Et hop, l'article. Là, je bosse pour un canard régional, mais je pige aussi pour Libé. Je peux tenter un titre "à la Libé", du type "Le Pen broie du noir" ou "Le Pen, martyr de la brigade de Paca" (surtout que j'ai un article sur Israel en face), mais je sais pas encore...
L'inéligibilité de Jean-Marie Le Pen soulève des interrogations sur ses conséquences électorales et la suite de la campagne des régionales en Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Le dénouement judiciaire du "feuilleton" de la domiciliation du candidat Le Pen qui occultait le débat électoral depuis deux semaines va-t-il recentrer la campagne sur les programmes des candidats et l'avenir de la région?
C'est en tout cas le souhait des chefs de file de la gauche et de la droite, Michel Vauzelle (PS) et Renaud Muselier (UMP), qui depuis le début ont tenté, sans grand succès, de parler d'autre chose que de leur encombrant rival.
"On continue. On ne modifie rien", a réagi M. Muselier, qui veut faire de PACA "un carrefour incontournable" en Europe.
Jean-Marie Le Pen "a gâché tout le début de la campagne et le reste va s'en ressentir", a commenté M. Vauzelle. "Si l'on peut enfin parler du bilan de la région et de mon programme qui s'oppose à la politique du gouvernement, alors, bon débarras", a ajouté le président sortant de la région, qui prône la "résistance à l'ultralibéralisme".
Cependant, même inéligible, M. Le Pen ne devrait pas abandonner à un second couteau le leadership d'une campagne centrée sur le culte de sa personnalité.
"Quelle que soit la décision du tribunal administratif, je resterai dans la bataille d'un bout à l'autre, jusqu'au 21 mars mais aussi jusqu'au 28 mars", avait prévenu M. Le Pen dès samedi.
"persécution"
Le nom de son remplaçant doit être déposé à la préfecture de région avant lundi midi, date de clôture des candidatures. Les noms de Ronald Perdomo, Guy Macary et Jean-Louis Bouguereau, tous trois conseillers régionaux et vieux compagnons de route, ont été cités.
Autre inconnue, l'impact de l'inéligibilité de M. Le Pen sur son électorat encore indécis. Un sondage Humanité-Sofres, publié le 14 février, montrait que 25% des électeurs potentiels du FN pouvaient encore changer d'avis, contre 11% de sympathisants déjà convaincus.
"Si je suis victime d'une persécution, j'aurai la sympathie d'une large partie du public", avait ouvertement expliqué M. Le Pen. "S'il est exclu, il fera encore un meilleur score que s'il avait conduit la liste en PACA", a pronostiqué sa fille Marine.
"Il va crier au complot et essayer de se faire passer pour un martyr. En fait, il ne peut s'en prendre qu'à lui-même", a estimé M. Muselier.
Le dernier sondage CSA-TMC accordait 40% à Vauzelle, 39% à Muselier et 21% à Le Pen au second tour, avec 41% d'abstention.
L'inéligibilité de M. Le Pen n'est pas le premier coup de théâtre de cette campagne: Bruno Mégret (MNR), condamné en justice, a retiré sa candidature. Avant de partir, il a pris soin de brouiller les cartes, désignant comme tête de liste de son mouvement un certain "Alain Vauzelle", homonyme du président sortant.
Michel Vauzelle a accusé "la droite" d'avoir commandité cette "manoeuvre". M. Muselier a porté plainte pour diffamation. Les deux ténors se retrouveront le 12 mars en correctionnelle.