petit déterrage pour signaler l'existence de la version anglaise du
"jeu de la guerre" ("a game of war") de guy debord qui est accompagnée du plateau et des pièces pour jouer. il s'agit d'un jeu de stratégie basé sur les lois établies par la théorie de la guerre de clausewitz (guerre classique du 18ème siècle).
Ce Jeu de la Guerre oppose deux joueurs sur un plateau de 500 cases de 20 lignes sur 25 colonnes. Le plateau est divisé en deux territoires, au nord et au sud, sur chacun desquels se trouvent une chaîne de montagne, un col, deux arsenaux et trois forteresses.
Chaque joueur dispose d'un réseau de lignes de communication qui doit être maintenu et protégé. Ces lignes de communication irradient des deux arsenaux de chaque joueur, sur les lignes verticales, horizontales et diagonales. Chaque joueur a également à sa disposition deux unités de transmissions qui ont la capacité de réfléchir les lignes de communication. Les unités combattantes d'un même camp doivent rester en liaison avec ce réseau ou elles risquent d'être capturées. Les lignes de communication peuvent être interceptées par l'ennemi, et ont donc une importance stratégique cruciale.
Le but du jeu est de détruire l'ennemi, soit en éliminant toutes ses unités combattantes, soit en prenant ses deux arsenaux.
extrait de
panégyrique où debord évoque son kriegspiel :
"Je me suis beaucoup intéressé à la guerre, aux théoriciens de la stratégie mais aussi aux souvenirs des batailles, ou de tant d’autres déchirements que l’histoire mentionne, remous de la surface du fleuve où s’écoule le temps. Je n’ignore pas que la guerre est le domaine du danger et de la déception ; plus même peut-être que les autres côtés de la vie. Cette considération n’a pourtant pas diminué l’attirance que j’ai ressentie pour ce côté-là.
J’ai donc étudié la logique de la guerre. J’ai d’ailleurs réussi, il y a déjà longtemps, à faire apparaître l’essentiel de ses mouvements sur un échiquier assez simple : les forces qui s’affrontent, et les nécessités contradictoires qui s’imposent aux opérations de chacun des deux partis. J’ai joué à ce jeu et, dans la conduite souvent difficile de ma vie, j’en ai utilisé quelques enseignements – pour cette vie, j’avais aussi fixé moi-même une règle du jeu ; et je l’ai suivie. Les surprises de ce
Kriegspiel paraissent inépuisables ; et c’est peut-être la seule de mes œuvres, je le crains, à laquelle on osera reconnaître quelque valeur. Sur la question de savoir si j’ai fait bon usage de tels enseignements, je laisserai d’autres conclure."
version originale du jeu avec des pièces en cuivre, difficile à trouver :