Shmotz a écrit :
Yazoo! a écrit :
Hum hum, l'individu est fondamentalement enclin à la vertu,
ce sont les lois et les règlements qui le corrompent...faut être gonflé ou sacrément comique pour oser écrire ça ...franchement, pourquoi les lois, pourquoi les textes religieux, pourquoi la..morale, etc etc ? parce que ça serait vraiment trop chiant de laisser s'exprimer toute cette vertu...
et bien entendu, l'état, cet affreux bouh ! c'est lui qui inhibe notre solidarité congénitale, vraiment pas sympa quand même...
alors franchement, pourquoi "on" nous laisserait pas vivre comme "nous" l'entendons ? ben mon cher Jacques, parce l'hypochrisie c'est l'hommage ultime du vice rendu à la vertu
C'est pas du tout ce qui est écrit, mais si c'est l'interprétation que tu en fais, libre à toi.
On parle ici de libéralisme politique, et par les temps qui cours tu ne peux pas nier que les hommes actuellement au pouvoir "sont plus prompts à nous forcer à entrer dans le système qu'ils préconisent, à coup de lois et de règlements, plutôt que nous laisser vivre comme nous l'entendons."
Aussi, je suis plutôt d'accord avec le fait que la personne ne ressent pas le besoin d'être solidaire quand l'Etat l'est à sa place. Il suffit de voir l'impot : honnetement, combien de personne ressente le besoin de payer un impot par solidarité ? Faut pas être hypocrite, surtout avec le manque de transparance des finances des sociétés actuelles... J'entends plus souvent des personnes reticentent à payer leurs impôts que toute joyeuses de le faire. Attention (parce que je vois venir le truc gros comme maison lol) : je ne dis pas que les libéraux prônent le "moins d'impôts, moins de taxes, moins des règles etc...", ils avancent plutôt l'idée d'un "Etat minimal", dont la fonction serait de garantir les libertés des citoyens, la sécurité des personnes et de leurs biens (et il ne s'agirait pas d'un Etat dont la politique est la répression, car de fait profondement contraire aux idées libérales). Attention aussi à ne pas faire le lien foireux entre l'individualisme croissant des citoyens des sociétés actuelles, et l'individualisme tel qu'il est employé dans les différentes doctrines libérales.
Au final, "le problème" n'est pas de savoir si l'Etat a lieu d'être, mais savoir quel est (et doit être) son rôle. De même pour les lois, réglements et le fondement du droit : conception purement sociologique ou purement volontariste ? De fait, je pense que l'idée liberale aurait plus tendance à privilégier la conception sociologique, mais l'une ne peut aller sans l'autre.
je pense toutefois tu avais bien compris le sens de la phrase en gras...
après, je crois que la présentation du libéralisme, en tant qu'idée, ici sous une forme quasi-philosophique, relève juste d'une posture intellectuelle. le concept "phare" de Liberté avec un grand L ne lui appartient pas, il appartient à la conception qu'en ont les hommes. la démocratie, en temps que système voulu en est la déclinaison politique. on est bien dans la recherche d'un équilibre entre libertés et encadrement des libertés. c'est quelque chose de choisi et de maîtrisé par le droit, les règlements, la morale individuelle, collective, etc...
le "moins d'état", moins d'"impôt", "moins de règlement" etc...reflètent jusqu'à la caricature l'idée que le libéralisme n'est pas un modèle, mais juste une dynamique "lobbyiste", indépendante en réalité du degré d'"encadrement des libertés". l'état "minimum" qui assure la sécurité des biens et des personnes, qui garantit les libertés des citoyens, ça veut dire quoi au juste ? rien d'autre qu'il ya besoin d'une autorité abstraite, incarnée par des représentants "institutionnels" qui vont légiférer, arbitrer, etc...c'est la contradiction classique que l'on retrouve dans l'idée de libre-concurrence; le jeu doit être le plus ouvert possible mais pour que ce jeu reste réellement ouvert il faut des règles, des arbitres et des sanctions...
c'est curieux cette opposition "sociologique" et "volontariste", comme si il y' avait d'un côté quelque chose de passif et naturel, de l'autre quelque chose d'actif et artificel. moi je pense que c'est beaucoup plus simple que ça: la démocratie permet, même si ce n'est pas complètement efficient, de régler le curseur des libertés. il y aura toujours un "je" qui cherchera à limiter le champ d'action d'un autre "je" et c'est pourquoi il y a besoin de raisonner en terme de "nous" comme collectivité et non de juxtaposition de plusieurs "je". c'est la condition préalable à la reconaissance des libertés individuelles, dont la la limite est l'intérêt commun. cet intérêt commun est défini "par défaut" au travers des lois, règles etc à un moment donné, dans un contexte donné et il est discutable et redéfinissable à tout instant... et je ne pense pas me tromper sur le terme individu; je ne parle pas d'égoïsme, je parle du "je".
et enfin, non je ne crois pas que les hommes politiques cherchent à nous faire entrer dans le système qu'ils préconisent, les homme politiques nous représentent; nier ça revient à nier le système démocratique.
(+1 !)