Les expressions/tics de langage qui vous énervent...

Rappel du dernier message de la page précédente :
rapideyemove
@ stege106 (si c'est bien à cela que tu faisais allusion... ) :

« Electric 12-strings had recently been popularised by The Beatles and The Byrds, who both used Rickenbackers, so Fender joined in the battle with their own rather belated version. There were no surprises in the guitar's body — it was that familiar offset-waist design again (and at $349 the 12-string was pitched at the same price as the Jazzmaster). The Electric XII had a long headstock, necessary to carry the extra machine heads, finishing in a distinctive curved end that has earned it the nickname "hockey-stick". An innovation was the Electric XII's 12-saddle bridge which allowed for precise adjustments of individual string heights and intonation, a luxury hitherto unknown on any 12-string guitar. But the 12-string craze of the 1960s was almost over and the Electric XII proved shortlived, lasting in the line only until 1968»
(Tony Bacon and Paul Day, The Fender Book, p. 44).
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.
Lao
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    Lao
    le 24 Oct 2015, 12:48
JulosImac a écrit :
Sinon, le mot casse-pieds utilisé partout et à toutes les sauces : "challenge". Il y a mot français pour cela, c'est "défi". On dirait que plus personne ne s'en souvient.
Effectivement. Jamais compris comment un chat pouvait langer un chérubin.
Fait partie comme la kyrielle d'autres mots de l'idéologie snobinarde des MBA, cadres branchés, etc.....
Aujourd'hui les cadres responsables sont devenus des manadgeurs.
On ne développe plus de fonctions mais des fitcheures.
Heureusement qu'il y a les week-ends ;-)
Adam Bopel
JulosImac a écrit :
Sinon, le mot casse-pieds utilisé partout et à toutes les sauces : "challenge". Il y a mot français pour cela, c'est "défi". On dirait que plus personne ne s'en souvient.
+1

Masha a écrit :
http://www.topito.com/top-pleonasmes-redondance-repetition-courant
Pour la dixième, j'ai un doute : l'opportunité est, me semble-t-il, ce qui est opportun (ex. il discutait de l'opportunité d'acheter une Gibson).
Une opportunité est à mon avis un détournement de sens.

Par ailleurs, je n'ai pas trouvé ce pléonasme qui me débecte : réserver à l'avance.
krstf
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Challenge, lui-même dérivé du vieux français chalonge… Qui signifie entre autres : défi, duel,...
L'anglais courant n'utilise pas le mot challenge avec la même fonction que celle qu'emploient les cadres du french business...

Souvenez-vous que l'anglais est une langue qui est pour une grande part de son lexique basée sur le latin… Beaucoup d'anglicisme ne sont en fait que des retours à l'envoyeur....
Adam Bopel
krstf a écrit :
Challenge, lui-même dérivé du vieux français chalonge… Qui signifie entre autres : défi, duel,...
L'anglais courant n'utilise pas le mot challenge avec la même fonction que celle qu'emploient les cadres du french business...

Souvenez-vous que l'anglais est une langue qui est pour une grande part de son lexique basée sur le latin… Beaucoup d'anglicisme ne sont en fait que des retours à l'envoyeur....
OK, mais qu'est ce qu'on fait de défi ?
Par ailleurs, il faut être naïf pour ne pas voir dans l'utilisation systématique d'anglicismes un effet de mode ou / et de snobisme.
krstf
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Adam Bopel a écrit :
krstf a écrit :
Challenge, lui-même dérivé du vieux français chalonge… Qui signifie entre autres : défi, duel,...
L'anglais courant n'utilise pas le mot challenge avec la même fonction que celle qu'emploient les cadres du french business...

Souvenez-vous que l'anglais est une langue qui est pour une grande part de son lexique basée sur le latin… Beaucoup d'anglicisme ne sont en fait que des retours à l'envoyeur....
OK, mais qu'est ce qu'on fait de défi ?
Par ailleurs, il faut être naïf pour ne pas voir dans l'utilisation systématique d'anglicismes un effet de mode ou / et de snobisme.


Une langue qui ne se nourrit pas de ses "voisines" est une langue qui se meurt.

On peut utiliser "défi" et "challenge" puisque les deux aujourd'hui font parti du lexique disponible ("catalogué" dans les dictionnaires académiques).
Je trouve ça aussi un peu snob de refuser systématiquement tous les anglicismes… Comme s'il était possible de parler un français "pur".
J'écris ça sans animosité, juste pour dire que s'agacer des apports d'autres langues (et l'anglais n'est pas la moindre des langues) et aussi critiquable que la sur-utilisation des dites-expressions.

Il faut se demander à mon avis, si on est plutôt énervé par des "expressions/tics de langage" ou en fait par "ceux" qui les emploient....
Lao
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    Lao
    le 24 Oct 2015, 13:43
krstf a écrit :

Souvenez-vous que l'anglais est une langue qui est pour une grande part de son lexique basée sur le latin… Beaucoup d'anglicisme ne sont en fait que des retours à l'envoyeur....

Exactement du Français en fait (après la conquête normande au XIème siècle le Français est devenu la langue officielle de la cour anglaise).
Quelques retours
pédigrée - pied de grue
Tennis - Tenez(jeu de paume)

j'aime bien aussi la déformation de l’espagnol Xérès en Sherry (pas cherry).
fabh
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  • Publié par
    fabh
    le 24 Oct 2015, 13:44
Tiens en parlant d'anglicisme, un truc qui m'énerve c'est cette propension qu'on les gens à toujours vouloir mettre les mots anglais qu'ils utilisent au masculin dans leurs phrases en français.

Par exemple je viens de voir ça sur facebook:
http://fr.traxmag.com/article/(...)track

"un track". Alors, bon, on dit "une" piste. Pourquoi "track" serait obligatoirement mis au masculin?

Et puisque j'ai copié cet article, un autre truc qui m'énerve c'est cette nouvelle façon qu'on les "journalistes" de vouloir écrire "jeune", "parlé", "rue" etc.. Comme sur le site du magazine Vice. C'est insupportable à lire.
Biosmog: "T'es franchement pathétique."
Masha
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Adam Bopel a écrit :

Masha a écrit :
http://www.topito.com/top-pleonasmes-redondance-repetition-courant
Pour la dixième, j'ai un doute : l'opportunité est, me semble-t-il, ce qui est opportun (ex. il discutait de l'opportunité d'acheter une Gibson).
Une opportunité est à mon avis un détournement de sens.


Postez des recettes, bordayl de merde.

Fâchez-vous comme vous voulez, je m'en fous.
MonsieurMalabar
Tu me fais bien rire Tof.

Viens bosser dans une boite Francaise où on demande d'envoyer les emails en Anglais, de faire les docs en Anglais, parceque soit disant c'est la langue officielle du groupe. Meme si le message n'est lu qu'en France.

Ca s'assouplit remarque bien, ils ont compri que de laisser des consignes au mec de nuit en faisant un copier coller de Google translate c'est pas toujours clair.

Ca se fait aussi chez Renault, chez Alstom je crois, dans des PME...

C'est Disruptif.
Skelter : "Et dans 100 grammes de cacahuètes t'as autant voire plus de cacahuètes que dans 100g de viande."
krstf
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MonsieurMalabar a écrit :
Tu me fais bien rire Tof.

Viens bosser dans une boite Francaise où on demande d'envoyer les emails en Anglais, de faire les docs en Anglais, parceque soit disant c'est la langue officielle du groupe. Meme si le message n'est lu qu'en France.

Ca s'assouplit remarque bien, ils ont compris que de laisser des consignes au mec de nuit en faisant un copier coller de Google translate c'est pas toujours clair.

Ca se fait aussi chez Renault, chez Alstom je crois, dans des PME...

C'est Disruptif.


Ha ha !
Je suis bien conscient de ça… Je n'ai pas écrit "sur-utilisation" au hasard… Je trouve les abus dans les deux sens tout à fait opposables.

Ma hiérarchie me demande très officiellement de parler 100% anglais durant mon temps d'exercice professionnel a un public qui ne me comprend pas et me regarde avec tout le désespoir du monde dans les yeux...
krstf
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Lao a écrit :
krstf a écrit :

Souvenez-vous que l'anglais est une langue qui est pour une grande part de son lexique basée sur le latin… Beaucoup d'anglicisme ne sont en fait que des retours à l'envoyeur....

Exactement du Français en fait (après la conquête normande au XIème siècle le Français est devenu la langue officielle de la cour anglaise).
Quelques retours
pédigrée

Oui, ctu as tout a fait raison...
Mais si on veut [bip] les mouches, le français est basé un petit peu sur le latin quand même non ?
krstf
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MonsieurMalabar a écrit :

C'est Disruptif.

Par contre ça, je ne comprend pas le sens……
C'est un mot français que je n'ai jamais utilisé !
rapideyemove
krstf a écrit :
MonsieurMalabar a écrit :

C'est Disruptif.

Par contre ça, je ne comprend pas le sens……
C'est un mot français que je n'ai jamais utilisé !


Troubler, jeter le trouble, disjoindre, perturber, désorganiser, détraquer.
Le mot est attesté dès la deuxième moitié du XV° siècle, dans le contexte des guerres de religion qui vont agiter (encore un une disruption ) les sociétés européennes.
Cependant, en français moderne, le mot reste très rare.
Pas en anglais.

Cf. la notice du Trésor de la Langue française (CNRS) :
http://www.cnrtl.fr/definition(...)suff.
S'y trouve cité un très court exemple de Bergson tiré des Deux sources de la morale et de la religion (1932), exemple malheureusement tronqué, que je ne résiste pas à la tentation de citer de manière plus développée et que je rétablis donc, ici, à peu près dans son jus, même si le topic "Citations" c'est ailleurs :



« La nature, qui a voulu de petites sociétés, a pourtant ouvert la porte à leur agrandissement. Car elle a voulu aussi la guerre, ou du moins elle a fait à l'homme des conditions de vie qui rendaient la guerre inévitable. Or, des menaces de guerre peuvent déterminer plusieurs petites sociétés à s'unir pour parer au danger commun. Il est vrai que ces unions sont rarement durables. Elles aboutissent en tout cas à un assemblage de sociétés qui est du même ordre de grandeur que chacune d'elles.
C’est plutôt dans un autre sens que la guerre est à l’origine des empires. Ils sont nés de la conquête. Même si la guerre ne visait pas la conquête d’abord, c’est à une conquête qu’elle aboutit, tant le vainqueur juge commode de s’approprier les terres du vaincu, et même les populations, pour tirer profit de leur travail. Ainsi se formèrent jadis les grands empires asiatiques. Tous tombèrent en décomposition, sous des influences diverses, en réalité parce qu’ils étaient trop grands pour vivre. Quand le vainqueur concède aux populations subjuguées une apparence d’indépendance, l’assemblage dure plus longtemps : témoin l’empire romain. Mais que l’instinct primitif subsiste, qu’il exerce une action disruptive, cela n’est pas douteux. On n’a qu’à le laisser faire, et la construction politique s’écroule. C’est ainsi que la féodalité surgit dans des pays différents, à la suite d’événements différents, dans des conditions différentes ; il n’y eut de commun que la suppression de la force qui empêchait la société de se disloquer ; la dislocation se fit alors d’elle-même. Si de grandes nations ont pu se constituer solidement dans les temps modernes, c’est parce que la contrainte, force de cohésion s’exerçant du dehors et d’en haut sur l’ensemble, a cédé peu à peu la place à un principe d’union qui monte du fond de chacune des sociétés élémentaires assemblées, c’est-à-dire de la région même des forces disruptives auxquelles il s’agit d’opposer une résistance ininterrompue. Ce principe, seul capable de neutraliser la tendance à la désagrégation, est le patriotisme. Les anciens l'ont bien connu ; ils adoraient la patrie, et c'est un de leurs poètes qui a dit qu'il était doux de mourir pour elle. Mais il y a loin de cet attachement à la cité, groupement encore placé sous l'invocation du dieu qui l'assistera dans les combats, au patriotisme qui est une vertu de paix autant que de guerre, qui peut se teinter de mysticité mais qui ne mêle à sa religion aucun calcul, qui couvre un grand pays et soulève une nation, qui aspire à lui ce qu'il y a de meilleur dans les âmes, enfin qui s'est composé lentement, pieusement, avec des souvenirs et des espérances, avec de la poésie et de l'amour, avec un peu de toutes les beautés morales qui sont sous le ciel, comme le miel avec les fleurs. Il fallait un sentiment aussi élevé, imitateur de l'état mystique, pour avoir raison d'un sentiment aussi profond que l'égoïsme de la tribu




Ce passage disruptif , à lui seul, a dû faire bondir un des plus grands bergsoniens du siècle précédent, Gilles Deleuze.
C'est moi qui met en gras et souligne les synonymes dérivés ou approchés par le gars Henri.
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.
MonsieurMalabar
krstf a écrit :
MonsieurMalabar a écrit :

C'est Disruptif.

Par contre ça, je ne comprend pas le sens……
C'est un mot français que je n'ai jamais utilisé !


Dans la novlangue manageriale, cela designe un nouveau modele economique, une nouvelle techno utilsee avec succes. L'ipad a ete un produit disruptif.
uber est une entreprise disruptive qui fait bander les patrons. (Plein de thunes, pas de salaries... Je m'egare)
Skelter : "Et dans 100 grammes de cacahuètes t'as autant voire plus de cacahuètes que dans 100g de viande."

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