En ce qui me concerne j'essaye de ne pas interpréter donc je ne vois pas ce qui te pose problème ?
kiff71 a écrit :
Les concepts ne sont pas les mêmes dans la culture occidentale et dans les autres.
D'une langue à une autre l'ensemble des signifiés rattachés a un signifiant
n'est pas le même, ça évolue avec le temps.
Je te donne un exemple simple, dans l'histoire de l'arche de Noé, le mot traduit par "archos" dans la Septante, teva, peut signifier comme en grec, boite, caisse...
Mais il peut aussi signifier "mot", comme dans l'expression "rechim tevot", initiales ou acronyme, littéralement "tête de mots"...
Cette polysémie qui n'existe qu'en hébreu ouvre sur une interprétation très
intéressante de cet épisode biblique qui du point de vue du récit n'a pas grand chose d'original, puisqu'on le retrouve un peu partout...
Et cela existe en dehors du giron biblique,même au sein d'une même langue
Entre le grec de l'époque d'Heraclite et celui de l'époque d'Aristote, certains
mots n'avaient plus le même sens.
Par exemple il y a un celèbre aphorisme d'Heraclite que l'on traduit
généralement par "La nature aime à se cacher", suivant la façon dont les classiques le comprenait.
Comprise ainsi, cette petite phrase a d'ailleurs largement alimenté la pensée occidentale de Platon a Heiddeger (lire sur le sujet "Le voile d'Isis, essai sur l'idée de Nature" du regretté Pierre Hadot)
Il s'avère que si on revient sur le grec de l'époque d'Heraclite, cet aphorisme signifie en fait sûrement "Ce qui nait tend a mourir"...
Donc contrairement a ce que tu penses (une traduction est tout sauf neutre dans la façon dont tu comprends un texte, qu'il
soit dit "révélé", philosophique ou simplement littéraire...;-)
Il faut comprendre qu'une traduction c'est toujours déjà une interprétation!
Raison de plus pour que ces textes anciens ne soient pas considérés comme des vérités d'aujourd'hui !