RFM a écrit :
rapideyemove a écrit :
l'épastrouillant
«Mais qu'importe la vérité ...»
Citation:
– gedenkst du noch, gedenkst du, heißes Herz,
wie da du durstetest?
–daß ich verbannt sei
von aller Wahrheit!
Nur Narr! Nur Dichter!...
Oui...
Et j'aurais le loisir de prolonger la citation, dans son jus, par ces autres vers, juste avant :
Citation:
«– dem Tage feind,
mit jedem Schritte heimlich
an Rosen-Hängematten
hinsichelnd, bis sie sinken,
nachtabwärts blaß hinabsinken :
so sank ich selber einstmals
aus meinem Wahrheits-Wahnsinne,
aus meinen Tages-Sehnsüchten,
des Tages müde, krank vom Lichte,
– sank abwärts, abendwärts, schattenwärts,
von einer Wahrheit
verbrannt und durstig...»
Oui, les
Dithyrambes et la soif, le feu, l'ennemi du jour ou toute vérité bannie, toute folie de vérité, au moins en suspens, écartées.
(Pour la traduction du «Poète...Fou seulement» de 1888,
voir ici, éventuellement.)
Peut-être pas, quand même, jusqu'au
sparagmos des ménades, ou jusqu'à la dissémination de la parole, son extinction, voire la
«disparition élocutoire» de celui qui la porte la parole, disait encore un autre voisin, il y a peu, avant la proscription impérieuse de cette parole à la surface de la Terre, mains liées, bouche interdite, tiens justement, ou sa neutralisation par l'indifférence (bien en marche à ce jour, c'est aussi ça le
Zeitgeist...) et enfin sa disparition tout court,
sine die, sa disparition barbare, absolument barbare, sans aucun repentir sur le mot, jamais.
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.