allez, une tartine pour les motivés
oliolo a écrit :
Nos états occidentaux sont avant tout démocratiques, avant d'être libéraux ou socio-démocrates ou ce qu'on veut. Il y règne normalement un état de droit qui protège tous ses membres de l'arbitraire.
Le débat ne me semble pas, de mon point de vue, entre les tenants du libéralisme (ouh le vilain mot) et les tenants du marxisme mais entre la démocratie et le totalitarisme.
Et que celui-ci connaisse des réussites dans certains domaines ne change rien au fond du problème; où préférez-vous vivre?
oui nous vivons dans un système démocratique mais actuellement porteur d'une idéologie ultra-libérale qui le ronge (et les représentants de cette idéologie sont tout autant de droite que de gauche pour le cas de la France). C'est peut être bien le libéralisme mais peut être pas. Car de la même manière qu'on constate que l'application stricte de l'idéologie marxiste conduit à l'impasse du totalitarisme (j'aurai du mal à prouver le contraire et je n'y tiens pas !), on constate également que l'idéologie libérale, beaucoup plus compatible a priori avec le régime démocratique que ne l'est le communisme, mène à une autre impasse. Celle du creusement des inégalités, de la concentration des pouvoirs dans les mains de gens qui n'ont aucune légitimité démocratique et au final on n'est peut être pas aussi libre qu'on pense l'être. Le patron de Wallmart, qui détient une entreprise capable de faire et défaire des gouvernements, a-t-il une légitimité quelconque pour imposer sa vision du monde au citoyen lambda (que ce dernier soit chinois, européen ou brésilien) ? Non, et pourtant c'est ce qu'il fait.
Cette idéologie telle qu'elle est appliquée se cache trop souvent derrière la démocratie pour se justifier alors qu'elle ne fait que la dévorer de l'intérieur. Où est la démocratie quand au hasard :
- on voit apparaître des conflits armés montés de toute pièce pour asseoir la domination d'une superpuissance "démocratique" ? Est-ce que le peuple américain approuverait silencieusement cette guerre comme il le fait s'il disposait des tenants et aboutissants dont dispose ses dirigeants ?
- on en vient à construire des murs pour se protéger (tiens Israël s'inspire de la RDA ??)
- que le président de la superpuissance mondiale est élu sans avoir la majorité des voix. Certes pendant qu'un magnat de la presse disposant d'un taux d'écoute écrasant relaie la propagande gouvernementale, certains médias dénoncent mais quels poids ont-ils ?
- les dictateurs, mis en place par nos régimes démocratiques, ont encore de beaux jours devant eux ! C'est le français moyen qui souhaitait que les Bokassa, Mobutu, Houphouet soient au pouvoir ? Ou c'est les Lagardère, Pasqua, Sirvent et j'en passe ?
- on veut imposer un traité européen refusé par les électeurs, ces imbéciles, le comble de la démocratie...
La presse fonctionne parfois effectivement. mais j'ai peur qu'on ait franchi le point de non retour depuis trop longtemps.
Alors, évidemment, je préfère vivre dans ce système qui me garantit un semblant de liberté (parce que je gagne bien ma vie pour l'instant, si je passe un jour de l'autre côté de la barrière je changerai peut être de discours) qu'être propulsé dans un système totalitaire. Mais j'ai conscience que cette petite liberté que l'on m'accorde (liberté de dépenser un salaire) est prise à d'autres.
et je regrette que nos démocraties privilégient le creusement des inégalités pour le bien d'un très petit nombre et font sciemment l'impasse sur des fondamentaux. La santé, l'environnement par exemple. Ces choses que les sociétés primitives s'attachaient au moins à respecter, on en vient pardoxalement à les détruire. Je le répète, je trouve très cocasse que le Costa Rica prie les cubains de laisser leurs médecins en place, que l'OMS félicite Cuba pour ses compétences humanitaires. Cocasse mais triste parce que non, les bons points cubains que j'ai cité hier ne sont pas l'apanage d'un régime totalitaire. Mais on ne peut que constater qu'ils ne font pas partie des objectifs à court et moyen terme des dirigeants de nos "démocraties".
La solution, je ne l'ai pas et je ne la vois pas du tout dans le marxisme. D'ailleurs, pour être franc, j'aurais tendance à suivre Voltaire et dès que j'aurai assez de maille pour acheter les winchs qui vont bien, je mets les voiles pour de bon, au sens propre du terme !