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Décès d'Alfred Sirven, protagoniste de l'affaire Elf
PARIS (Reuters) - Alfred Sirven, l'un des principaux protagonistes de l'affaire Elf, est décédé samedi après-midi à Deauville (Calvados), a-t-on appris dimanche auprès de l'un de ses avocats.
"Il est décédé des suites d'un malaise cardiaque à son domicile de Deauville", a déclaré Pierre Haïk à Reuters.
L'ancien directeur des affaires générales d'Elf, âgé de 77 ans, vivait en Normandie depuis sa remise en liberté.
Arrêté aux Philippines en 2001, il avait été libéré le 13 mai dernier. Marié depuis avec Vilma Medina, sa compagne des années de fuite, il vivait à Deauville sous contrôle judiciaire.
Lors de son procès en appel, en novembre dernier, le parquet avait requis contre lui l'aggravation de cinq à huit ans de prison ferme de sa peine prononcée en première instance. Le jugement avait été mis en délibéré au 31 mars.
Alfred Sirven a été poursuivi pour des détournements de fonds commis entre 1989 et 1993 et estimés à environ 400 millions d'euros.
Sa fuite à l'étranger avait fait de lui un personnage mythique, les médias le présentant comme "l'homme qui pouvait faire sauter 20 fois la République" en raison de ses possibles révélations.
Cependant, lors de l'instruction et de ses deux procès, il est resté discret sur les détournements de fonds à Elf, reconnaissant cependant que l'argent de la société pétrolière avait contribué au financement occulte de plusieurs partis politiques français et au versement de pots-de-vin à des dirigeants politiques et décideurs africains.
Il était encore mis en examen dans plusieurs dossiers, notamment une enquête portant sur des emplois fictifs à Elf et surtout dans une affaire portant sur la vente de Frégates à Taïwan par Thomson en 1991.
Natif de Toulouse, résistant pendant son adolescence, Alfred Sirven s'était engagé dans le corps expéditionnaire de l'Onu pendant la guerre de Corée et avait été décoré.
Revenu au Japon, il avait été incarcéré en 1952 pour une attaque de banque. Il avait entamé ensuite avec succès une carrière dans de grandes entreprises, occupant notamment des postes de direction à Moulinex puis à Rhône-Poulenc, avant d'entrer à Elf dans le sillage de son ami Loïc Le Floch-Prigent.
Dommage il avait surement des choses à nous apprendre sur les la "République". M'est avis que certains occupants de poste à responsabilité doivent se sentir plutot soulagés par ce décès.