Monsieur M a écrit :
yashica a écrit :
Et entre la jeunesse stupéfiante qui va "voir le monde" entre Cancùn et Phuket et la jeunesse "cocooning", j'ai vite choisi la moins dangereuse.
Wouah ! décidément ce soir c'est sportif ! Le mec veut pas d'un boulot abrutissant, pas d'une vie lambda, disons qu'il n'est pas tout à fait résigné, et tout ce que tu trouves à dire, c'est une opposition minable entre le confort Ikéa et la drogue à Cancun/Phuket.
Ah oui : Redstein l'a bien dit, les mecs qui vont se défoncer à Cancun sont des petits bourgeois qui veulent pouvoir dire qu'ils ont fait des conneries dans leur jeunesse avant d'aller s'enterrer dans un pavillon de banlieue.
lui
En même temps, je trouve ce type de parcours assez explicable...
Probablement parce-que je m'y reconnais...
Sex, drugs & Rock and Roll, ça va un moment. Ca va même bien. J'ai adoré.
Mais c'est comme tout, tu finis par en faire plus ou moins vite le tour.
Et plus ça va, moins tu y trouves de satisfaction. Ca devient dangereux...
Alors, t'es à un tournant de ta vie.
Tu peux continuer tête baissée pour donner à croire que le système ne te rattrapera jamais. tu te mens, tu risques de te perdre, tu vis dans une époque révolue qui ne te ressemble plus. Tu prends de la bouteille, tu perds des neurones en même temps que tes repères, t'emballes plus les souris, et quand bien même tu les emballes, ça ne représente rien qu'un coup de zboob de plus.
Tu peux aussi passer à autre chose. A un autre mode de vie, à d'autres aspirations plus "sages", plus "clichés". Tu trouves ton équilibre autrement.
Tu te ranges avec une nana avec laquelle tu t'entends sur un peu tous les plans, pis voilà que tu te rends compte que t'as des choses à transmettre et que l'envie étrange de perpétuer l'espèce humaine te prend... et puis peut-être aussi pour avoir un petit morceau d'immortalité...
Ca engendre d'autres impératifs, comme par exemple celui d'avoir une paye qui tombe à la fin de chaque mois.
Pis te voilà obligé de revendre le coupé sport ou la moto pour acheter une berline familiale... Et puis c'est les vacances à la mer en famille, la tonte de la pelouse le samedi matin, et le quart d'heure de football avec ton gamin en rentrant de l'école. Tu finis même par arrêter de fumer et par te contenter d'un bon sky et d'une bonne boutanche de rouge le dimanche midi.
De ta vie passée, il reste quelques potes, des guitares et des amplis que tu ressors le temps d'une répet, d'un boeuf "comme avant" ou le soir de la fête de la musique, et une collection de CD des Stones, de Dylan, d'ACDC, de Metallica et de Trust... Histoire de rester un brin rock and roll, de ne pas devenir le parfait Ned Flanders...
Et la vie s'écoule doucement, confortablement, avec d'autres bonheurs, d'autres satisfactions...
Bref, why not ? Qu'y a-t-il d'horrible ?
Ah, j'oubliais l'aspect professionnel de la chose.
A partir du moment où l'on parle de travail, on parle de contraintes, de milieux dégueulasses et de tunes.
Alors on peut opter pour un taf un peu moins pourri, qui nous permet d'être en accord avec nous-mêmes.
Mais un taf pleinement épanouissant, je ne pense pas que ça puisse exister. Ou alors c'est pas un taf.
Je pense qu'il faut chercher le bonheur ailleurs...