Les Evangiles ce sont toujours des textes qui ont été composé dans le cadre de communautés chrétiennes spécifiques et a un certain moment.
Le christianisme primitif était très divers, certaines communautés étaient composées de juifs convertis qui continuaient à pratiquer la loi mosaïque tout en attendant le retour de Jesus de leur vivant, d'autres de païens convertis pour qui l'idée de pratiquer la circoncision ou des règles alimentaires strictes était fantaisiste.
Dans le premier cas on retrouvera alors des trucs classiques de la littérature juive, comme la généalogie de Jesus par exemple, ou le fait que Jesus récite des psaumes face a la mort, chose qui sera absente des versions d'origine païenne.
De même les relations entre les pharisiens (les juifs actuels) et Jesus qui y sont décrites, ne correspondent sans doute pas à la situation d'alors, car il faut bien le dire, au regard de la tradition pharisienne, qui constitue
aujourd'hui le corpus de textes appelé Talmud, l'enseignement de Jesus ou sa
méthodologie n'a vraiment rien d'original; mais à la situation de concurrence dans laquelle judaïsme et christianisme se trouvaient au moment de la rédaction de ces textes.
On peut tout a fait rapprocher ça des textes de la genèse dans lesquels on parle d'Abraham, ces textes décrivent un environnement qui n'a rien à voir avec le début de l'âge de bronze, moment auquel l'histoire est sensée se passer.
Ça correspond plutôt a l'environnement qui était celui des rédacteurs initiaux du texte, aux environs du 7e siècle avant notre ère.
Cet étalement dans le temps et l'espace concernant les Evangiles permet d'expliquer les différences entre les différents canoniques.Et je ne parle pas des dizaines d'autres qui montrent la formidable diversité du Christianisme
primitif, de l'arianisme à la gnose, en passant par les ebionites, véritablement judeo-chrétiens, qui pratiquaient la loi mosaïque tout en considérant Jesus
comme messie.
Diversité dont le 4e siècle et ses grands conciles vont progressivement sonner
le glas pour des raisons politiques, repoussant les hérésies chrétiennes en dehors des limites de l'Empire romain ou les plongeant dans la clandestinité.
Il faut prendre les textes bibliques au même titre que les textes homériques ou philosophiques antiques, pour ce qu'ils sont, des œuvres littéraires magnifiques, le témoignage des espoirs et des craintes de nos ancêtres, et de la façon dont ils comprenaient leur condition et le monde qui les entourait.
C'est ce qui leur confère leur universalité.
Une bonne paire de PAF pour ta gratte et une bonne paire de baffles pour ta tête...
The baltringue connection