Slider a écrit :
Je me souviens il y a quelques années, j'avais en face de mon bureau une jeune maman qui perdait son heure quotidienne à parler de son gosse avec une autre secrétaire (qui avait un rejeton à peu près du même âge).
C'était fascinant, ce besoin intarissable de parler de son enfant... D'autant qu'il ne s'agit pas d'écouter ce que dit l'autre, non : juste attendre qu'elle finisse sa phrase pour prendre la parole et raconter la dernière tranche de vie qui ne sera pas plus écoutée. Les sujets sont sans limites, j'avais même eu droit au concours d'ouverture du col de l'utérus avant l'accouchement.
J'ai rapidement compris que le danger était partout. parfois c'est en ville ou pire, au supermarché, quand une maman vous croise avec son merdeux dans le caddy... Un petit commentaire gentillet sur le votre, et la voilà qui s'arrête, exprimant ainsi le désir d'une joute verbale improvisée aussi passionnante qu'un vieux paris match dans une salle d'attente de dentiste.
Mais il arrive que l'attaque soit franchement pernicieuse. Un simple "hey regarde un peu" complètement anodin, et c'est déjà trop tard: vous avez levé la tête, les yeux dans le dessin qu'à fait le petit Kevin pour son papa. Il faut une grande maîtrise de soi pour supporter ça (je pense particulièrement aux célibataires sans enfants) car dans certains cas, même un "tu sais, moi les gosses..." ne suffira pas. Il m'est arrivé de devoir texter "SOS" à ma mère pour qu'elle me rappelle dans la seconde, et ainsi pouvoir sortir de la pièce.
J'ai donc pris les bons réflexes, j'évite de dire / montrer que je suis père de famille - bien que j'en sois infiniment heureux - pour éviter à tout prix de me faire alpaguer dans une conversation où je n'ai rien à dire et encore moins à écouter.
Faites un geste pour l'humanité, pour votre prochain : arrêtez de parler de vos enfants. Tout le monde s'en fout, même les autres parents. Ceux qui vous écouteront cherchent juste à prouver que leur môme est mieux que le vôtre.
C'est la nature qui veut ça : la plupart des parents sont persuadés que leurs enfants sont ce que l'Humanité attendait pour passer au stade supérieur - ça leur évite de leur tordre le cou dans les cinq minutes
Colonel Blues a écrit :
"Ni foot, ni gniard"… tu viens de m'inspirer un slogan, là, merci !!!