Blow Up a écrit :
cliclac a écrit :
je l'ai déjà dit LFI n'est pas, de part son programme, un parti d’extrême gauche comme tu le défini mais il y a chez lui des gens qui ont des positions radicales, que l'on est pas obligé d'accepter, et qui créé une ambiguïté.
LFI c'est surtout un sacré bordel. C'est pas dans les débilités partisanes de Cnews et la lénifiante acculturation politique des communiquant de la macronie qu'on peut cerner le truc.
Le bouquin de Mauduit et Sieffert sur les lambertistes paru en début d'année est très éclairant sur le sujet. Les histoires d'extrême gauche, extrême droite, ultra, autonomes etc... c'est de la classification policière gérée par le ministère de l'intérieur, c'est pas très politique finalement.
Je ne sais pas si LFI est d'extrême gauche, mais autour de Mélenchon et de sa petite cour, c'est un parti (c'était moins le cas au départ et notamment lorsque Mélenchon a quitté le PS pour former l'ancêtre de LFI le Parti de Gauche) dont la filiation trotskyste est de plus en plus évidente.
La verticalité, la figure du chef, un anti-atlantisme viscéral qui entraine parfois une indulgence malvenue avec des dictateurs, une certaine "brutalité" dans le ton et avec la presse bourgeoise, les exclusions etc...
On se croirait à l'OCI pendant ses heures fastes dans les années 70. Mélenchon traite toujours Clémentine Autain de pabliste, Corbière sort régulièrement des citations de Lambert etc...
Je crois que Mélenchon a réussi a ripoliner le lambertisme et a l'adapter à la plasticité du capitalisme post 1989 (qui était bloqué sur la lutte des classes et l'orthodoxie des textes trotskistes et léninistes. Pour eux 68, l'écologie, le féminisme, l'altermondialisme, l'antiracisme, LGBT etc... c'était des combats de petits bourgeois, ou qui détouraient de la cause ouvrière et de la révolution) il a intégré tout ça dans le mouvement, c'est pour ça que c'est un gros bordel, entre les orthodoxes qui doivent s'ouvrir et les "avant-gardes" qui doivent se soumettre à la doctrine.
Par contre je n'y vois pas de radicalité et encore moins de radicalisation (au contraire justement de l'orthodoxie trotskiste, même quand l'OCI faisait de l'entrisme au PS). Le bouquin de référence de Mélenchon c'est Le Programme de transition de Trotski (son texte le plus macroniste
) on est depuis longtemps plus dans la révolution, mais dans le réformisme révolutionnaire comme disait déjà Jaurès.
Les libéraux autoritaires et l'extrême centre, qui dérivent vers l'extrême droite et prennent de grandes largesses avec l'état de droit depuis une vingtaine d'années, sous couvert de sécurité, d'antiterrorisme, de politique pro business etc... Ce sont bien plus radicalisés.
Mais bon, il y a la radicalisation ressentie (quand on regarde trop Cnews ou Yaël Braun-Pivet en train de chouiner) et la radication vécue, quand on se retrouve en fin de droit, expulsé de son logement ou du pays , déclassé dans un job de merde etc...
Je sais bien que les livres c'est caca, mais pour capter un peu d'où vient LFI (et même l'agonie du PS) il y a pas mal de clés dans celui là.
c'est un peu comme ça que je le vois, quand tu écrit "la filiation trotskyste est de plus en plus évidente" c'est ce que j'appelle des
radicales, mais c'est peut etre pas trop exact comme terme, mais ça ne me les rend pas plus sympathique