R.a.t.M. blues a écrit :
En voyant tout ces post, et a force de changement et de maturité, je commence a me rendre compte que le communisme ne me plaît pas tant que ça a vrai dire...
Tu as juste une idée fausse à la fois du capitalisme et du communisme.
Prenons le coeur de ton intervention, ce sur quoi tu te bases pour rejeter le communisme :
R.a.t.M. blues a écrit :
Cependant, savoir que je n'ai pas a évoluer, que je ne peux posséder quelque chose exclusivement par rapport a d'autres grâce a mon acharnement au travail, ça ne me plairait finalement pas.
Ce n'est pas que je sois capricieux, mais c'est plutôt une satisfaction personnel, je dirais même tout bonnement naturel.
Ca me donne envie de répondre par une citation : "Le communisme n'enlève à personne le pouvoir de s'approprier des produits sociaux; il n'ôte que le pouvoir d'asservir à l'aide de cette appropriation le travail d'autrui." Marx
Ainsi, le communisme n'enlève absolument pas la possiblité de posséder sa propre maison, son jardin, etc... D'autre part, il ne faut pas voir le communisme comme un simple égalitarisme vulgaire. C'est en fait à un niveau philosophique que ça coince : tout le monde ici semble penser que le communisme c'est la ruche, chacun à sa place, chacun fait son boulot et tout le monde récolte le même salaire. Je trouve que c'est plutôt l'image du capitalisme le plus poussé : on se retrouve avec une majorité de pauvres de plus en plus pauvres, et une minorité qui sort du lot avec des revenus mirobolants. La division du travail type ruche avait d'ailleurs été mise en avant par un pape du libéralisme nommé... Mandeville, l'inventeur de la phrase "les vices privés font les vertus publiques", sous titre de son oeuvre célèbre "La fables des abeilles".
Finalement on peut même se risquer à dire que le stalinisme n'a été qu'un capitalisme poussé à l'extrême, jusqu'à la forme ultime de monopole, le monopole d'état. Or, c'est bien tout le contraire du communisme. La concentration et la mise en rapport des moyens de production permet le communisme, mais ce dernier régime de production signifie une démocratie TOTALE dans les affaires économiques. Aujourd'hui, quelle satisfaction peut bien apporter le capitalisme à un ouvrier à la chaîne ? Dans une économie socialiste, chaque travailleur aura un droit de regard sur les comptes de l'entreprise, et pourra choisir de travailler moins ou plus, de diminuer les cadences, d'étudier le caractère polluant des produits, de se reconvertir dans un autre secteur par une formation financée par la collectivité, de garder un statut et une qualification, etc... Bref, aujourd'hui le libéralisme tend à diminuer la liberté des travailleurs et des travailleuses : aucun contrôle sur la production, sur les capitaux, sur les finances, limitation du droit de grève, perte de la qualification via la "flexisécurité", licenciements massifs, conditions de travail qui se dégradent - voir le nombre de suicides au travail -,... En fin de compte, je ne vois vraiment pas ce que le capitalisme pourrait bien apporter comme satisfaction personnelle. En tous les cas, le communisme ne veut pas dire égorger tous les petits chefs de PME ou les artisans/commerçants. Ca veut simplement dire démocratiser les plus grandes entreprises qui ont tellement de contrôle sur nos vies.
Mais comme l'intérêt du plus grand nombre va à l'encontre de cette minorité qui détient les moyens de production, il faudrait une rupture démocratique et révolutionnaire.
«L'humanité est devenue assez étrangère à elle-même pour réussir à vivre sa propre destruction comme une jouissance esthétique de premier ordre.» Walter Benjamin