Egalement:
la main gauche continue avec cet accord tout simple de Db. Rien n'indique la dominante, puisque 4 minutes de jeu nous ont habitué à cette position de degré I du Db.
Le do bémol arrive donc très étrangement : pas affirmé par la main gauche, et en rupture avec le climat en Réb majeur du début de la pièce.
Le motif mélodique est lui aussi étonnant : en jouant sur les intervalles beaucoup plus que précédemment ou les notes s'enchainenent beaucoup plus dans des motifs de gamme, voire chromatiquement. L'accord de dominante est à présent suspendu : la mélodie ne cherche pas à se résoudre sur Ab. Plus tard, on arrive après une gamme descedante sur la tierce de Ab. Le motif mélodique marquera donc bien la résolution. Mais sur les premières mesures de Db7, rien de cela.
La longueur du nouvel accord de dominante (Db7 avec le do bémol à la mélodie) est lui aussi étonnant. On tarde à entendre une résolution qu'on ne devine en fait...pas.
D'où le climat étrange... et pour tout dire, modal (je parle de "climat" ; je ne dis pas que c'est modal, ni même qu'on joue modal sur du tonal : c'est tonal tout simplement).
On passe ensuite sur Gb, IV en Réb. Puis Ab7 et Db.
Amusante également cette conclusion V I sur la fin : elle rappelle le caractère purement tonal de la pièce qu'on aurait faillit oublier sur cette fin malicieuse.