Blow Up a écrit :
Toujours pas capté le rapport entre cette économie de marché un peu flippante du diplôme universitaire mondialisé et la précarité étudiante.
Les étudiants ont la dalle, il leur faut de l'orientation et de la communication. Les diplômes ne valent rien donc on va confier à Amazon et Blackrock la direction pédagogique des filières.
On en revient au système de valorisation des capacités. Un doctora d'anthropologue ne vaut rien, par contre un MBA d'ingénierie financière dans une business school pour neuneus c'est le top, mon fils à papa s'est fait jeter de sa première années de médecine, on va l'envoyer à Budapest etc...
Le classement de Shangai, c'est pas Amazon ou Blackrock... ça vaut ce que ça vaut, mais pour les étudiants internationaux, c'est un repère qui compte. Pas pour rien que les Universités s'organisent pour capter les talents internationaux pour faire vivre leurs labos.
Un doctorat d'anthropologie, ben, c'est comme tout, tu es brillant, tu as un poste de chargé de recherche au CNRS, tu fais partie de l'équipe B, tu auras peut-être un poste de maître de conf dans une petite université de province, et sinon, tu auras eu le plaisir de rédiger des articles pour faire vivre le petit labo dont tu faisais parti de l'équipe. Ils t'en resteront reconnaissant et penseront à toi quand il y aura des vacations à faire.
Pour connaître une chercheuse en astronomie, quand je lui pose la question des débouchés de ses étudiants, elle me dit :
- débouché dans l'astronomie très faible, il doit y avoir 1 ou 2 thèses par an et de temps à autre, un des thésards qui passe maître de conf.
- par contre tous ses étudiants font de superbes carrières dans la finance et le big-data, comme c'est des spécialistes de l'analyse automatisée d'un grand nombre d'images ou de signaux, s'ils sortent du Master sans avoir la possibilité de poursuivre en thèse, ils gagneront bien plus en sortie dans le big-data qu'en tant qu'enseignant chercheur
C'est fou qu'on accepte que dans la musique / sport / art du spectacle, il y a du top level qui font carrière de leur passion, et d'autres, qui sont obligés de passer à autre chose sans que cela soit forcément dégradant ou dévalorisant...