,
qui me ex versiculis meis putastis,
quod sunt molliculi, parum pudicum.
nam castum esse decet pium poetam
ipsum, versiculos nihil necesse est;
qui tum denique habent salem ac leporem,
si sunt molliculi ac parum pudici,
et quod pruriat incitare possunt,
non dico pueris, sed his pilosis
qui duros nequeunt movere lumbos.
vos, quod milia multa basiorum
legistis, male me marem putatis?
pedicabo ego vos et irrumabo.
Je vous enculerai et vous me sucerez ,
Aurélius le suceur et Furius l'enculé,
Vous qui jugez mal de moi pour mes petits vers,
A cause qu'ils sont un peu libres, et manquent de pudeur.
Sans doute le pieux poète doit être juste dans sa vie :
Dans des vers, ce n'est pas nécessaire ;
Car enfin ils n'ont sel ni charme
Que s'ils sont un peu libres, s'ils manquent de pudeur,
Et s'ils peuvent exciter le désir,
Je ne dis pas chez les jeunes gars, mais chez les vieillards velus
Qui ne peuvent plus mouvoir leurs reins engourdis.
Parce que vous avez lu ces vers où je parle de milliers de baisers,
Me croyez-vous incapable d'être mâle?
Je vous enculerai et je vous giclerai dans la gueule.
Voilà, ce n'est pas parce qu'on est sensible et amoureux qu'on ne possède pas une solide paire de couilles
"J'aime pas trop les voleurs et les fils de pute"