La gauche traite les musulmans comme des singes incapables de se hisser au niveau des autres
Dans son émission hebdomadaire en ligne « Box of Islam »
du 25 mars 2019, l’intellectuel égypto-allemand Hamed Abdel-Samad s’est livré à une critique de la gauche européenne politiquement correcte affirmant que si, au cours de son histoire, la gauche a toujours défendu les opprimés, s’agissant de l’islam elle « se transforme en droite conservatrice »
et se révèle raciste par son manque d’exigences, comme si les musulmans ne pouvaient faire aussi bien que les autres.
Extraits :
Hamed Abdel Samad : Quand vous dites qu’il y a des problèmes dans les quartiers d’immigrés, la [gauche] répond : «
Ne parlez pas des immigrés. Ce sont les victimes de l’Occident. » Mon ami, les [immigrés] s’entretuent. Leurs quartiers sont devenus effroyables. Non, vous ne pouvez pas critiquer les immigrés, sinon vous êtes étiqueté raciste et islamophobe. Ils ont emprunté le terme «
islamophobie » aux Frères musulmans d’Occident, et ils parlent d’islamophobie tout le temps. […]
Au Danemark, quand un enfant musulman va à l’école avec des bleus au visage ou au cou, personne ne dit rien. Ils le laissent tranquille. Mais s’ils voient des bleus sur un gamin danois blanc, ils le signalent à la police et aux services sociaux, pour qu’ils viennent enquêter sur sa famille.
Mais quand ce sont des musulmans qui battent leurs enfants, c’est perçu comme faisant partie de leur culture. C’est une approche ignoble de la part de la gauche.
J’appelle cela le «
racisme par manque d’exigences ».
Ils regardent un musulman et disent : il ne nous ressemblera jamais ; on ne peut pas lui demander de défendre les droits de l’Homme, d’accepter les critiques ou les points de vue divergents.
Ils considèrent les musulmans comme des barbares sauvages.
Je dis à mes frères musulmans : ne vous réjouissez pas que ces gens vous défendent. Ils vous regardent de haut. Il est vrai que moi-même, je vous critique, vous et votre religion, mais je vous respecte, vous et votre intellect. Je veux que votre situation s’améliore et que vous exerciez vos droits.
Je ne veux pas que vous vous contentiez d’être tapotés sur l’épaule. […]
La gauche qui vous aide en Occident se moque de vous. Ils ont un complexe psychologique vis-à-vis de leurs pays occidentaux. Ils haïssent le capitalisme. Ils haïssent l’Amérique. Ils haïssent l’Occident. Ils considèrent l’Occident comme la pire chose au monde, et ils adoptent et défendent tout ce qui est anti-occidental.
Ils ont toujours voulu défendre la classe ouvrière, mais il n’y a plus de classe ouvrière dans le monde. Personne ne s’identifie plus à la classe ouvrière.
Ils disent tous qu’ils appartiennent à la classe moyenne. […]
Avec la disparition de la classe ouvrière, la gauche s’est mise à chercher quelqu’un à défendre ; elle nous a donc apporté le «
tiers monde », notre cher «
tiers monde » persécuté par les colonialistes, les impérialistes et je ne sais qui encore…
Donnez-moi un «
tiers monde » à défendre… Mais le «
tiers monde » n’est plus ce qu’il était et plus personne n’emploie cette expression.
Alors sont arrivés les immigrés, surtout les musulmans. Ils sont arrivés en Occident…
Quelle joie ! Venez, je vais vous défendre. Taisez-vous et laissez-moi vous défendre. Ne dites pas un mot, je ferai valoir vos droits.
Certains réfugiés syriens qui arrivent ici en Allemagne sont jeunes et pressés de travailler et d’apprendre l’allemand. Ils veulent faire quelque chose de leurs vies avant qu’il ne soit trop tard. Ils savent que la situation en Allemagne pourrait changer et qu’ils risquent d’être renvoyés chez eux, comme ça. Si la conjoncture économique ou politique changeait ou si un parti de droite arrivait au pouvoir… Ainsi les jeunes veulent commencer…
Mais la gauche qui les aide leur dit : «
Vous êtes encore traumatisés et affectés par la guerre ». Ils veulent travailler. Mais on leur dit qu’il n’est pas encore temps. Elle veut les maintenir dans le rôle de la victime.
Elle veut les maintenir dans un bocal ou dans une cage de zoo, comme des singes.
Telle est la gauche qui s’occupe des musulmans. Cette gauche défend le hijab et conçoit une poupée Barbie vêtue d’un hijab. La gauche en est très contente, même si la société l’a conçue pour le gain : «
C’est merveilleux. Ils ont fait une poupée Barbie ! » (...)
Sérieusement ? Le hijab représente l’émancipation des femmes ? Au diable cette tromperie.
Et la gauche gobe volontiers tout ce que les Frères musulmans lui vendent. Ils sont opprimés… Ils sont tous victimes de l’Occident… Je consacrerai un épisode entier à ce problème psychologique.
La gauche européenne a créé une hiérarchie des victimes. Les meilleures victimes sont les victimes de l’Occident, d’Israël, de l’impérialisme et du capitalisme, mais un musulman qui tue sa femme est une «
pauvre petite chose »… C’est l’Occident qui l’a poussé à cela…
Quand un terroriste dit dans son message qu’il tue des infidèles sous l’ordre du Prophète et du Coran, et qu’il doit purifier la terre de l’abomination et de la corruption, et quand il va jusqu’à citer des versets coraniques pour asseoir son point de vue, la gauche lui répond : «
Non, tu ne l’as pas fait à cause de ta religion. Tu es marginalisé. Tu es une victime de l’Occident. Tu es une victime du racisme. Tu es une victime du colonialisme. Tu as probablement postulé pour un emploi et tu as été rejeté par l’Occident. Tu as certainement essayé de faire partie de la société, mais tu as été rejeté. »
[Le terroriste lui-même] cite le prophète Mohammed et le Coran comme motifs de son action, et dans son testament, écrit qu’il l’a fait à cause de sa religion, parce qu’il veut rompre le pain avec le prophète Mohammed au Paradis… Mais en vain. La gauche le considère comme une victime.
Pour la gauche, tout musulman ou Africain est une victime de l’Occident.
C’est du pur racisme. Cela signifie qu’ils ne voient pas les musulmans ni les Africains comme des individus responsables de leurs propres vies.
Non, la gauche cherche quelqu’un à défendre. Elle aime jouer le rôle de l’avocat. Elle a une sorte de «
complexe maternel » et cherche à protéger quelqu’un (…).
http://memri.fr/2019/04/07/lin(...)M5KLU