J'ai attendu presque 600 pages avant de poster, alors du coup, veuillez m’excuser, mais je vais faire long.
Y’en a qui ont bien de la chance de savoir pour qui ils vont voter dimanche. 3 options en ce qui me concerne :
A gauche : Royal-Hollande, candidate d’un parti fourre-tout
J'ai longtemps cru être de gauche.
Mais que je vois les navets qu'on a au PS, je suis navré. J’espère un jour retrouver la fierté de me sentir de gauche.
Le PS ressemble plus à un conglomérat de chapelles, si Hollande a parfaitement réussi à faire l’union politique, l’union idéologique, elle peut attendre.
Dans ces conditions, je vois mal quelle synthèse gouvernementale Royal pourra en tirer si elle est élue.
Et surtout, je ne pense pas qu’une victoire politique nous aidera à observer la mû tant attendu du Parti Socialiste vers un parti social-démocrate responsable.
Celle qui a été faite par nos voisins européens : Schröder, Zapatero, Sócrates, Prodi, Blair ( ?)… Et nous, faut encore qu’on traîne des boulets, qui s’acharnent à vouloir ménager la chèvre et le chou.
Il s’en est fallu de peu, finalement. Un Jospin ou un DSK et je votais socialo.
Je (re)bondis quand certains, se revendiquant fièrement de gauche, transpire cet état béat, condescendant et moralisateur d’être du côté des gentils.
Faisant culpabiliser les « électeurs de gauche » en passe de sombrer du « côté obscur de La Force » en votant Sarko ou, au pire, Bayrou.
Bien sûr, on pourrait retourner le compliment aux électeurs de droite qui se situent systématiquement du côté de réalistes et donc du côté des intellectuels.
Grotesque…
Cette fierté des gens de gauche d’être du côté du bien…Bah oui, c’est bien connu, le cœur est à gauche !
Cette condescendance des gens de droite d’être du côté des réalistes…Eh oui, tout le monde le sait, l’intelligence c’est dans le cerveau droit !
Y’en a marre à la fin de ce manichéisme !
Méchants libéraux-capitaliste-patrons-à la solde du grand capital…
…contre gentils prolo-irresponsables-fainéants-syndicalistes-assistés
Toujours la même rengaine…Z’en avez pas marre à la fin ? Moi, si. Et très beaucoup, même.
Je voudrais bien vous épargner le couplet sur « il faut déplacer les clivages politiques », sur le fait qu’il y a des gens très bien à gauche, au centre et à droite, mais je m’y sens obligé.
La désillusion d’une partie de l’électorat de gauche, se fait essentiellement à l’encontre de ceux qui sont censés la représenter.
D’autres nous accusent de retourner notre cuti, d’abandonner le bateau, de lâcher ceux qui se sont battus pour les congés payés, la Sécu, le RMI, les allocations, les retraites…
Attention, je préviens que je vais tenir un discours qui va en choquer plus d’un, puisqu’il ressemble drôlement à un discours libéral, bien de droite. Mais j’assume.
Les acquis sociaux. Et le fameux « on ne touche pas aux acquis sociaux », qui va avec.
Il y a bien longtemps, dans galaxie très lointaine…
De valeureux guerriers se sont battus pour de nobles causes, pour une société plus juste.
Et ils ont obtenu chèrement gain de cause pour que leurs enfants en profitent.
Pour nous, leurs enfants, nés avec la Sécu, l’école égalitaire ( ?) gratuite, l’assurance chômage, le RMI, les allocations, les retraites… quoi de plus naturel que de ce battre pour les conserver ?
C’est là, que je pense qu’on se goure d’époque et de combat.
Les temps ont changé et ça saute aux yeux de tous. La mondialisation, le chômage, la croissance faible, l’allongement de la durée de vie qui augmenta de façon dramatique le ratio retraités/travailleurs (pensions/cotisants)…
Tous ça, ça ébranle terriblement notre système si beau et si juste. Et ceux sont nos voisins qui nous le disent, parce eux, ils ont aménagés le leur.
La plupart des acquis sociaux ont été acquis à une époque économique bénie, où plein-emploi (voire pénurie de main d’œuvre et donc appel ç l’immigration) et croissance (à 2 chiffres parfois !) étaient naturels. Tout était à (re)bâtir. Tout était porteur d’espoir.
Bien sûr qu’on voudrait tous garder tous ces acquis sociaux. Bien sûr qu’on voudrait tous un alignement par le haut.
Faut aussi être sérieux 2 minutes. Comment qu’on fait pour payer tout ça ?
On fait marcher la planche à billet ? On peut même pas, elle n’est pas à nous.
Si un acquis social, même le plus bon qui soit, met en danger économique toute la société, nous avons le devoir moral d’accepter sa remise en cause.
Le plus frappant pour moi étant les régimes spéciaux.
Je suis bien placé pour en parler, je suis le fruit de 2 fonctionnaires, et 2 de ma fratrie ont repris le flambeau.
Mon père, après une belle carrière dans les RG a pris sa retraite à (tenez-vous bien) à peine 51 ans.
Grâce à un régime spécial de retraite avantageux ajoutée à un jeu subtil d’annuités doubles passées en Outre-Mer, il aura travaillé, en tout et pour tout, un peu plus de 31 ans.
Le père de ma femme, lui, est artisan plombier-électricien-chauffagiste. Il a commencé à bosser à 14 ans comme apprenti et vient d’apprendre il y a peu, que bien qu’il ait fait largement plus ses 40 ans, il devrait bosser jusqu’à 60 ans, en dépit de graves problèmes de dos.
S’il décide d’aller jusqu’au bout, il aura bossé 46 ans. 15 ans de plus que mon père fonctionnaire.
Invoquer la « pénibilité » du travail est une malhonnêteté intellectuelle.
Il y a des travaux éminemment pénibles dans le domaine privé, au même titre que dans le public.
Alors de quel droit défend-on ces acquis sociaux là ?
Parce qu’ils devraient être la norme ?
OK. Dans un monde parfait, on devrait tous se battre pour que seul subsiste le cas de mon père.
On n’est pas dans un monde parfait. La France ne créé pas assez de richesses pour offrir des « régimes spéciaux » à tous ses citoyens.
Pire, le nombre de bénéficiaires de ces régimes est tellement important, qu’il remet en cause tout le système des retraites. Il n’y a pas de miracle, un actif ne peut pas financer 2 retraites.
Un peu de réalisme économique.
Une génération aurait pu (du ?) anticiper. Celles qui a conquis les acquis sociaux justement.
Elle en avait le moyen, le ratio retraités/actifs était à l’inverse de celui de maintenant.
Maintenant, c’est à nous de d’être responsables.
Je suis de ceux qui pensent que des acquis sociaux peuvent devenir injustes :
Parce qu’ils ont été fixés en contrepartie à une époque où la pénibilité du travail l’exigeait, mais l’évolution positive des conditions de travail ne justifie plus leur maintien.
Parce qu’ils ne bénéficient qu’à des catégories bien particulière de personnes.
Parce que leur maintien mais en péril économique tout le système en place.
Le problème des retraites n’est toujours pas résolu en France, là où la plupart de nos voisins européens ont bien avancés, sans que la rue les en empêche.
Je pense qu’il faut s’attaquer d’urgence à ces régimes spéciaux qui sont un anachronisme flagrant et une profonde injustice pour tous les gens du privé à qui ont dit qu’une année travaillée pour eux vaut moins qu’une année travaillée par un fonctionnaire.
Je pense que la gauche n’en a pas le courage, et que de part son électorat traditionnel, elle n’en a pas les moyens.
Je vais m’attarder, même si mon discours risque d’être long et pompeux, mais encore une fois, on doit bien sentir que si on assiste à ce basculement d’une partie de l’électorat de gauche vers la droite c’est aussi parce que l’offre est en inadéquation avec la demande.
Pour ceux qui ont reçu les professions de foi, c’est quelque chose celle de Ségolène.
Un post-it, un mémo, un catalogue.
Depuis le début de la campagne, on assiste à un grand déballage de grandes formules bien trouvées, de grandes phrases toutes faites et vides de sens, des private-jokes entendues…
Et des « faut qu’on » et des « y’a qu’à » à n’en plus finir…
Sur le comment on applique toute cette somme de bonnes idées, bah pas grand-chose.
Le problème c’est qu’on ne peut pas voter que sur des idées.
Sinon, on voterait tous extrême gauche ou écolo.
On ne vit pas dans un monde parfait.
Il faut arrêter de penser que L’Elysée et Matignon ont tout pouvoir sur la nation. La marge de manœuvre des politiques est mince, très mince.
C’est à gauche, à l’extrême gauche que les idées sont les plus belles.
Mais on ne vit pas à Disneyland, et ce n’est pas parce que une idée est belle et juste, qu’elle n’est pas pour autant dangereuse.
A ce titre, les programmes et les professions de foi des candidats d’extrême gauche me font sourire. Sourire jaune foncé tirant au rouge, en fait. Bien sûr qu’ils ont raison sur le fond, bien sûr que leurs combats sont justes et nobles.
Mais ces gens-là, au-delà du fait qu’ils n’ont jamais dirigés quoi que se soit, sont essentiellement des forces d’opposition. Quand ils passent de l’autre côté, c’est là que ça se gâte en général. Leurs propositions sont soient totalement inapplicables, farfelues ou ridicules, quand elles n’agressent pas tout simplement l’intelligence.
Attention, il est important qu’ils soient (bien) représentés sur l’échiquier politique, parce qu’ils peuvent permettre, à leur niveau, de donner un coup de barre à gauche, ce sont des contre-pouvoir nécessaires. Mais ce n’est pas à eux que je veux, je peux confier les rennes de la nation.
Faut aussi des pragmatiques. Et là, je trouve que notre « petit Nicolas » est de loin, pour moi, le plus efficace. Je trouve que son projet, notamment d’un point de vue économique, tient bien la route.
Au centre : Bayrou, c’est pas un peu léger, ça ?
J'ai fais pas mal de tests politiques sur Internet, du style tu réponds à des questions d’ordre général et je te dis pour qui tu devrais voter : à chaque fois, je ressors avec Bayrou.
Déjà, et là c’est purement arbitraire et personnel, physique si vous voulez. Il y a un truc qui cloche d’entrée, pour moi : sa tronche et sa voix (qui vont de paire c’est déjà ça). Bayrou, il peut pas jouer au méchant. Une voix de gamin, à son âge, c’est rare. Ce qui fait que, même quand il dit un truc avec de l’aplomb, ça ne passe pas. Pis, le chef, en général c’est plutôt pas un rigolo en général.
Pis, le Président, c’est quand même le Grand Chef, non ?
Mitterrand, ça dégageait sévère en terme de charisme.
Chirac, même si je peux pas porter haut dans mon cœur le personnage, faut admettre que lui aussi il dégage quelque chose.
On n’est pas dans le domaine de l’objectif, du rationnel ou du réfléchi, mais au final, je trouve que Bayrou, il n’a vraiment pas la gueule de l’emploi.
Sur le fond, je me sens plus proche des idées de Bayrou que tout autre, mais je doute sérieusement de sa capacité à diriger un pays sur un mode d’union nationale dans un pays où la tradition de la coalition n’existe pas.
A droite : Sarkozy, l'homme aux 2 visages
La stature du chef d’état ?
Le seul, qui, pour moi, qui a ce « statut d’homme d’état », c’est Sarkozy. (Merci de ne pas taper). Du coup, pendant longtemps, j’ai cru que j’allais voter Sarko.
Je m’insurge violemment contre les Sarko = facho, de la même façon que pour les CRS = SS.
Je reconnais une qualité essentielle à Sarko que je ne retrouve chez aucun autre candidat : une volonté et une énergie de bouger les choses.
Pendant des années, on a ignoré les problèmes. Sarko a mis les pieds dans le plat et les mains dans la merde. Pour nettoyer cette merde (au Karcher s’il le faut), faut pas avoir peur de se salir, et ça, au moins, on ne peut pas le lui reprocher. Sarko a donc mis les mains dans le caca et a éclaboussé tout le monde (je pense notamment aux émeutes de banlieues).
Ça a eu un seul mérite : reposer le problème, reposer le débat, le discuter, le polémiquer... Tout ça, c’est le préalable nécessaire pour essayer de le traiter...
Si ce n'est le résoudre. Par c’est là que je suis moins convaincu. Sur sa capacité à résoudre les problèmes, surtout celui qui lui tient à coeur : l’insécurité. Je ne trouve pas que son bilan parle pour lui.
Sarko, l'excité
Il y a plusieurs points qui me font un tantinet reculer :
Une conception « innéiste » de la société :
Où Sarkozy déclare qu'il s’« incline (...) à penser qu'on naît pédophile, et c'est d'ailleurs un problème que nous ne sachions soigner cette pathologie. Il y a mille deux cents ou mille trois cents jeunes qui se suicident en France chaque année, ce n'est pas parce que leurs parents s'en sont mal occupés ! Mais parce que, génétiquement, ils avaient une fragilité, une douleur préalable. Prenez les fumeurs : certains développent un cancer, d'autres non. Les premiers ont une faiblesse physiologique héréditaire. Les circonstances ne font pas tout, la part de l'inné est immense. »
A travers d’improbables amalgames, qui le fait passer d'une question qui concerne la pédophilie en tant que pathologie qu'on ne sait soigner, au cancer des fumeurs, tout en ayant fait un crochet par le taux de suicide chez les jeunes, Sarkozy traite des problématiques complexes en mode « J'ai réponse à tout » en moins d'une phrase et demi et autant de formules lapidaires et définitives…
Après la polémique inévitable qui en a suivi et le tollé légitime des scientifiques, a-t-il nuancé son propos, douté une demi seconde, s'est-il informé ?
Le problème, pour moi, c’est que cette déclaration, ce dérapage médiatique, n’est pas sans précédant. Il a déjà eu polémique sur un sujet similaire :
Il y un an, je crois, Nicolas Sarkozy a initié un projet de loi sur la prévention de la délinquance. Parmi les points-clés de ce projet, il a insisté pour que « soient détectés dès le plus jeune âge d'éventuels troubles du comportement ».
Sarkozy prônait, notamment, une détection très précoce des « troubles comportementaux » chez l’enfant, censés annoncer un parcours vers la délinquance.
Déterminisme génétique ?
Déterminisme?
On naît pédophile, délinquant, adolescent suicidaire...
Quelle place à l’éducation, quelle place pour la prévention ?
Le pire étant qu’il reprend à son compte (sans le savoir ?) des théories extrêmement minoritaires et violemment contestés de quelques scientifiques d'extrême droite.
Dans un tel monde, il suffit de dépister puis de réprimer, afin d'empêcher de nuire ceux qui sont prédestinés à nuire. Inutile non plus, dans un tel monde, de s'interroger sur les origines de la délinquance, d'y chercher des causes exogènes, sociales, économiques, culturelles, par exemple.
S'il y a un déterminisme génétique de la délinquance, inutile d'une part de chercher à empêcher un enfant de sombrer dans la délinquance, inutile d'autre part de chercher à l'en sortir une fois qu'il a sombré : ni prévention, ni réhabilitation. Il ne suffit que de réprimer.
La répression, depuis qu’il est aux affaires place Beauvau, Sarkozy la met en avant, en use et abuse.
C’est ça qui m’ennuie.
Quand il critique vivement, le travail social du policier dans les quartiers, je pense qu’il se plante. On se rappelle lors d’une visite à Toulouse qu’il avait « remis à sa place » un îlotier qui lui présentait un tournoi de football organisé avec les jeunes du quartier : "Vous n'êtes pas des travailleurs sociaux, les citoyens attendent d'abord de vous que vous arrêtiez les délinquants. La police de proximité est là pour prévenir mais si elle est faite au détriment du travail d'investigation et d'interpellation, elle ne sert à rien..."
On est tous d’accord pour dire qu’il en faut de la répression.
Parce qu’elle est nécessaire pour réduire le sentiment d’impunité des délinquants, parce que la Justice ne fait pas (ne peut pas faire ?) son boulot et du coup, ne « récompense » pas le travail fait par la Police.
Oui, mais, rencontrer les « jeunes », ça peut aussi permettre de lutter durablement contre la délinquance, non ?
Le risque d’atteinte aux libertés individuelles :
Les RAF
En octobre 2003, Sarkozy a demandé aux préfets de « mobiliser les services de l'État » afin d'obtenir un doublement du nombre de reconduites à la frontière par rapport à 2002, avec pour conséquences des « arrestations massives » et non nominatives.
Or, dans la procédure de reconduite à la frontière est exclue le principe de présomption d'innocence. Ce qui me choque, c’est cette volonté manifeste (comme dirait François) de « faire du chiffre » avec des individus, dont les histoires, les parcours, les raisons, les problèmes, les espoirs… sont tous très différents.
Extension du fichage génétique (ADN)
La loi sur la sécurité intérieure initiée par Sarkozy en 2003 a étendu le fichage ADN (instauré en 1998 et limité à l'origine aux délinquants sexuels) à toute personne soupçonnée d'un quelconque délit (sauf délit d'initié ou financier), est laissée au libre choix des policiers et des gendarmes, sans que les preuves de culpabilité ne soient obligatoirement établies. Les contrevenants risquent jusqu'à 15 000 euros d'amende et 1 an de prison.
Les parallèles ambigus avec l’extrême-droite :
Relation avec les électeurs du Front National
Décembre 1998, Nicolas Sarkozy indiquait au Figaro :
« Si des électeurs ou des militants du FN souhaitent se détourner de cette formation pour nous rejoindre, nous les accepterons. Je parle des militants et sympathisants. Pour le reste, nous verrons l'évolution des choses. L'opposition doit poursuivre son travail de reconquête, loin de ce qui se passe au FN, qui est une caricature de démocratie. ». Il déclare aussi s'adresser explicitement aux électeurs du FN, et déclare qu'il veut « les chercher un par un ».
Le livre de Nicolas Sarkozy, Témoignage, a été préfacé, dans sa version italienne par Gianfranco Fini président du parti politique italien Alliance nationale (parti issu du MSI parti issu du néo-fascisme italien mais ayant pris ses distances avec cette idéologie depuis 1995. Le précédent livre de Nicolas Sarkozy, La République, les religions, l'espérance, était lui aussi préfacé par cette même personne dans la version italienne, le quotidien italien Panorama indiquant même une amitié entre les deux hommes.
Reprise de points du programme du Front national
Plusieurs points du programme du Front national ont déjà été appliqués ou renforcés par Nicolas Sarkozy lors de ses mandats ministériels :
Coopération étroite entre la police et la Justice,
Facilitation des contrôles d'identité,
Instauration d'une période probatoire pour tous les mariages mixtes et
Expulsion effective des immigrés clandestins.
Voilà, je ne suis toujours pas plus avancé pour dimanche.
Ce qui est sûr, c’est que ça ne sera ni un vote d’adhésion, ni un vote convaincu, ni un vote enthousiaste, mais le choix du moins pire.
Someday girl
I don't know when
We're gonna get to that place
Where we really want to go
And we'll walk in the sun
But till then
Tramps like us
Baby we were born to run!