PATRICK LARBIER a écrit :
Le libéralisme, c'est surout la possibilité donnée à des économies de connaitre des taux de croissance qu'aucun autre système ne permet. Le libéralisme s'accomode très bien d'un certain interventionisme de l'état.
Le problème la répartition des richesses que tu décris est ambigu. Que préfère t-on : que tout le monde ait 100, ou bien que 90% ait 200 et 10% ait 1000?
Le keynesianime repose sur une politique interventioniste que certains gouvernements de droite ont appliqué. J'ai indiqué un lien plus haut qui décrit le keynésianisme.
Tout l'enjeu du libéralisme, c'est de doser l'interventionisme de l'état. C'est également définir toute la protection sociale. Cette protection sociale ne peut être construite qu'avec l'accord des forces sociales. Or, la contestation sans fin des forces sociales empêche d'optimiser la protection sociale. D'où la faillite du système social, et son impact ravageur sur l'économie.
A la base, le problème, c'est quand même le manque de conciliation sur les problèmes sociaux.
Et c'est pour cette raison raison que libéraux ou pas, tous les gouvernement à venir se casseront les dents. Qu'ils aient de l'imagination, ou pas.
- Tu as raison: Keynes n'a jamais été réservé à la gauche. J'observe que plus personne ne s'en inspire aujourd'hui, à gauche ou à droite. Le libéralisme actuel ne s'accomode plus de l'interventionnisme.
- Sur la répartition des richesses: je préférerais un partage plus intelligent, pas seulement pour des raisons éthiques, mais aussi parce que je l'imagine profitable à la croissance en général. Le libéralisme tel qu'il est pratiqué aujourd'hui, c'est à dire placé sous la surveillance de cette bourse qu'on appelle à juste titre "gendarme", fonctionne "à la petite semaine" au sens strict: ce qui compte, c'est le profit immédiat d'une entreprise, et pas l'accroissement éventuel de la demande.
- Il est vrai que le libéralisme fait décoller les économies.Ce faisant, il génère, en reproduisant le modèle des 80/20 au sein de ces économies, des bouleversements sociologiques et des tensions qui rappellent furieusement ce que qu'on appelait lutte des classes, à une époque. Le libéralisme se copie lui-même en quelque sorte. Nous sommes une vieille économie, mais des tas de pays dégagent des taux de croissance incroyables avec des taux de productivité invraisemblables, permis seulement par le faible coût de la force de travail. Mais peu à peu, dans ces pays, la force de travail réclamera une plus juste part, alors les tensions sociales viendront. Et ça va à une vitesse effarante aujourd'hui.
Mon avis, c'est que le système se mord la queue, c'est aussi simple que ça. Il génère de la richesse, il génére aussi de la frustration et de l'aliénation, trop sans doute. Je ne sais pas quelle sera la suite. Mais je ne suis pas optimiste. Ou alors, je lis trop de romans d'anticipation politique...
"Take it easy. But take it."