shadow_gallery a écrit :
c'est quoi les tenants et les aboutissants de cette élection?
Il nous faudrait des heures tellement c'est compliqué.
Disons d'abord que la belgique est composée de trois régions (les quelques cantons allémaniques me pardonneront de les mettre de côté): la Flandre au nord, autrefois misérable, maintenant prospère (quoique le vent tourne) depuis une cinquantaine d'années.
Au sud la Wallonie: région minière autrefois prospère, mais ayant subi un déclin assez semblable au nord de la France, et pour les mêmes raisons (non pas l'alcoolisme et la consanguinité, n'en déplaise aux fans du PSG
, mais la fermeture des mines et le déclin de la sidérurgie). Région qui essaye péniblement de se relever depuis des décennies, mais plombée par un immobilisme soigneusement entretenu par les (le) parti au pouvoir (le PS pour ne pas le nommer).
Enfin Bruxelles: ville au passé plutôt flamand, mais francophone depuis longtemps maintenant, à plus de 80%. Or cette ville, essentielle pour la santé économique du pays et pour sa représentativité (Europe, Otan, etc ...) se trouve enclavée en terre flamande. Ses habitants , comme dans chaque grande capitale, essaiment depuis des décennies dan sla périphérie "verte", ce que les flamands ressentent comme une "tache d'huile francophone". Certaines de ces communes limitrophes ont un statut particulier, des "facilités": leurs habitants (en grande majorité francophones) peuvent voter pour des francophones, peuvent être jugés dan sleur langue et recevoir (sur demande) leurs documents officiels en français.
Le problème vient du fait que les flamands en ont marre de traîner la wallonie, et voudraient s'en séparer, MAIS pas san semporter Bruxelles dan sleur escarcelle (pas si cons). Bruxelles qui, à grande majorité francophone, ne l'entend évidemment pas de cette oreille (sans vouloir pour autant être rattachée à la wallonie).
Au fur et à mesure des années, les leaders extrémistes séparatistes de Flandre gagnent de l'importance, d'une part par basse démagogie (le beurre, l'argent du beurre, le glimlach de la boerin en zo voort) et d'autre part en profitant de la lâchetés des autres politiques (des deux bords). Rajoute à ça les querelles internes des partis entre eux au sein de chaque communauté et voilà le paquet de noeuds.
Donc, au sortir de cette élection, on aura au nord du pays des séparatistes qde droite (et extrême-droite) qui auront gagné en puissance (on estime leur poids à 45% des votants en Flandre), et de l'autre des francophones qui font de la résistance, mais ne sont pas trop unis (les socialistes francophones ont l'occasion d'avoir un premier ministre francophone pour la première fois depuis 40 ans, et pourraient être tentés de lâcher les autres pour ce strapontin ridicule par exemple).
Bref, on est pas sortis d el'auberge.
In rod we truss.
"Quelle opulence" - themidnighter
"It's sink or swim - shut up!"