En effet la compétition a pris pas mal de place par rapport le coté "recherche" et "traditionnel" des arts martiaux. C'est le cas pour le judo principalement, le karaté, la taekwondo, le jujitsu etc... Le réel problème, à mon avis, c'est l'importance de plus en plus croissante de grosses fédérations (type FFJDA). Certes, il y a de très bon cotés : on fait généralement ses premiers pas avec des disciplines comme le judo ou le karaté, on peut pratiquer pour le loisir ou la compétition, les clubs fédérés sont géographiquement mieux implantés etc... Mais il y a surtout une approche très codifiée, un apprentissage parfois trop dicté par les règles de la compétition (coups, clefs, étranglements proscrits etc...), des katas qui sont déformés et/ou oubliés... Du coup, l'art martial se retouve de plus en plus transformé en sport. Au premier abord, ça n'a rien de négatif, mais ça a tendance à faire de l'ombre aux pratiques et aux écoles plus traditionnelles, au détriment justement de la "recherche martial", qui est censée être la base de la discipline elle-même. Il se crée une sorte d'uniformisation qui peut aller à l'encontre du développement de chaque art.
Mais au final, je ne pense pas que la compétition en elle même soit nuisible à l'art martial. C'est la façon dont on la pratique qui peut être productive, ou au contraire (comme pour l'exemple du karaté), contre-productive. Il ne faut pas oublier qu'autrefois, pour faire évoluer son art et/ou son style, on organisait des compétitions avec d'autres écoles, afin de le perfectionner et l'améliorer. Maintenant, ce qui est regrettable, c'est qu'on pratique l'art martial (le sport je dirais) plus pour soi (ou son équipe) que pour l'art lui-même, une médaille n'apportant au final pas grand chose à la discipline.
Pour que la compétition (je dirais plus les "rencontres" en fait) servent à nouveaux les art martiaux, il faudrait revoir entièrement les modalités et réglements, catégories de poids et chronométrages notamment. Mais c'est très difficile à mettre en place, surtout quand on se rend compte de la quasi hégémonie de certaines fédés.