J'ai fait une formation courte dans un lycée technique agricole de ma région et j'ai eu l'occasion de parler le midi avec les mômes à la cantoche.
Dans ce lycée, ils apprennent la viticulture, la trufficulture, la nature et l'environnement.
Ils ont tous une vraie réflexion sur le respect des sols, les pesticides et la santé humaine et voudraient pouvoir mettre en œuvre ce qu'ils apprennent.
Mais pour la vigne, par exemple, cette culture ultra polluante en raison des quantités de produits actuellement déversés en conventionnel, le passage au bio est une aventure financièrement risquée.
Pour ma part, je pense avoir ingéré assez de produits cancérigènes en buvant du pinard toute ma vie.(je suis pas alcoolo, hein!)
La vigne absorbe par ses racines et par ses feuilles des quantités non négligeables de pesticides et de désherbant qui se retrouvent dans nos bouteilles...et ça, pays du vin oblige, personne ne vous en parle jamais.
Donc, pour le vin, j'achète local (10 km de chez moi) et 100% bio.
Plus une seule bouteille de vin non bio dans ma cave...fini.
Pourquoi ce sera dur de faire un choix le moment venu pour ces futurs viticulteurs?
-D'abord, s'ils reprennent l'exploitation familiale, il y a le poids des traditions:
-la peur du retour du mildiou: "tu vas faire crever ta vigne"
Les faillites des anciens à cause du mildiou sont encore dans toutes les mémoires.
-Parce que c'est bien évidemment beaucoup plus difficile de faire du bon vin quand on ne traite pas, mais c'est aussi plus de travail.
-La France est la troisième consommatrice mondiale et première consommatrice en Europe de produits phytosanitaires...Et ça c'est le poids des conventions.
-Quatrième point, si je suis devenu un taliban du bio pour le vin, pour la majorité des consommateurs la prise de conscience est plus longue à se faire...
Les débouchés immédiats sont encore modestes, les revenus encore aléatoires.
En attendant, ça pulvérise à tout va, ça mécanise et ça prend des crédits.
En 2013 une étude a été menée par chez moi:
Citation:
«C’est une étude sérieuse et consistante avec 240 prélèvements sur seize semaines. On remarque que certains produits sont présents à 50 % ou 75 %. Le lindane, qui est interdit depuis 1998, est tout de même présent à + de 50 % dans les échantillons. C’est anormal. L’industrie qui fabrique ces produits avance masquée. Il n’y a certes pas de réglementation, mais certains produits provoquent de graves maladies et des cancers."
Georges Winter, président du Gadel (fédération d’associations de protection de l’environnement)
Même pour notre petite région viticole, les pratiques d'épandages de phytosanitaires sont encore majoritairement de type conventionnel.
Tout ça pour dire...le changement, c'est pas maintenant!
Mais tout n'est pas perdu non plus par chez moi:
Citation:
La nouvelle région Languedoc-Roussillon - Midi-Pyrénées devient désormais la première région bio de France. Avec 245 663 hectares cultivés, le marché bio de cette grande région est estimé à 570 millions d'euros.