wil78 a écrit :
Non non je ne parle pas que de toi, la tendance est suffisamment importante pour justifier un sujet pluriel.
Ok, j'ai répondu comme si, ça donne des éléments pour justifier ma position c'est déjà pas mal.
Citation:
Je n'ai pas d'analyse de la situation, en tous cas rien d'aussi définitif que celles qui sont souvent exposées.
Les statistiques et autres faits "incontestables" sont je pense largement discutables. Massifier l'enseignement, tenter d'élever un peuple, se fait fatalement au détriment du niveau moyen (en effet les meilleurs survivent dans tous les systèmes, du moins au plus sélectif). Faut il pour autant renoncer à cette noble ambition?
J'aimerais bien justement que quelqu'un de l'intérieur du système me dise en quoi ces statistiques sont contestables. Le fait que de plus en plus d'élèves arrivent au collège sans savoir lire par exemple? Tu dois le vérifier tous les jours en tant que prof non? Ce qui m'a séduit dans l'argumentaire de Brighelli, c'est qu'il montre très brillamment que la massification s'est faite au détriment du niveau moyen non pas parce que c'est uen fatalité, mais parce que la méthode n'était pas adaptée au but fixé. A budget donné, je suis d'accord avec toi: le niveau va baisser. Mais pourquoi ne pas avoir plus d'ambition que cela pour ces élèves? Pourquoi tant de disparités entre les lycées? Pourquoi l'ascenseur social est il bloqué? Pourquoi si peu de considération pour l'éducation en France?
Citation:
Dans le même temps, peut on faire croire que tout le monde doit réussir?
Où est le juste milieu? beaucoup pensent savoir où il se trouve apparemment. Je n'en sais rien.
Je n'en sais rien non plus, ce serait drôlement prétentieux de fixer un juste milieu dans l'absolu. Mais en regardant d'où on est parti, et où on est arrivé, je pense quand même qu'on peut tirer quelques enseignements utiles tu crois pas?
Citation:
Finalement peux tu sincèrement fustiger un système qui t'a permis d'occuper la situation qui est la tienne là où 40 ans auparavant tu serais devenu chaudronnier?
Imagine que pour d'autres, ceux par exemple que tu estimes en echec, le schema est le même.
C'est un peu différent: mon père a simplement été victime d'une discrimination qui se pratiquait couramment à l'époque où il était au collège. Et qui existe toujours, sous une autre forme plus pernicieuse. Ce n'est pas l'allègement des programmes qui m'a permis de devenir ce que je suis, c'est plus un changement de mentalité et des parents qui comprenaient quelque chose au système scolaire Français: cette chance, peu d'enfants de "primo migrants" l'avaient, malheureusement.
Citation:
Quant aux profs, entre le moment où ils quittent le statut d'étudiant et celui où ils deviennent enseignants, quelle magie! Ils se plaignent sans cesse du niveau de leurs élèves et rejoignent ainsi parfois leurs propres maîtres qui se plaignaient eux aussi etc.
Ils oublient souvent qu'ils n'étaient pas si bons que cela et deviennent particulièrement intolérants. Je précise que ce sont ceux des collègues qui ont le moins le sourire, les relations les plus tendues avec les élèves et globalement qui se plaignent à longueur de journée (Pourquoi ne pas changer de métier d'ailleurs?).
Bien sûr j'exagère. Mais je force le trait à la mesure des propos hâtifs de ceux qui annoncent la catastrophe prochaine.
Tu as raison, c'est assez difficile de se fier à l'avis de quelques professeurs, tout simplement aussi parce que leur niveau de recrutement a peut être changé en 40 ans...
C'est pour cette raison qu'il faut plutôt aller chercher des indicateurs fiables du niveau des élèves. Celui qui mesure la maitrise de la lecture à un moment donné de la scolarité me paraît en être un.
Citation:
On peut aussi parler des programmes (mais ça va être long) alors juste une question: pensez vous réellement que les ambitieux programmes des années 75-80 ont été compris par les élèves de l'époque?
Personnellement, si tu peux développer dans le topic sur l'éducation, ça m'intéresse même si c'est long. Pour te répondre sur les programmes de 75/80, clairement pas. Mais peut être n'était il pas nécessaire de supprimer 800h de Français dans la scolarité sous prétexte que l'enseignement de toutes les autres matières est en Français par exemple. Brighelli dit d'ailleurs que le système scolaire il y a 30 ou 40 ans laissait pas mal d'élèves sur la touche. Mais il avait le mérite de permettre à ceux qui s'en sortaient de vraiment s'élever dans la société. Ce qui n'est plus possible sauf exception trop rare aujourd'hui. Enfin comme tu le dis, c'est un looooooooong débat, mais je trouve ça passionnant alors on peut continuer sur le topic éducation pour pas trop polluer celui là avec ce thème particulier.
If you think life's a vending machine, where you put in virtue
And you get out happiness, then you're probably gonna be disappointed.
marseillet: ben,oui.j'assume complètement mon status de parasite de la société.
et comme les français ont choisi de faire dans le social,c'est pas demain que je vais prendre le chemin de la boite!!!!!