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La police avait débarqué chez la victime, menottée en direct devant des milliers d'internautes: pour ce mauvais canular, un jeune homme de 22 ans a été condamné à deux ans de prison ferme par la justice française.
Deux de ses complices, âgés de 19 et 25 ans, ont écopé respectivement de 18 mois de prison ferme et six mois de sursis, a précisé une source judiciaire. Le premier était accusé d'avoir mis en ligne la vidéo de l'interpellation, le second de l'avoir annoncée sur Facebook avant même l'arrivée de la police. Le principal prévenu, déjà condamné à de la prison ferme pour des vols aggravés, était poursuivi pour avoir créé un compte Violvocal, le site de canulars téléphoniques poussés à l'extrême créé par un hacker français, Ulcan, en fuite en Israël.
Le 10 février 2015, le commissariat de Charenton-le-Pont, dans la banlieue de Paris, reçoit l'appel d'un individu "s'accusant d'avoir poignardé sa compagne après une dispute", selon la source judiciaire. Lorsqu'ils interviennent à son domicile, les policiers tombent sur un homme en train de jouer en ligne sur son ordinateur. Le joueur est interpellé et menotté sous les yeux de ses milliers d'abonnés sur la plateforme de streaming de jeux vidéo Twitch, avant que les policiers comprennent avoir été les victimes d'une mauvaise blague.
L'enquête avait permis l'interpellation des trois mauvais plaisantins huit mois après les faits, en octobre 2015, "après de longues investigations techniques et informatiques", selon la source judiciaire. Ces canulars, qualifiés de "swatting", du nom de l'unité d'intervention de la police américaine "SWAT", consistent à usurper le numéro de téléphone de la victime et à convaincre les policiers d'intervenir chez elle au prétexte qu'elle aurait commis un crime.
"A ma connaissance, c'est la première fois qu'un cas de swatting est jugé en France et débouche sur de la prison ferme", a expliqué à l'AFP Me Romain Darrière, avocat du plaignant. "Il est souvent compliqué d'élucider ce type d'affaires car on est face à des génies de l'informatique, souvent basés à l'étranger", a souligné de son côté la source judiciaire.