ZePot a écrit :
Les allemands ont le même débat sur le 'padamalgam' qu'ici, mais j'ai quand même l'impression que les affaires sont traitées de manière plus factuelle par les journalistes, et plus pragmatique par les politiques. Les témoins lambda prennent moins de précautions de langage par exemple, c'est un signe important. Et il y a eu le tollé après les attouchements de Cologne : l'opinion a été presque plus choquée de la manière dont les faits ont été étouffés au nom du padamalgam que par les faits eux-mêmes... Bon j'ai un regard extérieur, je me trompe peut-être.
Ben le discours très largement dominant en France, depuis Charlie, c'est que ce sont des déclarations de guerre, organisées, préparées, par un mouvement structurés, avec une idéologie précise, portée par une religion monothéiste historique. Après tu as mille nuances, entre ceux qui mettent l'accent sur le caractère ethnique, migration et ceux qui n'osent pas. Le politiquement correct un peu malsain est là, chez ces derniers, pas ailleurs.
Personnellement, j'ai un point de vue totalement différent et largement minoritaire, ici, mais aussi parmi les point de vue des politiques et des médias. Il n'y a aucun rapport direct avec l'Islam. Je précise :
direct. Je pense qu'il s'agit bien d'avantage de l'effet d'une dissolution des repères sociaux et culturels, une marginalité sociale qui se fraye un chemin dans la psychopathologie individuelle et trouve dans un certain discours radical "anti-colonial" et "anti-modernité" une forme d'exutoire. Pour moi, depuis les frère Kouachi (et avant), ce sont tous des déséquilibrés profonds qui peuvent se reconnaître dans ce type de projet. Il faudrait essayer de comprendre pourquoi le radicalisme islamiste est autant en phase avec la déliquescence contemporaine, la décomposition du mythe de la modernité occidentale universaliste. Les pistes: cette recherche d'identité collective, l'opposition au paradis désabusé de la consommation (qu'on leur refuse), une réflexion sur ce qu'est une vraie vie d'homme, avec des valeurs (et pas une vie d'individu devant occuper sa vie à une activité sans intérêt)
Je dirais pour résumer qu'entre le mensonge occidental qui n'offre que désillusion, désaffiliation, étrangeté à soi (quand il faut abandonner la culture de ses parents pour entrer dans la mondialisation), et le mensonge islamique qui offre réellement un réenchantement, du lien, de l'identité, et bien on choisit ce dernier mensonge, même si l'on sait qu'il s'agit d'un mensonge.
Vous battez pas, je vous aime tous