skynet a écrit :
Il me semble pourtant lire des pourcentages en rapport avec le sujet égalité homme/femme...
La garde est majoritairement attribuée à la femme pour certaines raisons. En très grande majorité, les femmes qui ont des enfants mettent entre parenthèses leur carrière professionnelle au profit de la carrière de leur partenaire masculin. Les statistiques de différences de salaire compare au même poste, même expérience et montrent qu'il y a 20% d'écart. Mais si on prend les femmes en général, la différence de salaire est encore plus élevée: beaucoup de femmes en couple avec enfants travaillent à temps partiel, dans des positions hiérarchiques subalternes. En Suisse, il n'y a que 2.4% des couples avec enfants où l'épouse travaille à plein temps et le mari en dessous de 80%. Dans ces cas-là, l'homme peut prendre en charge les enfants et la femme payer une pension alimentaire. Mais tu vois bien que dans les environ 12% de couples restant où c'est l'homme qui prend en charge les enfants, le modèle n'est pas celui d'une inversion des rôles.
Quand le juge décide de confier la garde au père, ce sont donc très souvent des couples qui se distinguent du modèle classique notamment parce que la femme est incapable de prendre en charge ses enfants pour une raison ou une autre. Ce qui signifie qu'elle est souvent insolvable, avec des problèmes de santé ou d'autres choses (on peut imaginer aussi le scénario de la "mère indigne" mais aussi critiquable soit-elle sur le plan "moral", cela ne veut pas dire qu'elle a les moyens financiers de payer la pension).
Quand on se penche sur n'importe quel domaine, dans des cas particuliers, on trouve toujours des décisions inadéquates de la justice, d'autant plus quand dans la très grande majorité des cas, la logique est toujours la même. Il y a une sorte de réflexe des juges, d'inclinaison vers un modèle. Maintenant, si ce modèle prévaut dans la majorité des cas, ce n'est pas pour rien. La société est ainsi faite que les hommes sont beaucoup plus investis dans la vie professionnelle, les femmes dans la vie familiale. Le jour où les salaires seront égaux, on pourra commencer à envisager d'inciter les hommes à s'engager un peu plus dans la vie familiale. Mais tant qu'il existe une différence de salaire de 20%, à poste-formation-expérience égale, exiger un changement dans la vie familiale d'abord est profondément injuste. Et d'ailleurs, la plupart des couples n'y ont aucun intérêt (celui qui a le meilleur emploi ou salaire devrait mettre sa carrière entre parenthèses?)
Vous battez pas, je vous aime tous