Test complet du POD Express de Line 6 : compact, mais PUISSANT !

La gamme POD de chez Line 6 montre de vrais signes de vitalité avec une nouvelle référence : le POD Express. Ayant fait les beaux jours des amateurs de matériel léger et pratique depuis mi-1990 avec la sortie du fameux "haricot rouge" original, cette nouvelle itération surprend par sa grande compacité. En sera-t-il de même avec les sonorités ?

Pod Express : le nouveau multi-effet low-cost ?

Affichant un tarif de 219 euros, la tentation est grande de penser qu'il s'agit là d'un petit multi-effets low cost sans réelle valeur ni utilité. Avec sa coque en plastique rouge, le premier contact est relativement rassurant, les footswitchs inspirent confiance et les potentiomètres semblent qualitatifs. Une trappe pouvant abriter trois piles LR06 confirme le peu de gourmandise électrique de la pédale, elle se contente en effet d'une alimentation 9v de type Boss malgré son fonctionnement 100% numérique. Plusieurs types d'effets parmi les plus utilisés sont présents à travers quatre grandes familles qui abritent chacune quatre variantes du même effet : delay, distorsion, modulation et reverb. Une noise gate chapeaute le tout pour un beau silence de fonctionnement. Efficace, elle ne mangera pas vos bends ou vos vibrés, une évidence qui manifestement n'est pas respectée par des unités beaucoup plus chères et "prestigieuses" malgré les mises à jour de firmware (bonjour le Quad Cortex!). Mais votre serviteur va vite en besogne, présentons la bestiole tout d'abord.

Line 6 a choisi la compacité extrême pour un multi-effet / simulateur d'amplis / préamp plutôt flatteur visuellement. Sans être trop encombré, le panneau de commande propose des fonctions premières et secondaires. Ces dernières sont affichées en blanc sous chaque famille d'effets et il suffit de maintenir le bouton ALT enfoncé pour y avoir accès. Il aurait été fort judicieux d'afficher réellement les réglages lors de l'appui de ce bouton car en l'état il est impossible de savoir où l'on se trouve quand un réglage est effectué avec ALT. Gageons qu'une future mise à jour viendra corriger ce tout petit inconvénient, l'appareil étant muni d'une prise USB-C pour d'une part bénéficier comme dit de mises à jour mais aussi pour constituer carrément une carte d'acquisition audio pour vos enregistrements, vous pouvez même réamper !

Le gros bouton central est le centre névralgique du Pod Express. Il permet de déterminer quel ampli sera sélectionné ainsi que les Irs embarquées. Ici, point de simulation d'amplis célèbres, uniquement des types de sons qui vont du clean très pur à la saturation bien metal. Astucieux, au moins on évite les sempiternelles comparaisons entre les vrais amplis et les sons simulés. Les Irs embarquées couvrent tous les besoins, du 1x12 bien jazz et clean au 4x12 furieux. Certains esprits chagrins déploreraient le fait de ne pas pouvoir loader des milliards de fichiers IR, mais c'est au contraire un bonheur de ne pas avoir de menus infinis pour juste déterminer un son, car c'est là la vraie force du Pod Express, comme son nom l'indique : l'immédiateté de l'utilisation.

Une prise footswitch permet d'ajouter deux contrôles assignables à n'importe quel type de tâche (enclencher le delay uniquement, changer de preset, etc). L'unité propose deux sorties jack pour une image stéréo dont nous allons juger de l'efficacité dans un instant. Les presets se changent en passant justement en mode "presets" en cliquant simultanément sur les deux footswitchs. S'affichent alors trois roues de couleur différente pour distinguer les banques de sons. Le changement de preset se fait de façon absolument immédiate, aucune pause sonore ne se fait entendre, ni aucune latence globale d'ailleurs. C'est un peu à la mode maintenant de déterminer les latences selon les simulateurs, sachez qu'avec le Pod Express c'est totalement indiscernable, même en ayant ajouté un système HF numérique. Enfin, une prise casque figure sur le côté gauche pour pratiquer en silence, malheureusement non accompagnée d'une prise AUX pour brancher son téléphone.

Bon, on écoute maintenant !

Petit appareil, gros son

Branché en stéréo dans le fantastique Seymour Duncan Power Stage 100, stéréo préalablement testé dans nos colonnes (et sur notre chaîne YouTube, allez vous abonner diantre!), le Pod Express tient toutes ses promesses, voire plus. Les sons d'ampli viennent directement de la gamme Helix et nous rappellent à quel point nous avons de la chance... Une telle dynamique, une telle progressivité du gain et une telle sensibilité au potard de volume de la guitare auraient été inenvisageables il y a de cela 10 ans. Line 6 ne mérite plus sa vieille réputation de "son d'abeilles", tous les sons d'amplis sont très flatteurs. Mention spéciale en ce qui me concerne à l'ampli "crunch" qui se rapproche plus ou moins du canal saturé d'un Friedman BE100. Boosté en amont avec l'overdrive embarqué, c'est le paradis des amateurs de heavy metal/hard rock. On aurait adoré pouvoir modifier plus d'un paramètre de chaque effet, mais la simplicité a été ici le maître-mot d'un appareil sans prise de tête et à l'encombrement réduit au maximum. Tous les effets ou presque proposent une image stéréo, il est bien loin le Boss ME90 avec son unique delay ping pong... Les sons sont très beaux, seul manque à l'appel un petit compresseur pour les cleans, dommage.

C'est dans la poche ?

Un grand OUI pour ce Pod Express qui, en plus d'être super bien placé au niveau tarifaire, propose des sons qui, à l'aveugle, peuvent se mesurer à des propositions beaucoup plus chères. Emporté dans mes bagages pour un week-end entier de showcase et workshop à Toulouse, tout le monde présent était d'accord pour valider ce petit outsider aux grosses machines plus chères comme le Kemper Player sans pour autant rougir de ses prestations.

Les Plus

- De vrais sons, dynamiques et réalistes
- Un prix juste parfait
- Encombrement sur le pedalboard ou dans les bagages quasi nul
- Aucune exigence d'alimentation
- Image stéréo excellente
- Facilité d'utilisation
- Redore le blason de Line 6 concernant la qualité des crunchs ou des distos
- Noise gate musicale