@ stege106
Du tronc latin, dérivent les tours, les flowers, les towers, et les fleurs...et des centaines encore dont l'évolution s'entremêle au point d'être parfois presque indécidable.
Et je me limite au couple franco–anglais, sans regarder encore du côté de l'ancêtre grec.
Parce que, par exemple, pourquoi ne pourrions–nous pas entendre clairement dans l'argot "chtarbé" l'allemand "sterben" (mourir, rendre le dernier souffle) ?
Et l'atmen germain (respirer...), l'asthme en français comme l'atmosphère grecque n'auraient–ils rien à voir avec l'atman sanskrit des philosophies indiennes, mot qui nous renvoie à son tour au souffle, au sens où celui–ci renvoie à l'être se reconnaissant comme sujet propre, dans le geste primordial qui est celui de la respiration spirituelle, spiritus, holy ghost...et sain d'esprit...
Et pourquoi pas, du soir au matin, un dogue mastard, un dogue à mâtin, un mastiff à mater, par un maton voire un matador, tous échec et mat ?
Quant à "étymologie", mot d'origine française ?
Vraiment ?
On a dû alors changer à l'insu et de mon plein gré le discours de son sens supposé vrai, comme on a dû renoncer à l'alphabet approprié pour écrire en signes cabalistiques ἐτυμολογία au lieu d' étymologie/etymology.
Cela dit, les relations du français et de l'anglais ne datent effectivement pas d'hier...On est entièrement d'accord ; par exemple chez Chrétien de Troyes qui connaissait comme sa poche la douce ville de Guincestre, pardon de Winchester, et la nomme bien ainsi, aux lettres près, dans ses cinq grands poèmes (des romans ? n'importe quoi !...) de la fin du XII° siècle.
Mais là ça m'entraînerait bien trop loin.
Si je n'y perds pas mon latin chemin faisant, il serait possible d'illustrer cette dérive et ce vagabondage, en résumé lyophilisé, mais tout à fait raisonné, avec war, waste et dévaster la terre vaine et vaste ou gaste, en guerre, gâtée comme un enfant pourrait être ruiné, le Waste Land cher par exemple au grand T.S. Eliot, waste land qui le conduira sans doute à publier trois ans plus tard The Hollow Man, un homme qui n'avait pas de caisse, ou de demie–caisse, quoi !
Puis si je pleure c'est bien ploro en latin, pourquoi l'explorateur ne serait–il pas un peu celui qui va porter sa douleur, sa patience et ses larmes ailleurs ?
Ainsi de suite, et ainsi de suite, on n'en finirait pas...
Et on n'en finit pas.
Et ça ne passe pas.
Les langues sont des labyrinthes et des rhizomes, des belles plantes cousues de fil blanc et secret.
Et les étymologies, parfois, des chemins qu'on emprunte en rêve.
Babel et babil, te dis–je .
...oui, juste un p'tit , au moins pour le sou du mendiant et ses distractions bavardes...
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.