Zoob a écrit :
j'ai rereregardé :
- barbaque
- le grand soir
tjrs aussi fun
Tiens, à propos de grand soir, il faut toujours garder à l'esprit le grand film orwellien de Ken Loach, "Land and Freedom", pour rappeler aux bourgeois de gauche d'aujourd'hui que les ouvriers de 1936 ne se battaient pas pour la République, mais pour la Révolution. La République mythifiée par la "gauche" paraît aujourd'hui bien ridicule en comparaison de la magnifique tentative révolutionnaire du prolétariat de l'époque.
Au début, l'initiative a été prise par les ouvriers et les paysans de toutes tendances, qui ont occupé les terres et les usines avec l'intention de les collectiviser. Le gouvernement de Giral était dépassé. La Colonne de Fer n'était qu'un élément parmi d'autres de cette énorme vague révolutionnaire. Partout où passe la Colonne, elle tente de donner encore plus de force à la Révolution. Le peuple libéré répond en s'organisant et en lui envoyant des vêtements, de la nourriture et de l'argent. La rapidité et l'ampleur de ce processus révolutionnaire effrayaient l'État, car un tel bagage l'empêchait de renverser le pacte de non-intervention entre les puissances. Le seul moyen d'arrêter la Révolution était de faire entrer la CNT dans le gouvernement républicain. Il s'agira alors d'incorporer les milices révolutionnaires à l'armée régulière en les transformant en brigades d'une armée "populaire" dont la direction passerait des mains du prolétariat à celles de l'Etat, belle entourloupe. Le prolétariat serait ainsi neutralisé et désarmé. Les chefs de la CNT (pour assurer leur futur de bureaucrates) se laissèrent amadouer par la bourgeoisie républicaine et acceptèrent d'entrer au gouvernement, trahissant ainsi les bases prolétariennes. C'est cette soumission aux ennemis de l'intérieur que raconte le film de Loach, car la Révolution n'a pas été vaincue par Franco mais par la République de Negrín avec l'aide des staliniens.
De nos jours, les historiens et les journalistes détestent par-dessus tout le livre le plus objectif sur la guerre civile espagnole : "La Guerre d'Espagne. Révolution et contre-révolution" de Burnett Bolloten (publié par Agone). Et c'est précisément ce livre qui dessine la Colonne de Fer avec des traits révolutionnaires. Le livre met en avant pour la première fois l'histoire du prisonnier de San Miguel de los Reyes si souvent reproduite par la suite ("Protestation devant les libertaires du présent et du futur sur les capitulations de 1937").
Les journalistes et les historiens préfèrent désinformer prolongeant le travail des juges-bourreaux du franquisme. Il suffit de regarder ceux qui répètent aujourd'hui le refrain diffamatoire entonné jadis par la bourgeoisie républicaine, les franquistes et l'Église : néo-fascistes, moralisateurs, réactionnaires, conservateurs, post-staliniens... des gens d'ordre, idolâtres de l'autorité, qui haïssent de toutes leurs forces les changements radicaux. Le mensonge est leur arme, autant que la vérité est l'arme de la Révolution.